CONDITIONS DE TRAVAIL La CGT demande une amélioration des salaires et des conditions de travail
Votre pizza pour le réveillon sera-t-elle livrée ? La CGT de l’entreprise de livraison de repas Just Eat a appelé à des débrayages vendredi soir pour un « réveillon des livreurs », à Paris et Lyon notamment, afin de réclamer une amélioration des salaires et des conditions de travail.
Ludovic Rioux, secrétaire de la CGT des livreurs à vélo de Lyon, dénonce un « turnover extrêmement important, des bas salaires rattrapés par le Smic au 1er octobre » et une prise en charge insuffisante du matériel par l’entreprise.
Les livreurs « doivent participer à la location ou utiliser leur vélo personnel, alors que l’entreprise devrait fournir leur outil de travail », souligne-t-il.
Des livreurs amenés à livrer dans tout Paris
Autre point de crispation : l’entreprise a récemment mis fin au système de « zonage » pour les 500 livreurs parisiens. Ils peuvent donc, désormais, être amenés à livrer des clients à l’autre bout de la capitale.
« Le travail devient plus physique, avec une augmentation des retards et des prestations de moins bonne qualité », égrène Ludovic Rioux. Hors des grandes villes, les livreurs ne disposent pas toujours d’endroit où se reposer et se réchauffer, ajoute-t-il.
Les livreurs mobilisés vendredi ne bloqueront pas les commandes toute la soirée, mais espèrent mettre un « coup de pression » en cette date symbolique du 31 décembre.
Des recrutements en CDI
Interrogée par l’AFP, la direction de Just Eat affirme sa « volonté sincère de proposer une approche plus responsable de la livraison de repas », tout en offrant des « perspectives d’évolution » à ses coursiers français.
Début 2021, le groupe anglo-néerlandais avait annoncé le recrutement de 4.500 livreurs en CDI sur l’année en France, une décision inédite dans un secteur où la majorité des plateformes (Deliveroo, Uber Eats) font appel à des indépendants.
Selon une porte-parole de Just Eat, ce statut accorde aux salariés « tous les avantages et la protection sociale qui y sont associés », leur offrant ainsi « un revenu décent avec une rémunération à l’heure et non à la course, un salaire fixé au Smic horaire, et un bonus à la commande ».
Au bout d’un an, « seul un millier de ces salariés sont toujours là », déplore toutefois Ludovic Rioux, qui évoque un « argument marketing ».
FO prépare un autre mouvement
Favorable au salariat mais sceptique face aux « effets d’annonce », la CGT regrette que ce changement ne se soit pas accompagné d’une réelle amélioration des conditions de travail.
Le syndicat FO n’a lui pas prévu de mobiliser vendredi soir, même si la plupart de ses revendications convergent avec celles de la CGT.
« Nous avons déjà un mouvement en préparation pour les prochains jours, pour tous les livreurs qui subissent des licenciements abusifs, pour nos conditions de travail et contre les cas de harcèlement », a fait valoir Jérémy Graça, représentant syndical FO.
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