Variant delta : l’immunité collective est un «mythe», selon un scientifique britannique

La pandémie de Covid-19 en Francedossier

Andrew Pollard a expliqué aux députés du Royaume-Uni qu’il n’était «pas possible» d’atteindre l’immunité collective avec le variant delta, car les vaccinés peuvent être infectés et le virus continue de circuler.

Exercice pratique de distanciation sociale à Domino Park, le 17 mai 2020 dans le quartier de Brooklyn à New York. (JOHANNES EISELE/AFP)

par LIBERATION

publié le 11 août 2021

Allez, hop. Quelques mots et un espoir de moins de voir un jour ce satané virus disparaître de notre quotidien. Les explications du scientifique rapportées par le Guardian, quotidien généraliste britannique, sont limpides. Il s’appuie sur l’exemple de la rougeole qui ne circule plus au sein de la population car «95 % des personnes sont vaccinées». L’immunité collective a bien été atteinte grâce à une couverture vaccinale importante. Ainsi, les personnes qui ne sont pas vaccinées contre la rougeole ou qui ne l’ont jamais eue et n’ont donc pas d’anticorps restent protégées.

«Chaque personne non vaccinée rencontrera forcément le virus»

Le Covid-19, lui, agit différemment car son variant delta «continue d’infecter les personnes vaccinées», même si ces dernières ne développent pas de formes graves de la maladie. Le virus circule et «chaque personne non vaccinée [le] rencontrera forcément à un moment», a-t-il détaillé, avant d’ajouter : «Nous n’avons aucun moyen d’arrêter complètement cette transmission.» Impossible donc d’atteindre l’immunité collective. CQFD.

Malgré tout, une étude britannique réalisée par l’Imperial College de Londres et l’institut Ipsos Mori auprès de plus 98 000 volontaires entre le 24 juin et le 12 juillet a mis en lumière qu’une personne vaccinée a trois fois de moins de risques de contracter le virus. Des résultats «qui montrent que deux doses de vaccin offrent une bonne protection contre l’infection», selon le professeur Paul Elliott, responsable de l’étude. Quelques semaines plus tôt, un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la Santé révélait que, sur la période du 28 juin au 4 juillet, seuls 6 % des nouveaux tests positifs concernaient des personnes totalement vaccinées.

«Aucune raison de paniquer»

Mardi, le secrétaire britannique à la Santé, Sajid Javid, a annoncé la mise en place de troisièmes doses pour les populations les plus à risques au Royaume-Uni, dès le mois de septembre. Même stratégie en France, où le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a indiqué ce mercredi que cette campagne de rappel à destination des plus fragiles serait lancée «fin septembre». Mais cette stratégie semble laisser sceptique Andrew Pollard. Toujours selon le Guardian, le scientifique a déclaré qu’il n’y «avait aucune raison de paniquer». Pour lui, il sera nécessaire «de renforcer» nos systèmes immunitaires avec une troisième dose seulement «si nous avons la preuve qu’il y a une augmentation des hospitalisations – ou étape suivante, de décès – de personnes parmi celles qui sont vaccinées». Or «ce n’est pas ce que nous constatons pour l’instant», a-t-il insisté, plus optimiste.

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