Exemple d’un système qui fonctionne à l’envers.
Aujourd’hui j’ai assisté Rosita, une femme de 61 ans qui bosse dans le nettoyage depuis plus de 20 ans. Plus de 20 ans qu’elle se lève à 3h du matin pour aller nettoyer des entreprises ou des copropriétés. Un boulot usant tant physiquement que mentalement pour une paye de misère qui permet tout juste de survivre.
Alors logiquement Rosita est usée, a du mal à grimper les étages avec un aspirateur à la main.
Cela faisait 14 ans qu’elle bossait avec un petit patron avec qui elle s’entendait relativement bien. Mais en début d’année sa boîte a été rachetée par une plus grosse.
Depuis quelques semaines, Rosita est harcelée parce que son nouveau patron ne veut plus d’elle. Tu m’étonnes, il préfère des employées plus jeune, capable de subir des cadences infernales.
Alors la contrôleuse passe très régulièrement derrière ses chantiers pour relever la moindre erreur dans son travail.
Rosita a été convoquée pour un premier entretien disciplinaire en septembre. Elle a écopée d’un avertissement pour des manquements dans son travail.
Voilà qu’elle est de nouveau convoquée cette semaine. Le parcours classique pour aboutir à un licenciement qui sera difficilement contestable.
Rosita s’est mise en arrêt de travail car en plus de son état physique, elle se sent complètement à bas moralement. C’est ce que provoque le harcèlement moral.
A son âge, Rosita devrait pouvoir jouir d’une retraite bien méritée. Au lieu de ça, cela fait 30 ans que les gouvernements successifs repoussent l’âge de départ. Le résultat ce n’est pas que les salarié.e.s travaillent plus longtemps, notamment dans les secteurs pénibles. C’est qu’iels se font virer parce que les patrons n’en veulent plus. Avec en prime des dépressions, des coups portés à leur propre estime.
Alors quel que soit le gouvernement qui sortira des urnes, il va falloir se battre pour nos retraites. Pas simplement pour conserver ce qui existe, parce que c’est déjà du grand n’importe quoi. Mais pour imposer la retraite à 60 ans, à 55 ans pour les métiers pénibles. Pour notre droit à la dignité, à quitter le monde du travail la tête haute et en pleine santé.
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