Les manifestants, qui ont défilé samedi pour le quatrième week-end consécutif, critiquent la gestion de la crise sanitaire du président brésilien.
Le Brésil est dans la rue. Des dizaines de milliers de Brésiliens ont manifesté, samedi 24 juillet, afin de réclamer la destitution du président Jair Bolsonaro pour sa gestion de la crise du Covid-19, qui a fait plus d’un demi-million de morts dans le pays.
Les manifestants ont défilé pour le quatrième week-end d’affilée à l’appel des partis de gauche et des syndicats. Ils protestent contre le président de droite, visé par une enquête pour avoir présumément fermé les yeux sur des détournements de fonds publics dans l’achat de vaccins, ainsi que par une plainte en destitution de l’opposition.
« Dehors le criminel corrompu »
Les organisateurs avaient appelé à manifester dans tout le pays « pour défendre la démocratie, la vie des Brésiliens et pour mettre Bolsonaro dehors ». A Rio, des milliers de personnes habillées de rouge et portant des masques ont défilé sous des slogans comme « Dehors le criminel corrompu ». Ils ont dénoncé le démarrage tardif de la campagne de vaccination au Brésil, le chômage massif, et ont réclamé davantage d’aides pour les populations pauvres confrontées à la pandémie.
La presse brésilienne faisait état, samedi, de manifestations dans 20 des 26 Etats brésiliens. Des chiffres qui n’ont pas été confirmés par les organisateurs ou les autorités.
Jair Bolsonaro, à la tête du pays depuis 2019, est en difficulté dans les sondages. Alors que le Brésil a enregistré officiellement près de 550 000 morts du Covid-19, le président brésilien se montre ouvertement sceptique quant à la crise sanitaire, à la nécessité du port du masque et autres mesures visant à réduire la propagation du virus.
Brésil : plus de la moitié de la population est favorable à la destitution de Jair Bolsonaro, selon un sondage
Lors du sondage précédent de ce type, en mai, 49% des personnes interrogées étaient en faveur de la destitution de Jair Bolsonaro.
Jamais le président d’extrême droite n’avait connu un tel niveau de défiance durant son mandat. Plus de la moitié des Brésiliens sont favorables à l’ouverture d’une procédure de destitution à l’encontre de Jair Bolsonaro, selon un sondage publié samedi 10 juillet.
Cette enquête d’opinion de l’institut Datafolha montre que 54% des sondés souhaitent que le président de la Chambre des députés donne suite à l’une des plus de 120 demandes de destitution déposées jusqu’à présent. Mais cette hypothèse est jugée peu probable par les spécialistes, le président de la chambre basse, Arthur Lira, étant un allié du chef de l’Etat.
Donné perdant face à Lula en 2022
Lors du sondage précédent de Datafolha, effectué en mai, 49% des personnes interrogées étaient en faveur de la destitution de Jair Bolsonaro. Les données publiées samedi montrent que le pourcentage est encore plus élevé chez les femmes (59%), les jeunes (59%), les pauvres (60%), les personnes noires (65%) et les homosexuels ou bissexuels (77%).
Le chef de l’Etat est fortement critiqué pour sa gestion de la crise du coronavirus, qui a fait plus de 530 000 morts au Brésil, le deuxième pays le plus endeuillé au monde après les Etats-Unis. La pression sur le gouvernement s’est accentuée ces dernières semaines, avec des soupçons de corruption dans l’achat de vaccins contre le Covid-19.
Le premier volet du sondage Datafolha montre, que, pour la première fois, plus de la moitié des personnes interrogées désapprouvaient la gestion du président Bolsonaro (51%), contre 45% en mai.
Le dirigeant d’extrême droite est en outre donné une nouvelle fois largement perdant lors de la présidentielle de 2022 face à l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
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