L’efficacité de l’ivermectine contre le Covid n’est pas scientifiquement démontrée

LR: L’extrême pusillanimité qui se manifeste dans les études sur les molécules existantes pour lutter contre la covid, un an après le début de l’épidémie est stupéfiante. Pire, l’invraisemblable tir de barrage contre ces médications renforce toutes les théories complotistes au lieu de les combattre. Dans cette situation, le fameux  « consensus scientifique » toujours invoqué  apparaît comme une légitimation automate de « bigpharma ». Recourir à la formulation  » non  scientifiquement démontrée » dans un contexte où l’indigence d’études sur ces thérapies est patente montre seulement qu’on ne « prouve  » rien surtout quand on ne cherche pas ou si peu … Et les « explications »  parfois laborieuses et autojustificatrices du même monde accentue à la longue un sentiment de malaise, de plus en plus partagé.

EX: Pourtant muni d’une prescription médicale un client en partance pour l’Afrique s’est vu refuser la vente de l’ivermectine en pharmacie, l’ultime barrage des chiens de garde de bigpharma…

https://www.anti-k.org/2020/12/15/audition-du-dr-pierre-kory-par-la-commission-denquete-du-senat-americain/

(AFP / Luis Robayo)

rkangJulie CharpentratAFP France

Publié le mercredi 13 janvier 2021 Mis à jour le mardi 26 janvier 2021 à 12:31

Copyright AFP 2017-2020

De nombreuses publications dans différentes langues et dans plusieurs régions du monde, partagées sur les réseaux sociaux, présentent l’ivermectine, un médicament anti-parasitaire, comme un traitement éprouvé contre le Covid-19, voire un remède « miracle ». Mais c’est trompeur : à ce jour, son efficacité n’est pas démontrée et il n’est pas possible d’affirmer scientifiquement que c’est un médicament qui prévient ou guérit cette maladie, ont expliqué plusieurs experts et institutions.

L’ivermectine est un médicament – à usage vétérinaire et humain – utilisé contre des parasites, comme la gale, la cécité des rivières (onchocercose) ou encore les poux.

Depuis de nombreuses semaines, on trouve des publications Facebook vantant les mérites de l’ivermectine au Brésil, en Afrique du Sud ou en Corée du Sud.

« Le +médicament miracle+ Ivermectine. Il n’est pas toxique. Je pense que c’est un don de Dieu pour sauver la race humaine du Covid-19 », affirme par exemple cette publication Facebook du 31 décembre en coréen.

Cependant, si une étude a observé une efficacité in vitro (en laboratoire), de l’ivermectine sur le Sars-CoV-2, son efficacité sur l’homme n’est à ce jour pas démontrée, ont expliqué experts et institutions car n’y a pas de preuves scientifiques suffisamment solides.

Pour asseoir leur message, ses défenseurs mettent en avant des travaux scientifiques qui sont de portée très réduite, ont des limites importantes et/ou ne sont pas encore publiés et validés par des experts indépendants.

En Amérique latine, la promotion de l’ivermectine est particulièrement intense depuis plusieurs mois déjà, au point que l’AFP a déjà publié plusieurs articles de vérification en espagnol et en portugais  (1, 23) sur le sujet.

Encore le 5 janvier dernier, le président brésilien Jair Bolsonaro, qui avait déjà promu ces derniers mois un autre médicament à l’efficacité anti-Covid non prouvée, l’hydroxychloroquine, s’est lui-même fait l’apôtre de l’ivermectine sur Twitter.

En octobre 2020, la revue scientifique Nature a consacré un article à « l’engouement pour un traitement non prouvé contre le Covid [qui] complique les essais de médicaments », des scientifiques locaux expliquant que, comme un grand nombre de personnes avaient d’eux-mêmes déjà pris de l’ivermectine, ils ne pouvaient participer aux essais cliniques destinés à déterminer si le médicament avait ou non un effet sur la maladie.

Des affirmations trompeuses sur l’ivermectine sont aussi relayées en français, par exemple ici sur ce site qui promeut les thérapies dites « alternatives » et/ou « naturelles ».

L’article publié le 16 décembre a déjà été partagé au moins 1.400 fois sur des groupes et pages Facebook selon le logiciel de mesure d’audience Crowdtangle. Il affirme, à tort, que « toutes les preuves scientifiques montrent l’efficacité de l’ivermectine ».

