Le candidat de La France insoumise a tenu un meeting à Montpellier dimanche, centré autour du thème des inégalités, pour convaincre les électeurs de gauche du vote utile en sa faveur en avril prochain.
Le candidat de La France insoumise (LFI) tenait dimanche 13 février son dixième meeting de campagne. Un rendez-vous durant lequel Jean-Luc Mélenchon a fustigé le système capitaliste « parasitaire » qui « se nourrit des désastres qu’il provoque » devant près de 8 000 personnes rassemblées à l’Arena de Montpellier (Hérault) . « Il faut que tout change, j’y suis prêt », a -t-il conclu, affirmant vouloir « gouverner par les besoins » plutôt que selon les logiques économiques.
« Ce qui est accumulé à un endroit n’est pas distribué à d’autres. On me dit caricatural, oui, parce que la situation est caricaturale », a fait valoir le député des Bouches-du-Rhône au sujet des inégalités socio-économiques, qu’il a savamment dénoncé tout au long de son intervention.
Un exercice d’une heure, tenu sur une petite scène à 360 degrés et lors duquel il s’est adressé les mains libres à son auditoire. Un discours qui visait à convaincre en faveur du vote utile pour sa candidature, en tête des intentions de vote à gauche, autour d’un thème fédérateur pour cette partie de l’échiquier politique.
Le grand capital pointé du doigt
Ce dernier a d’abord décrit ce qu’il appelle les « profiteurs de crise », que sont les détenteurs de grandes fortunes, « classe d’assistés », « qui prennent sans cesse et ne redonnent jamais rien ». « Le déficit de l’Etat, c’est 140 milliards d’euros. Il est égal aux sommes qu’on a données au capital cette année » via le CICE, le crédit impôt recherche, la suppression de l’ISF et autres gestes en direction des entreprises, a affirmé le candidat LFI. Ces mesures rétablies permettraient de financer sa réforme de retraite à 60 ans à quarante annuités, a-t-il souligné.
Pour monter le contraste, il a ensuite évoqué les « 2,3 millions de pauvres » en France et listé des paies parmi les moins élevées en France : « aide à domicile/aide ménagère, en moyenne 680 euros par mois ; agent d’entretien, 766 euros par mois ; caissier, 859 euros par mois… » Il a par ailleurs qualifié Emmanuel Macron de « président des riches » qui a œuvré selon lui en faveur des plus aisés durant tout son mandat.
Créer un million d’emplois publics et un autre million dans la transition énergétique
Face à ce « régime [capitaliste] incapable de se corriger » , le candidat insoumis a ainsi exposé son plan pour « faire la transition » vers un gouvernement qui dirige « par les besoins » mettant à contribution les grandes fortunes. « De transition – parce que je sais très bien que je ne peux pas la démonter en un claquement de doigts – vers la société du futur rétablissant l’égalité entre les Français », a-t-il résumé.
« Ce que les entreprises gagnent avec nous, c’est de la stabilité parce qu’il y a un plan, le plan de la transition écologique, défend-il. On sait où on va, où il faut investir. Nous donnons de la stabilité, de la visibilité, au lieu du chaos permanent du capitalisme. »
Le candidat de La France insoumise promet plus d’un million d’emplois pour mener à bien cette transition écologique : « 600 000 emplois dans l’économie ; 300 000 dans l’agriculture pour développer l’agriculture bio ; 240 000 personnes pour rénover les logements ; 100 000 pour les énergies 100 % renouvelables ; 100 000 personnes pour mettre les camions sur les trains. »
Pour lutter contre la précarité, il souhaite également que les « grandes entreprises ne puissent avoir plus de 5 % de personnels précaires, et les petites 10 % ». « On donnera l’exemple dans le service public », fait-il ensuite savoir, proposant de titulariser 800 000 contractuels.
Un appel à la mobilisation électorale pour « tout changer »
En début de prise de parole, Jean-Luc Mélenchon est par ailleurs revenu sur l’escalade des tensions entre la Russie et l’Ukraine, rappelant qu’il prône une position « non alignée » de la France en matière diplomatique. « Pour moi, il y a beaucoup de surenchères, beaucoup de gesticulations », a avancé le parlementaire, soulignant vouloir que « la France ne soit plus le wagon de l’OTAN mais soit autonome, souveraine, libre ».
Il a aussi évoqué la situation des Ehpad, à la suite des révélations du journaliste Victor Castanet dans son livre « Les Fossoyeurs », sur le groupe privé Orpea. Il a dénoncé une « honte » et un « scandale » avant d’affirmer vouloir « supprimer les structures lucratives qui représentent un quart des Ehpad actuellement » en France. Pour lui, ce scandale incarne justement « le parasitisme du capitalisme financier ».
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