« Marre de crever à la fin du mois » Le plateau de BFM reste sans voix après le discours de ce salarié
Jean-Pierre Mercier était l’invité de l’émission « Le Live Toussaint » diffusée ce mercredi 6 juillet 2022 sur BFM TV.
« Voilà, là on vient sur le discours patronal »
Emmanuel Lechypre : « Il faut aussi arrêter dans ce pays de considérer que la seule et unique réponse aux difficultés de pouvoir d’achat, c’est l’augmentation de salaire. » Jean-Pierre Mercier : « Voilà, voilà, là on vient sur le discours patronal. » Emmanuel Lechypre : « Oui, il y a des entreprises dans lesquelles on peut très bien aujourd’hui distribuer des augmentations de salaires. La vôtre, par exemple. Et puis, il y a tout un tas d’entreprises qui ne peuvent pas. Donc le pire, c’est quand même les augmentations généralisées. Parce qu’on sait très bien que ça fabrique du chômage au bout du compte. Voilà, donc que les entreprises qui peuvent, et c’est… » Jean-Pierre Mercier : « Moi, quand j’entends ça, excusez-moi, mais quand j’entends ça, ça fait des années et des années qu’on n’a pas augmenté nos salaires, parce que ça allait augmenter les prix. »
« On verrait comment s’organise cette dictature du CAC 40 »
Jean-Pierre Mercier : « Aujourd’hui, on a l’augmentation des prix sans avoir l’augmentation des salaires. Les entreprises du CAC 40, ce sont les donneurs d’ordres. Ce sont eux qui donnent les ordres sur les centaines de milliers d’entreprises qui sont des fournisseurs et des sous-traitants. Ce sont eux qui tiennent la vie économique. Oui, c’est chez eux qu’il faut prendre l’argent pour augmenter les salaires. Déjà, augmentons les salaires de l’ensemble des entreprises du CAC 40 et vous allez voir que derrière, si on mettait notre nez dans les contrats commerciaux, dans les contrats industriels, on verrait comment s’organise cette dictature du CAC 40 sur l’ensemble des petites et moyennes entreprises. Et là, on pourrait ouvrir les livres de comptes et voir exactement où est l’argent, dans quelle poche vont atterrir tous ces profits faramineux, et puis taper dedans. Bien sûr qu’il faut se servir dans les caisses de ces grands groupes industriels. »
« On en a marre de crever à la fin du mois »
Jean-Pierre Mercier : « Sinon, elle est ou la solution ? Il n’y a pas d’autre solution. Donc nous, on en a marre de crever à la fin du mois. On en a marre de faire un plein de carburant à 120 euros. Et les bénéfices de Total ? On en parle quand ? L’augmentation de 52 % du PDG de Total, on en parle quand ? Comment ça se fait qu’il y ait toujours des PDG qui augmentent d’une manière faramineuse leurs salaires ? Comment on explique qu’il y a des profits faramineux et que nous, on n’a rien ? Mais ça, ça ne tient pas, ça ne peut pas tenir. Et donc, à un moment donné, oui, les cheminots, ils ont raison de faire grève. Il faudrait qu’il y ait une grève généralisée en France sur les salaires pour imposer l’augmentation des salaires. » Bruce Toussaint : « C’est assez convaincant. »
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