RÉPRESSION SYNDICALE
C’est un fait inédit : la RATP vient de confirmer la révocation d’Alexandre El Gamal, élu CGT du dépôt de Vitry et secrétaire de CSE ; une étape de plus de la campagne de répression que mène la RATP contre les protagonistes de la grève de décembre et ceux qui ont dénoncé les conditions sanitaires face au Covid19.
https://www.revolutionpermanente.fr/
jeudi 27 août
Depuis l’annonce du déconfinement, la RATP s’est empressée de remettre en marche la répression qu’elle abat sur les protagonistes de la grève historique de décembre dernier, en particulier contre des syndicalistes de la CGT. Après Ahmed Berrahal, délégué CGT du dépôt de Flandre qui s’était vu infliger deux mois sans salaire, la RATP passe au niveau supérieur en révoquant Alexandre El Gamal, élu CGT du dépôt de bus de Vitry et secrétaire du CSE4. Il s’agit d’une sanction inédite contre un représentant syndical à la RATP, prononcée suite à une cabale qui dure depuis la fin de la grève.
« Il faut être un mouton pour garder son emploi aujourd’hui à la RATP »
Bonjour collègues, camarades et amis
Je vous informe que la direction RATP a décidé de maintenir sa décision de me révoquer (ce qui correspond à un licenciement sans indemnités !) Aujourd’hui, encore plus qu’hier, il faut être docile. S’opposer à la politique d’entreprise et du gouvernement est une faute ! Exprimer notre désaccord, combattre la réforme des retraites pour laquelle la majorité de la population est opposée est une faute au même titre que notre combat dans le cadre de la phase pandémique Covid’19 pour mettre en place les mesures sanitaires minimum qui s’imposent afin de garantir la santé et la vie de nos collègues et leurs familles… Quel mépris !
Il faut être un mouton et accepter les politiques ultra-libérales pour garder son emploi aujourd’hui à la RATP ! Les patrons avec les directions d’entreprises imposent une dictature aux salariés afin d’éteindre toutes contestations, toutes velléités en désaccord avec leurs projets financiers. On nous parle de mettre en première place un dialogue social sans accepter qu’il y ait une différence d’opinion et d’analyse. Cette violence et cette répression patronale doivent cesser !Le combat continue, je ne courberai pas l’échine devant ces injustices et face à la répression continuelle qui opprime et terrorise les travailleurs.. agents, salarié-es mais aussi les militant-es et représentant-es du personnel !
Honte à la RATP qui à l’affichage seulement pratique une politique sociale ! Mentir, salir et agir de façon malhonnête ne devrait pas rester impuni. C’est malheureusement devenu la nouvelle devise et la ligne politique de la RATP !
Alex,
Dirigeant de la CGT
Élu du personnel et Secrétaire du CSE 4 RATP
Après une première convocation en juin, et des rassemblements qui avaient réuni de nombreux soutiens contre cette répression scandaleuse, la RATP a cherché contre Alex de nouveaux faits d’accusation. Le motif évoqué aujourd’hui est celui de « propos déplacés » et d’une « attitude agressive ». Des termes qui sont « complètement dénués de tout fondement factuels », comme l’expliquait en juillet un communiqué de la CGT RATP, la CGT Île-de-France, la CGT 94 et la CGT RATP Bus.
Le communiqué fait également référence au directeur du dépôt de Vitry, qui avait « sciemment provoqué Alex dans le but de le pousser à la faute » à propos de la tenue d’une permanence syndicale, un droit qu’Alex avait défendu. Ce qu’on peut voir, c’est que la RATP cherche à tout prix à bâillonner ceux qui dérangent, à travers leur mobilisation dans la grève ou pour défendre les salariés face au Covid19. L’affaire des fichages illégaux où ont été découverts des fichiers qui répertoriaient les agents grévistes, ceux en arrêts maladie ou grossesse à des fins discriminatoire, a montré que l’entreprise ne recule devant rien en matière de répression envers ses employés. Sans parler du deux-poids-deux-mesures qui protège les directeurs de centre responsables de ces fichiers, tandis que les syndicalistes qui défendent les salariés se retrouvent sur le banc des accusés.
À l’heure de la crise économique engendrée par le COVID et après des conditions sanitaires de travail désolantes pendant le confinement, les salariés RATP font face à une épidémie de de sanctions disciplinaires dont l’enjeu est multiple : se venger de la grève de décembre dernier, mais également tenter de faire taire toute contestation à l’avenir, alors que la RATP se prépare à l’ouverture à la concurrence, une attaque sans précédent du service public des transports. Dans ce contexte, il devient impératif pour elle de mettre hors d’état de nuire les syndicalistes combatifs.
Hors de la RATP, c’est la même répression qui s’abat sur Anthony Smith à l’inspection du travail, sur Yann Gaudin à Pôle Emploi ou sur Eric Bezou à la SNCF et bien d’autres. Syndicalistes, grévistes ou lanceurs d’alertes, c’est la lutte des classes qui se joue devant nos yeux et le patronat entend bien sanctionner tous ceux qui relèvent la tête et qui s’élèvent contre les conditions de cette reprise économique au détriment des travailleurs. Il devient impératif de se battre en soutien à Alex et toutes les victimes de répression syndicale et d’instituer collectivement un rapport de force pour l’interdiction des licenciements.
Poster un Commentaire