Marseille. 70 personnes logées dans des conteneurs insalubres par le bailleur « social » Adoma

[ad_1] 2021-08-09 15:13:08 Revolution Permanente

Credit : RADIO FRANCE / MATHILDE VINCENEUX)

« J’en ai marre, mais qu’est que vous voulez ? je n’ai pas le choix, j’ai fait des demandes un peu partout, j’attends. » d’une voix fatiguée, c’est ce que nous confie El Hacene assis sur son lit seul endroit où l’on peut l’être dans la petite pièce de 11 m².

Voilà maintenant plus de deux ans qu’il habite dans l’un des 70 conteneurs installés dans la résidence « Jolie Manon ». Ancien travailleur de l’automobile aujourd’hui vivant d’une petite retraite, le bailleur social Adoma lui a proposé en juillet 2019 de s’installer dans ce logement dans l’attente de la fin des travaux du bâtiment 1 de la résidence Pierre Lecas. Finalement El Hacene devra attendre jusqu’à la fin des travaux du bâtiment 2 prévus en 2022.

C’est dans le 3ème arrondissement marseillais, l’un des quartiers les plus pauvres d’Europe avec plus de 50% de personne vivant sous le seuil de pauvreté, que sont installés ces conteneurs aménagés en petit studio. La plupart des locataires sont des hommes souvent immigrés parfois assez âgés.

Présenté comme « une solution de dernier recours » par Samir Dhina directeur territorial chez Adoma recueilli par France Bleu, ces habitations sont devenues une triste réalité permanente pour la plupart des habitants.

La plupart des conteneurs n’ont pas de fenêtre et les petits climatiseurs ne suffisent pas pour refroidir et aérer suffisamment les logements. Certains résidents ont des problèmes de respiration à cause des plaques noires d’humidités qui commencent à se former sur certains plafonds. À cela s’ajoute la présence de nuisibles (cafards et insecte) contraignant les locataires à utiliser de nombreux produits dont certains qui sont nocifs pour la santé. A partir de 17H toutes les portes des petites habitations se ferment pour empêcher les rats qui courent le long des conteneurs de s’introduire dans les logements. C’est donc dans ces conditions insalubres que logent plus de 70 personnes le bailleur dit « social » Adoma pour un loyer qui s’élève honteusement à presque 400 euros par mois.

Pour faire face aux nuisibles le bailleur explique sur RMC. Pourtant lorsqu’on creuse un peu on se rend compte que la dernière intervention date d’octobre 2020 et que c’est seulement après l’article qui a révélé la situation dans la Provence vendredi 1er aout qu’il a été décidé de reprogrammer une nouvelle opération.

Face à la multiplication des articles sur cette situation le bailleur a fait le choix de reproposer un relogement à une partie des résidents. Un nouveau scandale pour le bailleur détenu à 42,4% par l’État, après celui de la mobilisation des résidents du foyer du 15ème au côté du comité chômage et précaire CGT 13, après avoir fait le choix de supprimer les cuisines collectives, salles communes et de culte dans le cadre du plan euro Méditerranée. Tous aussi aberrant que la CDC Habitat dont Adoma est une filiale a eu un bénéfice de plus de 69 000 000€ en 2018. Des bénéfices qui aurait pu servir à trouver de meilleures « solutions de dernier recours » que celles imposées aux habitants des conteneurs.

Cette situation dramatique illustre la crise du logement que vivent les habitants des quartiers populaires marseillais depuis des années. Le drame de la rue d’Aubagne a révélé aux grands jours médiatiques la crise endémique de la ville. Immeuble en péril qui menace de s’effondrer, logement insalubre, bâtiment laissé à l’abandon les ascenseurs à l’arrêt. Ce calvaire c’est celui de plusieurs milliers d’habitants à Marseille, abandonnés par les pouvoirs publics qui préfèrent entreprendre des plans de rénovation pour gentrifier le centre-ville. 40 000 demandes de logements sociaux restent sans réponses.

Face au fléau de l’habitat indigne, il est urgent de revendiquer l’expropriation de tous les logements vides il y en aurait plus de 30 000 (selon l’INSEE en 2015) à Marseille, dont 10 000 qui seraient immédiatement mobilisable. Certains sont détenus par des banques qui spéculent sur la future montée des loyers, c’est le cas notamment de la rue de la République en plein centre-ville où les habitants ont été chassés par l’augmentation des loyers et où les associations avaient dénombré plus de 1100 logements vides.

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