Amnesty International dénonce les arrestations abusives lors des manifestations en France

Des policiers retenant un manifestant, le 16 novembre 2019, à Bordeaux, pour le premier anniversaire du mouvement des «gilets jaunes». MEHDI FEDOUACH / AFP
Texte par :RFI Suivre

Amnesty International publie ce mardi 29 septembre un rapport qui dénonce les arrestations et poursuites de milliers de manifestants pacifiques en France ces dernières années. L’organisation fait également des propositions pour renforcer ce droit fondamental démocratique qu’est la manifestation.

Est-il de plus en plus difficile de manifester en France ? Oui, répond l’ONG Amnesty International qui publie un rapport dénonçant les arrestations et poursuites de milliers de manifestants pacifiques en France. C’est le mouvement des « gilets jaunes » qui a inspiré ce rapport. Entre novembre 2018 et juillet 2019, 11 203 manifestants ont été placés en garde à vue, un record.

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Parmi eux, il y a Frédéric Vuillaume, gilet jaune et délégué syndical à Besançon. Selon lui, depuis deux ans, tout est fait pour éviter que les manifestants descendent dans la rue. « Ah ben, le changement, constate-t-il, c’est la violence policière, l’intimidation. Il y a eu du gazage à main, du matraquage. J’ai 48 ans, je n’avais jamais fait de garde à vue. Là, j’ai eu six gardes à vue et on sent bien que c’est une répression pour faire peur. Donc, pour essayer que les gens ne manifestent plus. »

Des gardes à vue abusives

Dans son rapport, l’organisation fait donc plusieurs propositions, notamment pour réduire le nombre de garde à vue jugées abusives. « Nous demandons que la loi soit beaucoup plus précise pour que les policiers aient des instructions plus claires pour qu’ils puissent vraiment juger de la nécessité et de la proportionnalité de la mesure qui est prise. Une garde à vue, ce n’est pas du tout anodin et ça ne doit pas conduire à faire peur à des manifestants qui ne voulaient pas du tout être violents », estime Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France.

Selon Cécile Coudriou, depuis quelques années la France a perdu toute légitimité pour critiquer sur la scène internationale la gestion des manifestations par certains pays comme la Chine ou la Russie.

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