L’interrogatoire en gendarmerie peut être bien différent de celui réalisé par les services de la police nationale. Au-delà des différences matérielles dans la réception et l’accueil des mis en cause, la gendarmerie met en œuvre des techniques bien à elle afin d’arriver à ses objectifs. L’idée ici n’étant pas de critiquer un telle méthode mais bien de l’expliquer et de préciser en quoi elle peut évidemment constituer un danger pour le mis en cause qui est entendu.
L’interrogatoire en gendarmerie va être l’occasion d’utiliser une méthode dont l’acronyme est PROGREAI. Cela signifie : Processus général de recueil des entretiens, auditions et interrogatoires. Cette méthode a été mise au point par un expert québécois du nom de Jacques Landry. Ce dernier a passé de nombreuses années dans la police. Il a effectué des milliers d’audition et il constaté que pour obtenir des résultats efficaces dans le cadre d’une audition d’un suspect, il pouvait être intéressant d’utiliser d’autres méthodes que celles qui sont habituellement utilisées.
Avec la méthode PROGREAI, l’enquête est bien plus subtile que cela. Cette méthode consiste à mettre en confiance la personne interrogée en lui parlant d’un sujet complètement différent. L’enquêteur va se renseigner sur les sujets qui intéressent le garde-à-vue par exemple le football. Au cours des périodes hors interrogatoire en gendarmerie, il va discuter avec ce denier de football et de son équipe préférée par exemple. Cela va créer un lien entre l’enquêteur et le mis en cause qui va amener ce dernier à se confier plus facilement et à croire (faussement) que l’enquêteur serait une sorte d’ami qui ne veut que son bien.
Lors d’un interrogatoire en gendarmerie, cette technique va être utilisée pendant les pauses entre deux auditions, avant ou après un repas etc. La méthode PROGREAI est redoutable d’efficacité de part le faux sentiment d’humanité qu’elle va créer.
Le mis en cause qui est tout seul pendant des heures n’a personne avec qui parler. D’un coup, il va se retrouver en présence de quelqu’un qui a les mêmes codes que lui et donc dans son inconscient avec qui il partage certaines choses. Une fois cela acquis, il devient beaucoup plus difficile d’être prudent dans ses déclarations.
Évidemment chaque interrogatoire en gendarmerie ne va pas donner lieu à l’utilisation de cette méthode. Elle va plutôt être réservée pour des enquêtes longues avec des faits difficiles à prouver matériellement pour les enquêteurs et où des aveux seraient très utiles.
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