BRUNO LE MAIRE A FAIT DES ETUDES JUSQU’À 29 ANS. MAIS IL VEUT QUE LES JEUNES TRAVAILLENT DÈS 18 ANS.
Bruno, Bruno, Bruno : que tu es pénible. Pour justifier ton refus d’étendre le RSA au moins de 25 ans, et permettre ainsi l’autonomie des jeunes en leur donnant une (petite) marge pour décider de leur vie scolaire ou professionnelle, tu affirmes ceci :
« Quand on a « 18 ans, ce qu’on veut, c’est un travail. On veut une rémunération de son travail, on ne veut pas une allocation ».
Ah. Et pour toi, ça s’est passé comment ?
Voyons voir. A 18 ans, tu as fait une classe préparatoire aux grandes écoles au Lycée Louis le Grand, à Paris. Tiens, tu ne voulais pas travailler ? Ton père cadre chez Total et ta mère directrice d’écoles privées n’ont pas dû te mettre beaucoup la pression pour que tu payes toi-même ton loyer.
Puis, tu es entré à l’Ecole Normale supérieure, à 20 ans donc. Tu es devenu un « normalien » et tu as touché… une allocation, comme tout étudiant de cette école, et supérieure au SMIC, en plus. Tu as du te sentir super mal.
Ensuite, tu as fait une maîtrise à l’université Paris IV. Tu as eu le temps de passer l’agrégation et tu es devenu enseignant. Jamais tu n’aurais pu arriver si bien classé à ce concours si tu avais du travailler à Mac Do. Mais tu n’en avais pas besoin grâce à l’allocation que l’ENS te versait.
A 23 ans seulement tu as commencé à travailler… Et puis, tu t’es arrêté, pour intégrer Science Po, et ensuite l’ENA (où tu as à nouveau touché une allocation comme « fonctionnaire stagiaire »). Tu as eu un poste au ministère des Affaires étrangères en 1998, à 29 ans.
Il t’a donc fallu attendre 29 ans pour te former et intégrer la vie professionnelle que tu désirais.
Alors, pourquoi souhaites-tu donc que les jeunes arrêtent tout pour travailler, tandis que toi tu as eu du temps, de l’argent (oui, une « allocation ») sans que ça ne te dévaste particulièrement ?
Parce que, comme tous les bourgeois, tu souhaites aux jeunes de ce pays ce que tu ne souhaites pas à tes propres enfants. Tu prônes pour les premiers des formations courtes, très professionnalisantes, qui leur permettront d’ « entrer sur le marché du travail » à 18 ans et de servir la machine capitaliste.
Pour tes enfants, tu veux des études longues, tu leur souhaites de développer leur passion, leur culture, voire de « prendre une année sabbatique » pour trouver un sens à leur vie. Jamais tu ne t’insurgeras qu’ils reçoivent une allocation à l’ENS ou à Polytechnique. Jamais tu ne te choques de financer leur logement et leurs dépenses courantes après 18 ans.
Quel malheur d’être dirigé par des gens comme toi, Bruno. Des gens qui se considèrent différents du reste de l’humanité. Qui prônent en permanence pour les autres ce qu’ils ne souhaitent jamais pour eux. On a hâte qu’un gouvernement démocratique et populaire, composé de représentants de la classe laborieuse, prenne les décisions à la place de la dictature de la classe bourgeoise que nous subissons actuellement, et qui détruit l’avenir de notre jeunesse.
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