TROISIÈME CONFINEMENT
Invité vendredi matin sur Cnews, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a appelé le gouvernement à faire un pacte avec le peuple afin de faire accepter de nouveaux sacrifices. Comme si ceux d’en bas n’en avaient pas fait assez !
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vendredi 29 janvier
Le PR et le gouvernement devraient passer un pacte avec le peuple de France! Il serait prêt à accepter des mesures de sacrifice si tout le monde en faisait et notamment si les grandes multinationales prenaient leur part de l'effort! @Fabien_Rssl @CNEWS pic.twitter.com/0KToA2f2po
— PCF (@PCF) January 29, 2021
Comme si les salariés, les petits commerçants et les étudiants n’avaient pas déjà souffert assez de la crise. Ce sont les premiers touchés, économiquement, socialement, psychologiquement de cette crise, qui devraient à nouveau faire des sacrifices ? Visiblement, pour le PCF, il est maintenant devenu impensable que ce soit uniquement aux multinationales de payer la crise ; il faudrait que les salariés, payent aussi leur part. Prenons un simple exemple : Sanofi, troisième capitalisation du CAC40, qui a distribué 4,7 milliards d’euros de dividendes en 2020, et qui s’apprête à supprimer 1000 emplois en France, en pleine crise sanitaire. Les salariés, que nous avions interrogé il y a une semaine, nous faisaient alors part de la dégradation de leurs salaires et de leurs conditions de travail ; ces salariés, qui ont déjà subi les sacrifices qu’on leur demandait doivent-ils en faire de nouveau afin de verser des dividendes aux actionnaires ? Ou peut-être faut-il pactiser avec Macron pour que ces sacrifices soient mieux acceptés ? Même question pour Total, qui a versé 6,4 milliards d’euros de dividendes en 2020, et qui supprime des emplois dans la raffinerie de Grandpuits : aux salariés de faire de nouveaux sacrifices ? Ou peut-être faut-il couper la poire en deux ? On garde la moitié des licenciements ! Peu importe la proportion, c’est toujours la classe ouvrière qui trinque.
"Si le confinement est inéluctable pour des raisons sanitaires, il est urgent de se projeter vers des perspectives heureuses avec un accompagnement social. Sans cela, la cocotte va bouillir !" @Fabien_Rssl @CNEWS pic.twitter.com/R3QR8AEqGE
— PCF (@PCF) January 29, 2021
Si Fabien Roussel pointe bien les problèmes auxquels notre classe est confrontée, sa solution s’apparente surtout à une nouvelle pilule à faire avaler aux plus précaires, afin, comme il le dit lui-même, d’empêcher que « la cocotte ne bout ». Un tel « pacte » ne serait qu’un moyen de plus pour préserver les grandes multinationales de la crise en leur demandant de laisser quelques miettes à leurs salariés. De plus qui aujourd’hui donnerait assez de crédit à la parole de Macron pour faire un pacte avec lui sans croire qu’il nous poignarderait dans le dos sitôt le pacte signé. Car si une chose est sûre, c’est que les classes populaires, contrairement à ce que pense le PCF, sont loin d’être prêtes à de nouveaux « sacrifices », alors qu’entre juillet et septembre, on a compté 600 000 chômeurs de plus, et que le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté augmente inexorablement. C’est bien simple : beaucoup ne peuvent tout simplement plus faire de sacrifice. Et pourtant, le PCF voudraient qu’ils en fassent de nouveaux, et qu’on leur fasse accepter. Ce qui règne au PCF c’est la nostalgie du capitalisme keynésien des soi-disant « trente glorieuses » quand le capital redistribuait quelques miettes, pour que les salariés acceptent la perpétuation de l’exploitation et des sacrifices quand il le fallait. Quelques semaines seulement après les fanfaronnades folkloriques du PCF pour rappeler qu’il y a eu des révolutionnaires authentiques à son origine (l’antithèse de l’esprit de pacte et de collaboration avec la bourgeoisie), l’esprit du Congrès de Tours est bien enterré.
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