Capture d’écran du site Santé Corps Esprit effectuée le 13 janvier 2021

Un texte sur le site de France Soir entend également dénoncer la « scandaleuse indifférence à l’efficacité prouvée de l’ivermectine » contre le Covid.

Peu chère, déjà souvent utilisée en particulier dans certains pays aux systèmes de santé affaiblis, l’ivermectine partage des points communs avec l’hydroxychloroquine, un autre antiparasitaire défendu bec et ongles par certains médecins et personnalités politiques, bien que son efficacité n’ait pas été prouvée et qu’un vaste essai clinique ait même conclu à l’absence d’effets.

Bien souvent, pour l’ivermectine comme pour l’hydroxycholoroquine, on retrouve la même rhétorique, selon laquelle elles seraient volontairement ignorées par les autorités parce que non rentables pour l’industrie pharmaceutique.

Et les voix qui la promeuvent aujourd’hui sont en partie les mêmes que celles qui défendaient l’hydroxychloroquine, comme par exemple la députée Martine Wonner.

Les eurosceptiques Nicolas Dupont-Aignan, François Asselineau et Florian Philippot ont quant à eux demandé le 7 janvier au ministre de la Santé Olivier Véran une information hebdomadaire sur les traitements possibles du Covid-19, comme l’hydroxychloroquine, la vitamine D et l’ivermectine.

Pas d’efficacité prouvée contre le Covid

Plusieurs autorités sanitaires ont déjà expliqué que l’ivermectine n’était pas considérée comme un médicament préventif ou curatif, en raison de la faiblesse scientifiques des données disponibles. Les essais menés ne permettent pas de déterminer si elle est efficace ou non.

En novembre, les autorités mexicaines ont indiqué lors d’une conférence de presse que « le remdesivir, le tocilizumab, l’ivermectine, l’hydroxychloroquine, etc., etc., ont été exclus jusqu’à présent car il n’y a pas suffisamment de preuves de leur efficacité pour réduire la mortalité, l’hospitalisation, la durée d’hospitalisation ou la probabilité de complications ».

A la question « Devrais-je prendre de l’ivermectine pour prévenir ou traiter le Covid-19 ? », l’agence américaine du médicament, la FDA, répond « Non. Même s’il y a des usages autorisés chez l’homme et l’animal pour l’ivermectine, elle n’est pas approuvée pour la prévention et le traitement du Covid-19 »,  comme on peut le lire sur son site internet le 13 janvier 2021.

« A l’heure actuelle l’efficacité de l’ivermectine (si tant est qu’elle existe), ainsi que la sécurité de l’utilisation, restent encore à prouver dans le cadre de l’infection au SARS-CoV-2″dit aussi au 29 décembre 2020 la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), estimant qu’à cause de leurs nombreuses faiblesses, les travaux concernant l’ivermectine ne sont pas « concluants ».

L’agence sud-africaine du médicament a elle aussi communiqué sur le sujet le 6 janvier et fait le même constat.

« La qualité globale des essais cliniques randomisés sur l’ivermectine chez des patients Covid-19 est mauvaise et trop faible. D’après les essais randomisés contrôlés [avec groupe de patient sous placebo, pour pouvoir comparer], l’ivermectine n’apparaît pas comme supérieure au placebo en termes de réduction de la charge virale ou de l’amélioration clinique [des symptômes, NDLR] », a écrit l’agence.

« Il n’y a pas de preuve venant des essais randomisés contrôlés concernant la réduction de la mortalité », ajoutait-elle.

Aux Etats-Unis, les National institutes of Health (NIH) ont indiqué dans leur dernière mise à jour datée du 14 janvier qu' »actuellement, les données sont insuffisantes pour donner des recommandations pour ou contre l’utilisation de l’ivermectine contre le Covid-19″ pointant les limites des données disponibles.

« Il faut des résultats venant d’essais cliniques assez solides, bien conçus et bien menés pour fournir des recommandations plus précises, fondées sur des preuves », est-il ajouté.

Le 26 janvier, l’Inserm a aussi expliqué sur son site internet que si « plusieurs équipes de recherche se sont déjà penchées sur les effets de cette molécule pour lutter contre l’infection », « toutefois, à l’heure actuelle, la majorité de ces travaux n’ont été publiés qu’en préprint (c’est-à-dire qu’ils ne sont pas encore parus dans des revues scientifiques à comité de lecture) et/ou sont limités par des biais méthodologiques ».

