L’intérêt de ce rapport tient à la saisie du capital-investissement du double coté de l’origine des fonds monétaires et des lieux d’activité.
Les auteurs et autrices analysent la constitution des fonds de «capital-investissement», leur fonctionnement, leur poids économique (4000 milliard d’USD), l’ampleur et les domaines d’investissement agricole dont l’achat de terres, l’origine des fonds – en particulier les fonds de pension des travailleurs et travailleuses (« près de la moitié de l’argent investi dans l’agriculture par le biais du capital-investissement est issue de l’épargne-retraite des travailleurs ») –, le manque de transparence des montages financiers et l’opacité des opérations, les institutions de financement de développement (IFD) gérés par les gouvernements, la très faible réglementation du secteur du capital-investissement, le traitement fiscal et l’usage des paradis fiscaux…
« Dans un monde aux prises avec une crise économique déclenchée par la pandémie de Covid et une crise climatique qui s’intensifie, nous devons mettre sur la table la question de savoir comment mieux soutenir les départs à la retraite des gens et comment démanteler et non renforcer le système alimentaire industriel. Ce faisant, nous pourrions réussir à éliminer complètement le capital-investissement. »
En annexe, sont présentées des études de cas sur le capital-investissement dans l’agrobusiness :
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NCH Capital : premier magnat foncier d’Europe de l’Est
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KKR : les barbares à la porte de la ferme
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Les opérations de Carlyle dans l’agrobusiness
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Helios Investment Partners : un acteur majeur en Afrique
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SilverStreet Capital : investir dans les fermes africaines, profiter des paradis fiscaux européens
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Bill Gates : le capital-investissement pour lutter contre la pauvreté ?
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Omnivore Partners : déficit de responsabilité en Inde
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Pátria Investimentos/Blackstone : ouvrir la voie à l’agrobusiness à travers l’Amazonie
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Les IFD du Danemark : capital-investissement et élevage porcin au Chili
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TLG Partners : investir dans le mauvais modèle agricole dans le Cône Sud
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Sembrador Capital de Riesgo : alimenter l’industrie chilienne des fruits d’exportation
Je souligne les nécessaires combinaisons de réponses et de construction d’alternatives, les retraites par répartition et la rupture avec la financiarisation des pensions, la responsabilité juridique pleine et entière des membres des conseils d’administration et des grands actionnaires, la modification des normes comptables et l’abandon des normes IFRS ou similaires, la fiscalité directe et fortement progressive des bénéfices, l’expropriation et la socialisation des biens privés des fondations, le droit d’usage contre le droit de propriété lucrative de la terre, la souveraineté alimentaire contre le développement des cultures d’exportation…
Grain : Les barbares à la porte de la ferme
le capital-investissement à l’assaut de l’agriculture
Rapport, septembre 2020, 26 pages
Didier Epsztajn
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