Vladimir Poutine le 26 août 2018
GUERRE EN UKRAINE – Il suffit de parcourir quelques instants les réseaux sociaux pour se rendre compte de l’énorme relais médiatique dont bénéficie l’Ukraine dans le reste de la planète depuis le 24 février dernier. Depuis que Moscou a entrepris il y a plus d’une semaine d’aller “dénazifier” son voisin, les Ukrainiens ont réussi à dominer la narration de la guerre sur Internet à force d’images, de mèmes et de vidéos relayés tous les jours dans le monde entier.
Des messages efficaces et agrémentée de culture pop dont le fer de lance n’est autre que Volodymyr Zelensky, le président du pays devenu symbole de la résistance. Et qui poste, régulièrement, des images de lui prises au smartphone depuis le siège de la présidence à Kiev.
“C’est un véritable showman, il a fait campagne en tant qu’acteur avec des producteurs et des animateurs. Il a clairement le sens de la mise en scène. Il y a toute une héroïsation autour de sa personne qui permet de mettre en scène le récit de ‘martyr’ porté en ce moment par l’Ukraine”, détaille pour Le HuffPost, Arnaud Mercier, professeur en communication à l’université Paris-Panthéon-Assa
Résultats: à des images d’un Volodymyr Zelensky proche de ses troupes, en train de serrer son chef des armées dans ses bras, s’opposent des clichés d’un Vladimir Poutine, martial et froid. Lequel incarne plus, surtout aux yeux des Occidentaux, le sentiment de solitude au bout de sa grande table que celui d’un chef de guerre: de nombreux observateurs le décrivent, depuis le début de l’invasion militaire, comme un “chef de guerre solitaire” au Kremlin.
Une guerre minimisée en Russie
“Poutine a une communication très classique, c’est un enfant du KGB, il n’a jamais eu de compte Twitter et utilise très peu Internet. La guerre de l’émotion c’est donc Zelensky qui la remporte”, détaille Asma Mhalla, spécialiste des enjeux de politique numérique et enseignante à SciencesPo, contactée par LeHuffPost.
Cette sémiologie de la résistance n’a pas seulement pour effet de booster ou galvaniser les Ukrainiens et ceux qui les soutiennent. Elle porte aussi en elle le piège dans lequel s’est enfermé Vladimir Poutine.
Pour un pays qu’on a accusé d’interférer dans les élections américaines à travers l’utilisation des réseaux sociaux, le manque de présence numérique a en tout cas de quoi surprendre. “Quelque part, on se demande si on n’a pas surestimé la Russie par moments sur le plan cyber. Ça reste un pays sur lequel on n’a très que peu d’informations et donc qui peut avoir de quoi générer des fantasmes”, ajoute Asma Mhalla.
“Enfermement cognitif”
Quant au peu d’arguments répétés en boucle par les médias russes officiels, ils ont aussi leur propre limite. Comme le soulève sur le site américain Vox, Mason Clark, de l’Institute for the Study of War, une organisation non gouvernementale basée à Washington, le Kremlin jongle toujours actuellement entre plusieurs visions des événements: “Les médias du Kremlin essayent de tracer une ligne très claire entre la population ukrainienne, dont ils s’attendent à ce qu’elle accueille les Russes en libérateurs et le régime de Kiev, qu’ils présentent comme des néo-nazis toxicomanes (…) C’est un mélange où ils essaient de montrer aux Russes que ce n’est pas une guerre contre l’Ukraine mais contre un gouvernement fasciste qu’il suffit de remplacer.”.
Comme le souligne sur Twitter, l’historien et professeur au King’s college de Londres, Sam Green, la possibilité d’une guerre était assez impopulaire en Russie, il fallait donc qu’elle soit rapide et “sans bavures”. Résultat: plus la situation perdure, plus la Russie tente de limiter la circulation des informations dans le pays.
Cette semaine, de nombreux médias indépendants russes, à l’instar de la station de radio Echo Moskvy, l’une des plus respectées, ou de la chaîne de télé Dojd ont baissé le rideau et les mesures de ce type se multiplient. Une liste de 1300 sites va être soumise à la Douma pour être interdits, des mots-clefs sont supprimés des moteurs de recherches russes, tandis que les sanctions s’alourdissent pour les personnes qui posteraient de “fausses informations” sur l’armée russe. “On a un continuum de médias mainstreams qui distille des éléments de langage et narratif du pouvoir. C’est un enfermement cognitif de la population”, explique Asma Mhalla.
Les risques d’une contestation interne
À la Douma circule aussi la possibilité d’un texte qui ferait des manifestants anti-guerre arrêtés des conscrits envoyés sur le front. Un texte qui illustre l’importance pour le Kremlin de juguler et de maîtriser une contestation de la population russe qui serait catastrophique. Sur les trois premiers jours du conflit, les autorités ont procédé à des milliers d’arrestations aux quatre coins du pays de celles et ceux qui ont contesté l’invasion militaire de l’Ukraine. Et de fait, si Poutine cache sa guerre à ses citoyens, ils en sont pourtant les premiers à subir les conséquences des sanctions internationales.
Arnaud Mercier souligne aussi que, dans ce contexte, pour la première fois cette semaine le Kremlin a été obligé de reconnaître des pertes: Moscou a, jeudi 3 mars, donné un premier bilan officiel de 500 soldats russes tués dans les opérations en Ukraine.
Cette reconnaissance de victimes humaines offre aussi un boulevard au président ukrainien Volodymyr Zelensky. “Il s’est adressé plusieurs fois en russe à ses “frères russes””, rappelle Arnaud Mercier. Ce mercredi, Kiev a même envoyé un message directement aux mères des soldats russes capturées, pour les inviter à venir les chercher.
Il n’est pas surprenant, dans un tel contexte que Volodymyr Zelensky pousse pour une rencontre en direct avec Vladimir Poutine, “seul moyen d’arrêter la guerre” selon lui. Une telle rencontre lui donnerait l’avantage de renforcer son image de leader militaire et forcerait son homologue russe à le reconnaître en tant qu’égal.
Mais une telle rencontre n’a rien d’évident alors que Vladimir Poutine continue dans sa rhétorique très violente contre les autorités ukrainiennes. Une semaine après le début de l’invasion militaire de l’Ukraine, il continue ainsi de les qualifier de “nazis” dans sa dernière allocution télévisée.
Je ne prends pas parti pour le moment. L’Ucraine jusqu’à présent était plutôt du genre Zémouriste… Que les Russes soient proches de la Chine n’est pas pour me séduire ni me rassurer non plus…Le traitement des réfugiés discriminés même si on imagine que les Ukrainiennes retournerons chez elles n’est pas pour m’assurer que l’égalité en occident soit encore une valeur sure ni dénuée d’intérêts …
White Power…. Z’avez entendu parler ??
Take care of Business… Si ça vous parle vous êtes sur la voie…
Quelle place pour les humanistes dans le monde de DEMAIN ????
En Chine : Zéro!
En France écho Zéro
En Russie Zéro
En Ukraine Zéro
Faites vos jeux, rien ne va plus….