GAP: Nouveau squat pour les exilés

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[ad_1] 2020-08-31  Source

Communiqué du collectif Cesaï :

Le collectif Césaï tient à remercier Roger Didier.

Roger Didier ayant été choqué par le communiqué de presse de la préfète du 20/08/2020 concernant l’expulsion du Césaï, a décidé de mettre l’un de ses nombreux bâtiments personnels vides à la disposition des plus démunis.
Ne pouvant plus rester sans rien faire face à ces 52 personnes expulsées mercredi 19 août, il a choisi de transformer en actes ses convictions démocratiques. « Chez Roger » ouvre donc ses portes pour offrir un toit à tout ceux que l’État met à la rue.
Conscient que chaque demandeur d’asile a droit à des conditions matérielles d’accueil ; une aide financière et un logement (décret n° 2012-1208 du 30 octobre 2012) et que l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) et le 115 (Samu Social) ont trop peu de moyens à leur disposition, il se devait d’agir.
Les témoignages du personnel du 115 expliquant que, dépassé par le nombre de SDF gapençais dans le besoin n’avait d’autre possibilité que de les rediriger vers le Césaï (squat expulsé rue de l’imprimerie), n’ont pas laissé notre maire indifférent et une solution s’est imposée : ouvrir un de ses bâtiments vides à Gap.

En effet, sur 52 personnes présentes le jour de l’évacuation du Cesaï, seules 21 se sont vu proposer des places provisoires au camping Napoléon (les fameux hébergements d’urgence de l’État). En parallèle, les femmes demandeuses d’asile logées à l’hôtel par le Samu Social ont été informées mi-août qu’elles devaient quitter leur chambre à la fin du mois. Étant donné que les 115 places en Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA) proposées aux personnes vivant dans les rues des grandes villes, que les 40 places en Hébergement d’Urgence pour Demandeurs d’Asiles (HUDA) correspondent à des nuitées en hôtel sans la possibilité de se faire à manger et que les 105 places en hébergement d’urgence généraliste (HU) ne suffisent déjà pas à mettre à l’abri les SDF et qu’en plus l’ensemble de ces places sont réparties dans tout le département : le calcul est simple il n’y a pas assez de place pour toutes les personnes dans le besoin.
Ainsi, par ce geste Roger Didier a décidé de palier lui-même aux carences de l’État dans un soucis de représenter nos belles valeurs républicaines que sont la liberté, l’égalité, la fraternité et rend ainsi un juste hommage à l’armée Africaine qui a libéré notre ville en ce jour fatidique du 20 août 1944.


Bienvenue chez « Roger » digne Césaï 2

Le baptême de « Roger » s’est bien passé. Certes, il n’y avait ni champagne, ni petits fours. La pluie était là rappelant à tous combien il est important d’avoir un toit, combien il était criminel d’expulser les habitants du Césaï 1.

Une correspondance collective, parue le 23 août dans ce journal, concluait le compte rendu de la manifestation de soutien au Césaï ainsi « Il est certain que Gap et son édile n’ont pas fini de se voir bousculer par les conséquences de cette expulsion injuste et irrégulière ». Nous voilà en face d’une de ces premières conséquences : la création d’un nouveau Césaï qui renaît de ses cendres. L’homme est un animal plein d’initiatives. Les comportements des élus ou de la préfecture sont des actes inhumains ce que nous savons depuis longtemps. Un regard même superficiel voit rapidement la capacité de l’homme à faire le malheur des autres. Les expulsé.es du Césaï 1 ont su réagir efficacement en démontrant combien il existe de locaux inoccupés qui peuvent loger des personnes en difficulté. Mais l’inertie mentale, le renoncement à l’attention aux problèmes sociaux, la lourdeur bureaucratique, etc… sont telles qu’en fin de compte « on » préfère laisser les personnes à la rue, voire les y mettre, alors même que le « gisement » des locaux inoccupés était de 3 millions en 2018 et qu’il augmente bon an mal an entre 2 et 4 % !

Et puis quel beau pied de nez à l’édile gapençais que de baptiser ce deuxième Césaï, bâtiment qui appartient à la mairie, sis 3 cours du Vieux-Moulins, du prénom du maire. Il doit apprécier, sa notoriété ne peut que grandir et il aime cela. Savoir que les personnes expulsé.es par lui, ont pensé à son prénom, pour baptiser leur nouveau logement est sûrement pour lui le signe de l’efficacité de l’expulsion du Césaï 1. Évidemment une question demeure : combien faudra-t-il de Césaï pour qu’une politique de logements soit réellement menée ? La poser signe déjà l’échec total de ceux/celles qui sont censé.es gouverner. Décidément, un changement complet de lois et de pratiques sociales s’imposent.

Jean-Paul Leroux, 29 août 2020


Manifestation de soutien au Césaï, 22 août 2020

La bêtise de l’autorité municipale, les calculs médiocres d’une préfète absente, la conduite abjecte d’un huissier qui va être attaqué au pénal, ont conduit à cette manifestation de protestation contre l’action illégitime, inhumaine, de l’expulsion du Césaï et de soutien aux expulsé.es, migrant.es ou non.

Entre celles et ceux qui n’ont pas pu rester longtemps mais ont tenu à témoigner de leur soutien, celles et ceux qui sont resté.es tout le temps, 300 à 350 personnes sont venus dire leur émotions devant l’injustice qui frappe les ex du Césaï.

La nuit dernière, des personnes mal intentionné.es sont venu.es déranger et « agresser » les campeurs de la place Saint Arnoux. Il leur fallait une manifestation chaleureuse pour leur remonter le moral. Elle le fût. Les banderoles insistaient sur l’attitude antidémocratique du maire, sur l’illégalité de l’expulsion, sur l’égalité de toutes les personnes, migrantes ou non, l’absurdité des frontières.

La présence policière, disproportionnée, ajoutait à la dramaturgie de cette manifestation. Surtout que les manifestants n’aillent pas au centre ville, dans le marché ! Elle a eu beau faire pour canaliser la manifestation, la police a été contournée, une première fois par les escaliers du passage de la Citadelle et une deuxième fois par la rue Doyenne. Finalement, il semble qu’elle ait du abandonner. Il faut dire que les manifestants n’étaient là que pour « manifester » pacifiquement leur besoin d’être accueillis avec humanité. Ils ont pu s’installer place Jean Marcelin. Avec une sono, des danseurs et des danseuses, ils ont égayé les personnes présentes. La bonne humeur malgré tout était victorieuse. La défense des expulsé.es et des exilé.es avait empli le centre ville de liberté et de dynamisme.

Une matinée de contrastes entre la joie et la volonté de vivre et les forces de la tristesse. Mais il est certain que Gap et son édile n’ont pas fini de se voir bousculer par les conséquences de cette expulsion injuste et illégale.

Correspondance collective


Cesaï
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Vallées en Lutte, le 29 août: https://valleesenlutte.noblogs.org/post/2020/08/29/nouveau-squat-pour-les-exiles-a-gap/
Alp’ternatives, le 29 août: https://alpternatives.org/2020/08/29/bienvenue-chez-roger-digne-cesai-2/
Alp’ternatives, le 22 août: https://alpternatives.org/2020/08/23/gap-22-aout-manifestation-de-soutien-au-cesai/

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