https://www.revolutionpermanente.fr/ LE 27/04/2019
« Gilets jaunes, l’essoufflement ? », c’est ce que titrait ce samedi soir BFM-TV avec l’espoir que la prophétie prêchée, depuis maintenant plus de 5 mois, se réalise. D’autres, comme Le Figaro, tentent de trouver une corrélation entre la baisse relative du nombre de manifestant et les annonces de Macron. Comme à leur habitude, depuis 5 mois, les grands médias sont à la recherche du moindre indice qui puisse permettre d’en finir avec le mouvement. Non, la véritable réponse à Macron, ce sera bien le 1er mai.
samedi 27 avril
Toujours déterminés, les Gilets jaunes se réservent pour la suite
Tout au contraire, c’est le fait que la mobilisation soit encore à ce niveau après 24 semaines de mobilisation qui est à remarquer, une longévité sans égal dans l’histoire des mouvements sociaux. Selon le chiffre jaune, ce sont près de « 60.132 manifestants minimum » selon un décompte provisoire qui se sont mobilisés ce samedi. Toujours largement sous-estimé, les chiffres du ministère de l’intérieur affichent au compteur autour de 23 600 gilets jaunes contre 27 900 manifestants la semaine dernière. Ainsi, le différentiel n’est pas énorme d’autant plus étant donné que la manifestation du 1er mai s’annonce comme la date principale dans l’esprit des Gilets jaunes.
Ainsi, les annonces de Macron n’ont pas eu d’impact démobilisateur pour les Gilets jaunes. Si, selon un sondage, 63% de la population n’a pas été convaincus par les annonces de Macron, il est évident que ce n’est pas le cas non plus pour les Gilets jaunes mobilisés depuis 5 mois malgré une répression terrible. Pire encore, les annonces semblent avoir eu un impact « mobilisateur » sur certains Gilets jaunes de la première heure. Ainsi, un Gilet jaunes strasbourgeois de 58 ans, a estimé qu’il n’y avait « rien eu de concret » dans les annonces de Macron. « Ça m’a remotivé », a-t-il expliqué.
Approfondissement des liens à la base entre Gilets rouges et Gilets jaunes
De la sorte, ce 24ème samedi de manifestation se place comme une journée intermédiaire qui a permis d’approfondir notamment à Paris les éléments de convergence qui existaient déjà entre Gilets rouges et Gilets jaunes, entre militants syndiqués et manifestants gilets jaunes depuis 5 mois. Si ces éléments de convergences se tissent à la base depuis le début du mouvement, le fait que des grosses fédérations et unions locales CGT appelle nationalement à se joindre à une manifestation des Gilets jaunes, un samedi, est une première depuis le début du mouvement. Un appel à la « Riposte générale », soutenu par le NPA, avec notamment la présence de Philippe Poutou, et d’autres organisations comme La France insoumise ou le PCF.
Et ce n’est en aucun cas, la direction confédérale de la CGT qui en est à l’initiative. En effet, depuis le début du mouvement, le secrétaire confédéral, Philippe Martinez a fait le choix de tourner le dos à la colère sociale. Si les structures CGT commencent, même si tardivement à corriger le tir, cette attitude divisionniste n’a en aucun cas été corrigé comme en témoigne l’absence d’appel de la confédération CGT à l’acte 24, et l’absence de Philippe Martinez ce samedi. A noter aussi que la direction de Solidaires n’a pas appelé non plus à manifester contrairement à certaines sections comme celle du Nord.
Les Gilets jaunes à l’heure internationale pour dénoncer les institutions européennes
Mais cette journée aura aussi été l’occasion d’un appel national à manifester à Strasbourg contre les institutions européennes. La manifestation a eu un caractère international marqué avec des manifestants belges, allemands, suisses, luxembourgeois et italiens qui se sont joints aux Gilets jaunes hexagonaux. Malgré les interdictions de manifester dans le centre-ville comme aux abords des lieux de pouvoir de l’Union Européenne, les Gilets jaunes auront mis toute leur détermination pour arriver à quelques encablures, quelques dizaines de mètres, du Conseil de l’Europe, une institution qui réunit les 47 pays du continent européen. La répression y a été féroce faisant sept blessés parmi les manifestants. La police a interpellé 42 manifestants.
Objectif 1er mai
D’autres éléments ont été marquants pour cet acte 24. Ainsi, l’un des cortèges parisiens visait à dénoncer le traitement du mouvement par les grands médias. En ce qui concerne la remise en cause du droit de presse, la présence à Strasbourg de Gaspard Glanz largement applaudi par les Gilets jaunes, a donné la meilleure des réponses à ceux qui veulent restreindre le droit de la presse. Pour autant, la manifestation parisienne a été marquée par l’interpellation d’un journaliste indépendant Civicio, Yasin, en plein direct live. La veille à Cambrai, la répression a été féroce avec des chiens qui ont été utilisés pour réprimer durement les manifestants. Plus en général, la répression a visé très durement tout ceux qui ont voulu déroger au parcours prévu ou au cadre déterminé par le gouvernement et le ministère de l’intérieur. Un signe qu’il est plus que jamais nécessaire de donner une réponse à la hauteur des attaques en cours contre les droits démocratiques
En définitive, quoique puisse en dire les grands médias, dans l’esprit de bon nombre de Gilets jaunes, cette journée du 27 avril était un petit échauffement en vue de la journée du 1er mai, journée internationale des travailleurs. C’est alors que Macron connaîtra la réponse des Gilets jaunes à son grand « bla bla ».
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