Trois policiers mis en examen pour violences sur un jeune de 19 ans

[ad_1] 2021-07-22 00:48:32 Revolution Permanente

Crédits photo : AFP

Le 29 janvier vers 15h, un jeune homme de 19 ans traîne avec ses amis dans un hall d’immeuble à Cormeilles-en-Parisis dans le Val d’Oise. Cinq policiers viennent alors les contrôler, et le jeune homme prend la fuite. Les policiers le rattrapent, fouillent son téléphone et trouvent la photo d’un policier de la BAC déguisé en strip-teaseuse. Le jeune homme raconte auprès de Franceinfo qu’après cette découverte, une violence inouïe se déchaine contre lui de la part des policiers : « J’ai déjà pris des claques par des policiers mais là c’était autre chose. C’était des coups de taser, des coups de poings, pendant 40 minutes j’ai vraiment que j’allais mourir. Je leur ai dit d’arrêter mais ils ne se sont pas arrêtés […] Je tremblais et je tombais. » Le jeune homme continue de décrire la scène : « C’était trois policiers, un qui me mettait des coups de taser, et deux qui venaient de temps en temps pour me mettre des coups de coude ou des coups de pieds dans les jambes. »

À la violence physique s’ajoute la violence verbale : « Ils ont aussi traité ma mère de chienne, ils ont dit qu’ils allaient attraper ma copine et qu’ils voulaient la violer. Ils m’ont dit aussi qu’en arrivant au commissariat, je pouvais me faire violer aussi. » L’atrocité continue, et le jeune homme raconte qu’un des policiers aurait même versé du gel hydroalcoolique et du doliprane en poudre sur ses blessures en disant « que ça allait [le] soigner. » Finalement, le jeune homme repart en boitant, aidé par ses amis, et arrive « la bouche en sang à la maison » selon les dires de sa mère.

Lorsque cette dernière se rend au commissariat, scandalisée par l’état de son fils, les policiers lui assènent une phrase résumant toute l’impunité dont jouit l’institution policière, largement soutenue et couverte par la justice : « de toute façon c’est notre parole contre la vôtre ». Le jeune homme et sa mère décident tout de même de porter plainte après que le médecin ait examiné les blessures et ait confirmé que le jeune homme souffrait d’un hématome à l’oreille, d’une ecchymose à l’oeil droit et d’hématomes sur les joues et la jambe.

Si les policiers nient évidemment les faits en bloc, plusieurs éléments du dossier juridique démentent leur version. Ainsi, l’expertise consultée par Franceinfo montre qu’un taser aurait été mis en marche 27 fois en dix minutes, en plus du fait qu’un policier ait avoué et confirmé qu’un de ses collègues avait frappé le jeune homme. Finalement, trois policiers ont été mis en examen pour violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique et placés sous contrôle judiciaire. Une mise en examen qui aura été obtenue en très grande partie grâce aux éléments du dossier, ce qu’explique Ian Knafou, l’avocat du jeune homme : « la parole de mon client n’aurait jamais suffi à la mise en examen, car la parole de victimes de violences policières n’a aujourd’hui en France aucun poids si elle n’est pas corroborée par d’autres éléments, et c’est la chance que l’on a dans ce dossier. »

En réalité, quand bien même elle aboutirait à une condamnation, cette mise en examen ne constitue qu’une goutte d’eau dans l’océan de l’impunité policière. L’institution policière est une institution foncièrement violente, dont le rôle est de réprimer les quartiers populaires ainsi que les militants politiques, et si les policiers en question ont pu se permettre d’être aussi arrogants avec la mère du jeune homme, c’est bien parce qu’ils savent que la justice sera toujours de leur côté.

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