« Nous devons tous faire un effort pour changer nos comportements »: telle est la petite musique qu’on entend dans les médias chaque fois qu’il est question de la crise écologique, en particulier climatique.
Le volume de gaz à effet de serre/an/personne à atteindre en 2030 (pour rester dans les clous du 1,5°C maximum) est 2,3 tonnes (2,5 selon certaines études), tous gaz confondus.
En moyenne, les Européen.ne.s émettent 7,5t/an/personne, mais les 50% les plus pauvres en émettent 4t et le 1% le plus riche en émet… 55t.
Plus de 40% de ces 55 tonnes (22t) sont imputables aux voyages en avion dont le 1% de riches sont partout les plus grands consommateurs (au niveau global, 50% des vols sont imputables à cette catégorie des super riches!).
2,3 tonnes (le maximum à atteindre pour ne pas dépasser 1,5°C, donc) est ce que les super riches émettent par leur seule consommation alimentaire.
Conclusion: dans les pays développés, « nous devons en effet changer nos comportements »… mais certains beaucoup, beaucoup plus que d’autres!
Comme le disent les auteurs de la publication d’où ces données sont extraites: « les packages vacances et avion sont des produits de luxe avec une très haute intensité énergétique; en même temps, ils reçoivent une attention politique extrêmement basse, avec 1% seulement de décisions climatiques touchant l’aviation. Ce manque d’attention politique sur les activités hautement polluantes en carbone des acteurs à haut revenu – qui ont à la fois une grande responsabilité et de grandes capacités pour la limitation des émissions – pose des questions substantielles en matière d’éthique et d’équité ».
En clair: n’en déplaise à Bruno Latour, le climat est une question de classe tout à fait évidente, et la politique climatique néolibérale est une politique de classe.
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