« A l’heure actuelle, le niveau de preuves de l’efficacité de l’ivermectine est considéré comme ‘très bas’, trop peu d’études robustes et concluantes ayant réussi à montrer un effet bénéfique de la molécule », poursuit l’institut de recherche médicale.

L’ivermectine contre le Covid : d’où vient cette idée ?

Dès le début de la pandémie de Sars-CoV-2 il y a un an, de très nombreux médicaments déjà existants, dont l’ivermerctine mais beaucoup d’autres aussi, ont été testés pour voir s’ils étaient efficaces contre le Covid, sans résultats significatifs à ce jour.

Une cinquantaine d’essais sur l’ivermectine sont recensés dans cette base de données.

Comme expliqué par CheckNews ou 20 Minutes, tout semble remonter à une étude australienne publiée début avril 2020. Elle affirme que l’ivermectine est efficace contre le virus Sars-CoV-2 (responsable de la maladie Covid-19) in vitro (c’est-à-dire en laboratoire) sur des cellules appelées vero.

Or d’une part, si des essais in vitro sont un premier pas nécessaire dans un test de médicament, il arrive très fréquemment que ses résultats ne se reproduisent pas chez l’homme.

Une scientifique utilise un microscope en Italie en 2020 (AFP / Andreas Solaro)

Notamment parce que, par exemple, la concentration utilisée pour neutraliser le pathogène ne pourrait pas être administrée sans danger chez un patient.

La Société française de pharmacologie et de thérapeutique explique clairement sur son site que « la concentration à laquelle l’ivermectine a un effet thérapeutique sur le SARS-CoV-2 in vitro est 35 fois plus haute que le pic de concentration obtenu après l’administration de la dose orale recommandée chez l’homme pour le traitement antiparasitaire habituel ».

Contacté par AFP pour un précédent article de vérification publié le 31 décembre, Rubén Hernandez, spécialiste en pharmacopée à l’hôpital San Borja Arriaran à Santiago au Chili, avait expliqué qu’une activité est visible in vitro car « l’ivermectine peut neutraliser une protéine nécessaire au coronavirus pour entrer dans la cellule et se répliquer ».

Toutefois, avait-il ajouté, les essais in vitro peuvent ne pas donner les mêmes résultats sur des organismes vivants car « les concentrations utilisées in vitro peuvent ne pas être transformables en doses thérapeutiques » sans danger.

De plus, explique aussi la Société française de pharmacologie et de thérapeutique, les cellules utilisées dans cette étude posent souci.

« Le modèle utilisé dans cette étude (cellules Vero) est non pertinent pour explorer une infection au SARS-CoV-2 puisque les mécanismes enzymatiques nécessaires à l’action du virus dans les cellules humaines sont absents des cellules Vero”, peut-on lire sur son site en réponse à la question « l’ivermectine (antiparasitaire) est-elle efficace pour prévenir une infection à la Covid-19 ? ».

Autres traces notables de l’ivermectine:  ces prépublications  (c’est-à-dire non relues par d’autres scientifiques avant publication dans une revue mais rendues publiques via des plateformes spécialisées sur internet), associant ivermectine et moindre mortalité. Ces travaux ont été retirés, comme en témoigne la mention “RETRACTED” qui barre les documents.

Et pour cause: leurs auteurs sont en partie les mêmes que ceux qui ont publié la fameuse étude sur l’hydroxychloroquine retirée au printemps de la revue scientifique britannique The Lancet. Elles utilisent des données médicales provenant de la mystérieuse et controversée société Surgisphère qui n’a jamais voulu expliquer d’où venaient ses données hospitalières.

Un groupe de médecins américains …

Plus récemment, deux éléments ont aussi contribué à faire parler de l’ivermectine.

Son efficacité est régulièrement présentée comme avérée par un groupe de médecins appelé « Front line COVID-19 Critical Care Alliance » (FLCCC).

Sa figure de proue est le Dr Pierre Kory, qui a décrit le 8 décembre devant une commission du Sénat américain l’ivermectine comme un « médicament miracle » contre le Covid-19.

Il affirme notamment que les études récentes « fournissent des données concluantes sur la profonde efficacité » de l’ivermectine « à toutes les étapes de la maladie ».

… et un chercheur britannique 

Certains articles de presse (En Afrique du Sud , en République dominicaine ou au Royaume-Uni… ) ont aussi récemment relayé une « étude » d’un chercheur de l’Université de Liverpool, Andrew Hill, citant des chiffres apparemment impressionnants, notamment une baisse de la mortalité de 83% grâce à l’ivermectine.

