NPA le 1/02/2021
Ce matin à 6h la préfète de Gironde Fabienne Buccio a fait donner les forces de l’ordre pour expulser le squat de la zone libre de Cenon.
300 personnes avec et sans papiers, dont 110 enfants se retrouvent à la rue sans solution de relogement pérenne. Quelques propositions de nuits d’hôtel, à Bordeaux, Limoges ou Angoulême ont été faites à des familles qui pour la plupart travaillent à Bordeaux, ont des enfants scolarisés.
Un lieu de vie s’était organisé depuis novembre 2019, collectif, autogéré, soutenu par des associations et des bénévoles. La préfète, connue pour ses faits d’armes contre les migrant.e.s, en particulier le démantèlement de la jungle de Calais remet ces familles à la rue en pleine trêve hivernale, crise du covid, couvre-feu…
Depuis des mois, elle refuse de recevoir les organisations de soutien. Aucune enquête sociale n’a eu lieu, malgré ses promesses. Aujourd’hui elle envoie sa directrice de cabinet sur la zone annoncer du relogement… des nuits d’hôtel à plus de cent kilomètres, ou rien du tout !
Plus de 200 soutiens étaient présents dès 6 h, militants associatifs, politiques, syndicalistes…, dont de nombreux camarades du NPA.
Une cinquantaine de famille à la rue et leurs soutiens se sont alors rendus au centre de Bordeaux pour chercher refuge dans la cathédrale Saint-André, dont l’évêque a refusé l’entrée aux familles et aux enfants.
La mairie de Bordeaux a en urgence ouvert une salle pour la journée… mais pas pour la nuit. 20 000 logements sont inoccupés sur la Métropole bordelaise, qui peuvent être réquisitionnés sur le champ !
Après les solutions d’urgence, la lutte continue pour des solutions pérennes de vie, de logement, de scolarité, et pour des papiers pour toutes et tous, la liberté de circulation et d’installation.
Christine (élue NPA à Cenon)
Le communiqué du NPA33 et quelques vidéos et photos prises sur place.
Communiqué du NPA 33
Ce matin, la préfète de Gironde, Fabienne Buccio, a fait expulser par la force le squat de la zone libre de Cenon.
Trois cents personnes dont plus d’une centaine d’enfants qui y avaient construit depuis novembre 2019 un lieu de vie sécurisé avec le soutien d’associations et de bénévoles, se retrouvent à la rue, sans aucune solution de relogement pérenne et pour quelques-uns des propositions de nuits d’hôtel jusqu’à des centaines de kilomètres.
La préfète Fabienne Buccio, dont un des faits d’armes est le démantèlement de la Jungle de Calais, remet ces familles à la rue en pleine trêve hivernale, crise du Covid, couvre-feu et températures à la baisse. Pour la plupart, ces familles ont un travail, des enfants scolarisés, qui sont brutalement arrachés à leurs écoles, leurs camarades.
Cette expulsion est indigne et révoltante ! Elle s’inscrit dans la surenchère démagogique réactionnaire et xénophobe du gouvernement avec l’extrême-droite, que la préfète met un zèle particulier à appliquer. Elle s’inscrit dans sa politique de guerre contre les classes populaires et les plus pauvres.
Le NPA soutient et est partie prenante de toutes les initiatives de solidarité avec les familles expulsés et avec toutes les personnes aujourd’hui condamnées à vivre dans des squats. Nous exigeons la réquisition immédiate des milliers de logements vides sur la Métropole.
Ensemble pour nos droits : un logement pérenne, la liberté de circulation et d’installation, des papiers pour toutes et tous !
« La préfecture se déchaîne ! » : violente colère de la présidente du Secours catholique après l’évacuation du squat Zone libre
Présidente nationale du Secours catholique, Véronique Fayet était à Bordeaux ce jeudi, où elle s’est rendue place Pey-Berland, rejoindre la manifestation de soutien aux occupants délogés dès 6 heures ce jeudi matin de la Zone libre , un squat ouvert en novembre 2019 à Cenon, dans la banlieue rive droite. Toujours ferme sur ses convictions, mais habituellement mesurée dans son expression, Véronique Fayet ne cache pas sa colère après cette évacuation qui suscite à Bordeaux un certain émoi, le squat comptant environ 300 occupants dont 110 enfants.
« Du jamais vu ! »
« On n’évacue pas un squat aussi énorme sans préparation, c’est du jamais vu ! Tant que la préfecture considérera que les associations qui s’occupent des squatteurs sont des ennemies, et pas des partenaires, on aura des situations comme celle-là ».
Véronique Fayet a contacté ce jeudi deux ministres pour essayer d’alerter sur la situation de ces familles : le ministre de la Santé, Olivier Véran, et sa consœur du Logement, Emmanuelle Wargon. Lesquels n’étaient pas forcément au courant de l’évacuation qui s’est déroulée au petit jour, en pleine trêve hivernale. « Cette évacuation est catastrophique. Le maire de Bordeaux n’a même pas été mis au courant. Tout comme celui de Cenon ou le président de la Métropole. Quand on fait une opération comme ça, on la prépare et on prévient. Je crois que la préfète a agi sans prévenir personne. » Certes, le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, n’est pas directement concerné, le squat étant situé dans la commune de Cenon. « Mais quand même, c’est le maire de la ville centre, c’est à Bordeaux que ces populations finissent toujours par venir », ajoute Véronique Fayet.
Une « scandaleuse » brutalité
Choquée par la méthode, la présidente du Secours catholique l’est également par le moment choisi : « cette brutalité sans nuances, en pleine période d’hiver, c’est scandaleux ! C’est quoi cette attitude ? Nous avons mis la pression sur les ministères, ils vont se renseigner pour savoir comment l’opération a été préparée. La préfecture fait remonter à Paris que tout est normal, que tout le monde a été relogé, ce qui n’est pas vrai. Nous avons bien senti que le cabinet d’Olivier Véran était un peu dubitatif sur l’opportunité de cette évacuation. Je n’ai jamais vu une expulsion d’une telle violence et aussi mal préparée, pas préparée du tout en fait. C’est un mensonge d’Etat ! »
Enfin, Véronique Fayet ajoute qu’à Calais, le gouvernement a demandé au préfet de « desserrer l’étau » concernant des squatters en raison des conditions hivernales. « Mais à Bordeaux, la préfecture se déchaîne », souffle-t-elle.
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