Ce que l’on sait de l’état de santé de Donald Trump

Boursorama – AFP05/10/2020
Le président américain Donald Trump salue ses symathisants depuis la limousine présidentielle lors d’une brève sortie de l’hôpital militaire de Walter Reed à Bethesda, près de Washington, le 4 octobre 2020 ( AFP / ALEX EDELMAN )

Le président des Etats-Unis Donald Trump, 74 ans, aura passé trois nuits à l’hôpital militaire de Walter Reed à Bethesda, près de Washington, après son infection au coronavirus. Il a reçu des traitements habituellement donnés à des cas graves de Covid-19, une expérimentation jugée prudente par ses médecins.

– Date de la contamination

Inconnue.

– Date du premier test positif

Jeudi 1er octobre au soir, selon sa porte-parole Kayleigh McEnany. La Maison Blanche refuse de dire à quand remonte le dernier test négatif.

– Dates d’hospitalisation

Vendredi 2 octobre, vers 18H30 (22H30 GMT). Sortie prévue: lundi 5 octobre vers 18H30 locales.

– Symptômes

« Forte fièvre », fatigue, toux, et congestion nasale au début, mais pas d’essoufflement, selon son médecin, Sean Conley. La dernière fièvre remonterait à vendredi.

Le taux de saturation en oxygène de M. Trump a chuté deux fois à des niveaux signalant que ses poumons sont éventuellement affectés: vendredi sous 94%, et samedi à 93%, sous le taux normal de 95%. Lundi, il était à 97%, selon le docteur Sean Dooley.

Trump a reçu un apport en oxygène vendredi à la Maison Blanche, ainsi que samedi, a confirmé Sean Conley. Il ne s’agit pas d’une intubation sous respirateur artificiel.

Le président s’est exprimé dans des messages vidéo sans signe manifeste de fatigue, d’essoufflement ou de toux, et il est sorti dimanche soir brièvement en voiture saluer ses partisans dehors. De multiples personnes lui ont parlé au téléphone et ont décrit un homme en pleine possession de ses moyens.

– Poumons, effets neurologiques

Sean Conley a refusé de décrire l’état des poumons et les résultats des examens d’imagerie médicale, déclarant seulement: « Nous avons fait des observations attendues, mais rien de majeur d’un point de vue clinique. » A-t-il une pneumonie, une infection des poumons? « Nous ne sommes pas autorisés à en parler ».

Des symptômes neurologiques ou effets secondaires des médicaments? « Vous le verrez bientôt: il est de retour », a éludé le docteur.

– Traitements

Une forte dose (8 grammes) du traitement expérimental développé par la société de biotechnologie Regeneron, administrée par intraveineuse à la Maison Blanche vendredi, selon Sean Conley. C’est un cocktail de deux types d’anticorps de synthèse, appelés anticorps monoclonaux, qui sont fabriqués en laboratoire et visent à neutraliser le coronavirus. Des résultats préliminaires d’essais cliniques ont été prometteurs, mais le cocktail reste restreint à une administration dans le cadre d’essais cliniques, avec de rares exceptions au cas par cas dont M. Trump.

Un traitement de cinq jours de l’antiviral remdesivir, premier à avoir reçu une autorisation en urgence contre le Covid-19. Le médicament, injecté en intraveineuse une fois par jour, vise à empêcher le virus de se répliquer, et est actuellement recommandé pour les patients ayant besoin d’oxygénation. Sa cinquième dose est prévue mardi à la Maison Blanche.

M. Trump est depuis samedi également traité par de la dexaméthasone, un corticoïde destiné aux malades sévères et hospitalisés du Covid-19, chez qui il a été prouvé qu’il réduisait la mortalité: ce médicament de la famille des stéroïdes combat l’inflammation générale qui peut provoquer de graves complications dans les poumons et les organes vitaux.

Cela troublait les experts qui se demandaient si Donald Trump était en réalité plus malade que ce qu’en disent ses médecins, ou bien si un excès de précautions était à l’oeuvre en raison de l’importance du patient, malgré les risques d’interactions entre les médicaments et d’effets secondaires.

Autres médicaments et suppléments pris par M. Trump: zinc, vitamine D, famotidine (qui peut être utilisé contre des remontées acides), mélatonine (prescrit habituellement contre les insomnies), et de l’aspirine au quotidien, selon une note du docteur Sean Conley du 2 octobre.

– Expérimentation ? –

Des médecins se sont étonnés de la multiplicité de traitements: « L’exemple même du syndrome VIP où le patient reçoit un traitement irrationnel et sans base factuelle, et est sur-traité », dit à l’AFP Eric Topol, directeur du Scripps Research Translational Institute. Sean Conley lui-même a parlé de « territoire inconnu ».

Mais tous les praticiens ne sont pas d’accord. Au milieu d’une pandémie, il est raisonnable que les médecins prennent des décisions sur la base de données incomplètes, juge Gregory Poland, professeur de médecine à la Mayo Clinic.

« Comme tout bon médecin le sait, la médecine est une science et un art », dit-il à l’AFP.

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