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Remaniement : «Nous sommes dans un gouvernement du mépris et c’est assumé», selon Fabrice Di Vizio
🔎 Le 6 juillet dernier, Jean Castex a formé son nouveau gouvernement, trois jours après la démission d’Edouard Philippe. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin a succédé à Christophe Castaner. Une nomination qui fait polémique, l’ancien maire de Tourcoing étant visé par une plainte pour viol. Fabrice Di Vizio, avocat et auteur d’une tribune dans laquelle il estime que les ministres faisant l’objet d’une enquête devraient quitter leur fonction, revient sur ce remaniement.
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TRIBUNE. « Darmanin et Véran devraient être démis de leurs fonctions »
- Par
- Fabrice di Vizio
L’avocat Fabrice di Vizio estime dans cette tribune que les ministres qui font l’objet d’une enquête devraient quitter leur poste.
Voici sa tribune : « Le débat fait rage après la nomination au ministère de l’Intérieur de Gérald Darmanin, mis en cause dans une affaire de mœurs. La présomption d’innocence est appelée à la rescousse pour justifier cette nomination. Mais Gérald Darmanin n’est pas présumé innocent : il est innocent tout court! Aucune condamnation n’a été prononcée à son endroit, et il n’a pas été mis en examen. Ce qui signifie qu’aucun indice grave et concordant ne laisse présumer qu’une infraction a été commise. Du point de vue du droit, Gérald Darmanin n’a aucune raison de démissionner, pas plus du reste qu’Olivier Véran, qui fait l’objet d’une information judiciaire devant la Cour de justice de la République. La circonstance que nous ne soyons pas en matière de mœurs ne change rien à l’affaire. Il fait, lui aussi, l’objet d’investigations, sans pour autant être mis en examen.
On le voit, la question n’est pas celle de l’innocence, mais celle de la vertu!
Mais cette vérité juridique n’est rien, et l’un comme l’autre des deux ministres devraient être démis de leurs fonctions immédiatement. Ce sont les fondateurs mêmes de la République qui le disent, c’est l’Histoire qui l’exige : celle qui commence notamment avec Montesquieu, qui se poursuit avec Jaurès et qui s’achève avec… Emmanuel Macron.
Cette loi s’inscrivait dans la grande histoire de la République tracée par Jean Jaurès, qui, dans son discours à la jeunesse de 1903, disait : ‘Oui, la République est un grand acte de confiance et un grand acte d’audace.’ Montesquieu, en premier, montrait le chemin dans L’Esprit des lois : ‘Il ne faut pas beaucoup de probité pour qu’un gouvernement monarchique ou un gouvernement despotique se maintiennent […]. Mais, dans un État populaire, il faut un ressort de plus, qui est la vertu.’
En appeler ici à la loi sur la présomption d’innocence, c’est trahir les idéaux républicains
On le voit, la question n’est pas celle de l’innocence, mais celle de la vertu! Un ministre de l’Intérieur accusé par une femme de lui avoir imposé une relation sexuelle en l’échange de faveurs, est-ce compatible avec l’idée du choc de confiance? Un ministre de la Santé sous le coup d’une information judiciaire pour des fautes pénales commises à l’occasion de ses fonctions, est-ce compatible avec l’acte d’audace de Jaurès?
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