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FRANCE
La ville de Paris a envoyé ses agents municipaux afin de retirer les milliers d’affiches montrant le Président de la République collées illégalement, rapporte Le Parisien. La campagne est pourtant totalement assumée par La République en marche (LREM). Des riverains et des élus se sont indignés de cette «opération inadmissible».
Près de 200.000 affiches sont apparues en France ces derniers jours, dont une grande partie à Paris. Elles représentent Emmanuel Macron accompagné du slogan «Ensemble, nous réussirons», suivi du nom de son parti. Mercredi 30 septembre, la mairie a envoyé en urgence ses agents de propreté afin de les décoller, informe Le Parisien. Une opération qui «devrait prendre plusieurs jours».
Clignotants au rouge, ils osent :Honte
Paris : l’étonnante campagne d’affichage sauvage en faveur d’@EmmanuelMacron
La Ville a envoyé ses équipes de propreté après que le parti présidentiel a collé 200 000 affiches en France dont une grande partie à Paris.https://t.co/Nf97CxpVW9 pic.twitter.com/0riP36ksl0— Danièle Deschamps (@DD75007) October 1, 2020
«Sur des monuments de Paris, des barricades de chantier, des rideaux de fer de magasins, des boîtes à lettres de la Poste, des placards de rue EDF… Tout y est passé», détaille le quotidien, précisant que cette campagne d’affichage est illégale.
«Sur les 20 minutes de mon trajet à vélo, j’ai dû voir 150 affiches!», témoigne un jeune Parisien. «On est en plein coronavirus et attentats. Et que fait le Président de la République? Il s’occupe de sa réélection!», souligne-t-il.
Paysages de France, une association qui lutte contre les affichages sauvages, a quant à elle évoqué une «opération inadmissible venant de l’Élysée et de gens qui devraient être exemplaires».
Réactions des politiques
Les affiches recouvraient massivement les avenues du XIe arrondissement, provoquant la réaction de son maire François Vauglin: «C’est dommage que les impôts des Parisiens servent à décoller des affiches politiques sauvages, qui de plus, étonnamment, sont à l’initiative du Président de la République et de sa formation».
Toujours dans le XIe, l’élue Les Républicains Nelly Garnier se rebiffe contre «cette pollution visuelle qui dégrade Paris, l’environnement architectural et urbain», estimant qu’il s’agit d’un «aveu de faiblesse après une série de déconvenues électorales» pour le parti de Macron.
LREM assume
La direction de LREM justifie cette campagne d’affichage par une volonté d’«avoir du lien social et d’aller à la rencontre des gens avec des tracts ou des affiches, dans le respect des conditions sanitaires». Le parti reconnaît avoir distribué ces 200.000 affiches entre tous ses comités locaux, affirmant toutefois que ce sont des militants qui les ont placées. La consigne était pourtant de «respecter les espaces dédiés». «J’ai déjà fait du militantisme, je sais ce que cela peut être», justifie un cadre du mouvement.
Un autre élu parisien doute cependant «qu’il s’agisse de collage des militants», pointant le fait que certaines cibles comme «les barricades de chantier et autres points inaccessibles montrent plutôt l’œuvre d’une entreprise».
Que ce soient des militants ou une entreprise, c’est en tout cas la ville de Paris qui paiera l’opération de nettoyage. Une source à la mairie a confié au Parisien que la municipalité ne portait plainte que pour les affichages sauvages à but commercial, aucune démarche ne sera donc faite pour celle-ci.
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