En réalité, c’est bien plus compliqué.

Ces éléments viennent d’une présentation par ce scientifique britannique faite lors d’un atelier en ligne consacré au « potentiel » de l’ivermectine contre le Covid-19, organisé par l’entreprise pharmaceutique française Medincell, qui travaille sur une version injectable de l’ivermectine.

Elle a publié le 17 décembre un communiqué concernant la sécurité de l’injection d’ivermectine.

Parmi les nombreux intervenants de cet « atelier », on retrouve d’ailleurs le Dr Pierre Kory, mentionné plus haut dans cet article, et qui y redit à quel point, selon lui, l’ivermectine a prouvé son « incroyable efficacité ».

Dans sa présentation, Andrew Hill présente les résultats préliminaires d’une méta-analyse sur l’ivermectine, c’est-à-dire une revue de la littérature scientifique déjà disponible, en l’occurrence y compris des travaux non encore publiés dans une revue scientifique.

On note en bas de ses documents de présentation les logos de l’University of Liverpool mais aussi d’ACTaccelerator et de l’UNITAID,  une organisation internationale partenaire de l’ONU et chargée d’acheter des médicaments pour les pays pauvres.

Capture d’écran du site de Medincell effectuée le 12 janvier 2021

« L’Université de Liverpool, soutenue par UNITAID, examine les données qui émergent actuellement d’études en cours évaluant le potentiel de l’ivermectine contre le Covid-19 », a en effet expliqué   un porte-parole de UNITAID dans un mail à l’AFP le 7  janvier 2021.

« Cela sert à alimenter le travail du programme [de l’Organisation mondiale de la Santé, NDLR] ACT-Accelerator Therapeutics Pillar, qui recense les médicaments nouveaux ou déjà existants [qui pourraient servir] contre le Covid-19, de façon à anticiper les défis possibles pour les rendre disponibles à grande échelle, au cas où ils seraient recommandés » contre le coronavirus, a-t-il ajouté.

« Les données préliminaires sont prometteuses mais il faut attendre les résultats d’autres essais avant d’aller plus loin », a-t-il encore dit.

Interrogé par l’AFP, Andrew Hill a confirmé par écrit le 12 janvier que ce travail « a été financé par UNITAID, dans le cadre du programme ACT Accelerator pour les traitements COVID-19 », et que Medincell en revanche, ne l’avait pas financé.

Cette présentation n’avait pas vocation à être rendue publique, a expliqué le 12 janvier dans un mail à l’AFP un porte-parole de Medincell, précisant que l’atelier en ligne était « ouvert uniquement aux professionnels (180 personnes ont participé : chercheurs, praticiens, ONG et fondation) ».

La vidéo de la présentation est disponible sur le site internet de Medincell comme les autres présentations de l’atelier. Malgré la mention sur le site « Ne pas publier sans l’autorisation de l’entreprise », celle d’Andrew Hill a néanmoins été partagée sur YouTube, par exemple via ce compte : cette version a cumulé plus de 80.000 vues depuis le 27 décembre.

Dans sa présentation, Andrew Hill cite des résultats d’une dizaine d’essais portant sur environ 1.500 patients.  C’est à partir de quatre essais menés au Bangladesh, en Egypte, en Iran et en Irak qu’il a calculé une moyenne d’amélioration de la mortalité de « 83% » car 8 patients sur 573 sont décédés dans les groupes sous ivermectine (5%) et 44 sur 510 (17%) dans les groupes de contrôle.

Capture d’écran du site de Medincell effectuée le 13 janvier 2021

Sauf que comme comme on le voit dans ce tableau du groupe Metaevidence de l’université et du CHU de Lyon, qui récapitule les travaux scientifiques sur les traitements et relève les limites de chaque étude, les essais agrégés par Andrew ont de très fortes limites.

Par exemple, l’essai irakien Hashim est une prépublication aux résultats « non concluants » car les résultats n’étaient pas statistiquement significatifs.

Capture d’écran du site Metaevidence.org effectuée le 13 janvier 2021

Autre exemple, l’essai iranien Niaee « suggère » (et non pas « démontre ») une baisse de 86% de mortalité mais « avec un faible degré de certitude » en raison du nombre élevé de biais.

