La première exécution fédérale d’une femme en près de 70 ans a eu lieu aux Etats-Unis

LR: On savait que Trump était un gros con, sexiste, raciste et bien d’autres travers, mais pire encore, voila qu’il dévoile, des passions meurtrières, cruelles et perverses : Le contentement d’exécuter – dans la précipitation – le plus de condamnéEs possible, y compris une femme en état de démence.

L’administration Trump enchaîne les exécutions fédérales à un rythme inédit avant l’arrivée de Joe Biden, opposé à la peine de mort.

Par Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)

lemonde.fr – Publié le 13/01/2021

Il faut remonter à 1953 pour retrouver l’exécution capitale d’une femme par l’Etat fédéral américain. Cette année-là, le 18 décembre, sous le règne du président Dwight Eisenhower, Bonnie Brown Heady avait été exécutée, ainsi que son compagnon, Carl Hall, dans une chambre à gaz du Missouri. Trois mois plus tôt, le couple avait enlevé, à la sortie de l’école, Bobby Greenlease, âgé de 6 ans et fils d’un riche habitant de Kansas City, l’avait tué d’une balle dans la tête avant de toucher une rançon mirobolante de 600 000 dollars.

Le 19 juin 1953, c’est Ethel Rosenberg qui mourait sur la chaise électrique de la prison de Sing Sing, dans l’Etat de New York, avec son mari, Julius, tous deux accusés d’avoir livré des secrets nucléaires à l’URSS. Depuis, aucune femme n’avait été mise à mort par l’Etat fédéral, jusqu’à ce que Donald Trump ordonne la reprise des exécutions à l’été 2019, mettant fin à un moratoire en vigueur depuis 2003.

Kidnapping et assassinat

Une seule femme se trouvait dans le couloir de la mort fédérale, au Texas, Lisa Montgomery, 52 ans, condamnée à la peine capitale pour un crime particulièrement ignoble commis en 2004. Après avoir fait croire à son compagnon qu’elle attendait un enfant alors qu’elle avait les trompes ligaturées, Lisa Montgomery s’était rapprochée d’une femme alors âgée de 23 ans et enceinte de huit mois, éleveuse de chiens, Bobbie Jo Stinnett. Elle lui avait fait croire qu’elle voulait lui acheter un chiot. Elle l’avait assassinée en l’étranglant avec une corde, puis éventrée avec un couteau de cuisine, et avait pris l’enfant qu’elle avait ramené chez elle comme le sien. L’enfant fut retrouvé et rendu à son père tandis que Lisa Montgomery fut condamnée à la peine capitale en 2008, à l’unanimité d’un jury fédéral.

Son exécution, prévue en décembre dernier, avait été reportée parce que son avocat avait contracté le Covid-19. L’administration Trump voulait achever une série de treize exécutions cette semaine, juste avant l’entrée en fonctions du président Joe Biden, qui s’est déclaré opposé à la peine capitale et devrait mettre un terme à toute exécution fédérale. Deux détenus auront manifestement la vie sauve, étant atteints du Covid-19.

Le ministère fédéral de la justice a fait lever toutes les décisions des juges intermédiaires conduisant à un sursis

Le volontarisme de l’administration Trump s’est concentré sur le cas de Lisa Montgomery. Elle a été transférée du Texas à la prison fédérale de Terre Haute, dans l’Indiana, la seule à pratiquer des exécutions capitales fédérales. Comme il s’agit d’une prison pour hommes, elle était détenue dans une cellule du bâtiment réservé aux exécutions, pendant que ses avocats faisaient tout pour obtenir un sursis salvateur. Il a été avancé que l’état mental de la condamnée ne lui permettait pas de comprendre pourquoi elle allait être exécutée, ce qui rendrait l’exécution de la sentence illégale, conformément à une décision précédente de la Cour suprême.

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La défense a insisté sur les abus sexuels subis dans son enfance, commis par son beau-père, tandis que sa mère, alcoolique, la forçait à se prostituer pour « payer les factures ». Lisa a par la suite été victime d’autres violences et abus sexuels. Dans un plaidoyer espérant obtenir la grâce de Donald Trump, son équipe d’avocats estimait que le président avait « le pouvoir d’envoyer un message aux milliers de femmes qui ont été victimes de viol et de trafic humain pendant leur enfance, que leur douleur compte – qu’elles comptent – que leur vie a de la valeur ». La communauté d’où était originaire la victime continuait à demander son exécution.

En un graphique : Nombre record d’exécutions fédérales à la fin du mandat de Trump
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