LA COMMISSION DES FINANCES : UNE INVENTION DE SARKOZY

L’élection de Coquerel à la Présidence de la Commission des Finances a été saluée par certains militants de gauche voire d’extrême gauche, sinon comme une victoire, comme un succès significatif de LFI qui montrerait l’importance d’avoir envoyé des députés de la NUPES à l’assemblée. Mais, que peut-on en attendre de concret ? Si ce poste a incontestablement de l’importance pour le politicien qui l’occupe, sa carrière et son parti, il ne joue qu’un rôle tout à fait anecdotique dans la politique menée envers les classes populaires.

Cette commission crée en 2009… par Sarkozy (dont on connait la passion pour la transparence et la rigueur financière) fait partie des innombrables institutions censées mettre un peu d’huile dans les rouages de l’Etat et de permettre la collaboration de politiciens de gauche et de droite. Et accessoirement de distribuer des fromages. Le président de cette commission est d’ailleurs lui-même contrôlé par ses membres. Celle-ci fonctione comme un mini parlement de 71 membres dans lequel sont présents les macronistes, la droite et le RN. Cette commission n’a strictement aucun pouvoir sur la répartition du budget de l’Etat. Son seul pouvoir de nuisance vis à vis de la bourgeoisie serait son accès aux dossiers fiscaux. Mais elle est tenue au secret et Coquerel a immédiatement tenu à rassurer en affirmant qu’il n’avait « pas l’intention de se lancer dans une chasse aux sorcières fiscales »… Cette commission pourrait éventuellement faire de l’obstruction en décelant des irrégularités, c’est à dire faire traîner l’adoption de certains financements, mais Coquerel a aussi précisé que ce n’était nullement son objectif.

Ainsi, après nous avoir raconté qu’on ne pouvait rien faire dans le cadre de la 5ème République, dont il fallait impérativement se débarrasser, que de toute manière rien n’était possible dans le cadre des Institutions européennes, puis qu’on allait voter pour envoyer Mélenchon à Matignon, qui allait tenir la dragée haute à Macron, LFI en est réduite à vanter sa participation à une institution créée par Sarkozy dans le cadre de cette 5ème république honnie. Subversion et contre-pouvoir en carton pâte…