Capture d’écran du site Metaevidence.org effectuée le 13 janvier 2021

D’ailleurs, si Andrew Hill estime avoir globalement vu des résultats encourageants en examinant différents essais sur l’ivermectine, il dit lui-même en fin de vidéo (11’18) qu’il « nous faut plus d’essais cliniques pour confirmer les bénéfices cliniques observés dans les 11 essais randomisés ».

Il liste lui-même ci-dessous les limites des essais disponibles et la difficulté à les comparer entre eux car trop différents (doses et durées différentes par exemple).

Capture d’écran du site Metaevidence.org effectuée le 13 janvier 2021

Andrew Hill a indiqué à l’AFP qu’il rendrait publique « dans les prochains jours » une analyse « plus détaillée » des données disponibles.

Il a en effet rendu public son travail le 19 janvier sur une plateforme de mise en ligne de pré-publications. Il y indique que sur la base de 18 essais portant sur 2.282 patients, l’ivermectine est « associée » à des données favorables, en termes de réduction des marqueurs d’inflammation, de la charge virale et de la durée d’hospitalisation. Il a également calculé, à partir de 6 essais différents, une réduction de 75% de la mortalité.

Il pointe néanmoins à plusieurs reprises dans son texte les limites de sa méta-analyse, notamment parce que les essais étudiés manquent de « comparabilité ».

« Beaucoup d’études incluses n’ont pas été relues par des pairs [« peer-reviewed »] et les méta-analyses sont enclines à des problèmes de confusion des variables [lorsqu’on ne parvient pas à isoler le rôle de chaque variable dans l’expérience, NDLR]. L’ivermectine devrait être validée dans de plus vastes essais randomisés et correctement contrôlés avant que les résultats soient suffisants pour qu’ils soient soumis aux autorités de régulation », écrit le chercheur.

Pour sa part, Medincell estime que « les travaux et les études s’accumulent quant à une potentielle activité de l’ivermectine. Beaucoup d’études en cours ou terminées reposent sur des protocoles discutables. Mais leurs conclusions tendent toutes à valider l’efficacité de la molécule, notamment prophylactique » (en prévention), « même si aucune conclusion définitive n’est possible à ce jour ».

Des essais et études de « faible qualité » qui ne permettent pas de conclure

« La plupart des études cliniques publiées récemment sur le sujet sont peu concluantes, la grande majorité sont soit des prépublications non validées par leurs pairs soit, quand elles sont publiées, des études ayant des biais méthodologiques rendant les résultats difficilement interprétables et ne permettant pas de tirer des conclusions », résume la SFPT.

« Par exemple, l’étude de Radji et al. publiée dans [la revue, NDLR] CHEST retrouve une mortalité plus faible chez des patients atteints du SARS-CoV-2 et traités par ivermectine en comparaison à des sujets non traités » mais on relève « l’absence de similarité entre les deux groupes » en terme de traitement reçu et de date d’inclusion dans l’étude, poursuit l’organisation.

La SFPT note aussi que d’autres méta-analyses, comme celle-ci, ont conclu à des niveaux de preuve « très bas » des résultats des études.

Ce qu’a aussi expliqué à l’AFP au téléphone le 7 janvier 2021, le professeur Kim Woo-joo, professeur au département des maladies infectieuses de l’hôpital universitaire de Corée à Séoul.

« Si vous voulez être sûr à 100% de l’efficacité d’un médicament, il faut des résultats essais randomisés contrôlés de plus grande ampleur », a-t-il indiqué.

« L’ivermectine est un médicament antiparasitaire qui n’est actuellement approuvé dans le traitement d’aucune infection virale, y compris l’infection à SARS-CoV-2. La question de sa dose efficace n’est pas résolue, tout comme son positionnement thérapeutique et/ou prophylactique. A ce jour, l’ivermectine n’est donc pas encore recommandée pour le traitement ou la prévention de la Covid-19 en dehors du cadre d’un essai clinique. Plusieurs essais sont justement en cours pour répondre à toutes ces questions », conclut l’Inserm.

En conclusion, il est trompeur d’affirmer que l’ivermectine est efficace contre le Covid car les données ne l’établissent pas à ce jour.

Mise à jour 22/01/2021: ajoute la mise en ligne de la méta-analyse d’Andrew Hill ainsi que les recommandations des National Institutes of Health aux Etats-Unis Mise à jour 26/01/2021: ajoute les éléments de l’Inserm

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