« Des groupes d’individus ont commis des dégradations et installé des barrages », et « des actes de violence ont eu lieu envers les forces de sécurité », a expliqué le préfet, jeudi, ajoutant que « onze personnes » avaient été interpellées et « plusieurs armes » saisies.
La situation s’envenime à la Martinique. Le préfet a instauré, jeudi 25 novembre, un couvre-feu « de 19 heures à 5 heures jusqu’au retour au calme », pour faire face aux « violences urbaines nocturnes » depuis lundi, a-t-il annoncé dans un communiqué. Il a pour objectif « le retour à une situation apaisée » qui « permet[te] ensuite de dialoguer, de travailler, d’avancer », mais également « le retour du service public et la réouverture du système scolaire », a déclaré le préfet de la Martinique, Stanislas Cazelles, à l’Agence France-Presse (AFP).
« Des groupes d’individus ont commis des dégradations et installé des barrages », et « des actes de violence ont eu lieu envers des forces de sécurité », a expliqué le préfet, ajoutant que « onze personnes » avaient été interpellées et « plusieurs armes » saisies.
Des journalistes visés par des coups de feu
Dans la nuit de jeudi à vendredi, quatre journalistes français, dont un photographe de l’AFP, ont été visés par des coups de feu dans un quartier de Fort-de-France, alors qu’ils couvraient les violences nocturnes dans l’île.
Les journalistes ont essuyé trois tirs dans une rue désertée en raison du couvre-feu strict décrété jeudi soir. Des hommes sur deux motos ont tiré sur les journalistes qui étaient en train de filmer et prendre des photos à bonne distance d’un barrage en feu.
Le photographe de l’AFP, Loïc Venance, deux journalistes de BFM-TV et RMC Sport, Maureen Lehoux et Julien Taureau, et un photojournaliste d’Abaca Press, Raphaël Lafargue, n’ont pas été blessés et ont eu juste le temps de monter à bord de leur véhicule et de quitter les lieux.
L’intersyndicale doit décider des actions à venir
Les autorités de Martinique avaient invité l’intersyndicale qui a lancé les blocages sur l’île à discuter jeudi matin. L’invitation a été faite alors que les membres de l’intersyndicale menaçaient « de prendre d’autres dispositions » face au « mépris affiché par la préfecture », selon les mots, mercredi après-midi, lors d’un point presse, du secrétaire général de Force ouvrière Martinique, Eric Bellemare.
Les leaders des dix-sept organisations qui ont lancé un appel à la mobilisation en Martinique depuis lundi devaient se tourner vers leurs bases respectives pour décider des actions à venir. Mais les syndicats ont prévenu qu’ils ne comptaient pas baisser la garde. « Si jusqu’à présent l’Etat a fait de petits pas, c’est grâce au rapport de force », a observé Gabriel Jean-Marie, secrétaire général de la Confédération générale du travail de la Martinique (CGTM). Les barrages pourraient donc persister.
La préfecture de Martinique avait déjà signalé « des événements très violents (…) dans l’agglomération de Fort-de-France » dans la nuit de mardi à mercredi. « Sept policiers et cinq gendarmes ont été légèrement blessés mais ils n’ont pas été hospitalisés », selon la même source.
« Cinq personnes ont été interpellées et se trouvent toujours en garde à vue pour tentatives d’homicide et violences aggravées sur personnes dépositaires de l’autorité publique, dégradations par incendie, port et détention d’armes, participation à des attroupements armés. Ils ont tous été déjà condamnés », a-t-elle ajouté.
La Polynésie française connaît, à son tour, un mouvement contre l’obligation vaccinale. Une intersyndicale largement majoritaire a entamé, mercredi 24 novembre, une grève générale pour protester contre cette mesure et pour réclamer l’instauration de mesures sociales.
Quatre syndicats locaux, sur les cinq que compte cette collectivité d’outre-mer, contestent la loi sur l’obligation vaccinale, votée en août par l’Assemblée de la Polynésie française. Tous les Polynésiens qui exercent un métier au contact du public devront être vaccinés le 23 décembre, alors que moins de 58 % des habitants sont actuellement vaccinés, en dépit d’une forte vague due au variant Delta en août et septembre.
Le mouvement mobilise peu dans la fonction publique : moins de 1 % des salariés de l’éducation et de l’administration se sont mis en grève. Il est davantage suivi dans les entreprises qui présentent des revendications internes.
Le président polynésien, Edouard Fritch, s’est dit prêt à diminuer l’amende encourue par les non-vaccinés, mais pas à revenir sur cette loi : « Mon devoir, c’est de protéger la population et donc de maintenir l’obligation vaccinale », a-t-il déclaré lors d’un point de presse, mercredi.
Les syndicats souhaitent aussi une augmentation de 4 % du salaire minimum. Le gouvernement s’est dit prêt à l’augmenter de 2 % et d’un point de plus dans quelques mois. Le salaire minimum brut s’établit à 1 281 euros en Polynésie, où le coût de la vie est plus élevé qu’en métropole.
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