LA MENACE DE GREVE DES CHEMINOTS AMERICAINS FAIT RECULER LE GOUVERNEMENT ET LE PATRONAT
CE N’EST QU’UN DEBUT, LE COMBAT VA CONTINUER
C’est une victoire pour les cheminots, et derriere eux pour tous les travailleurs américains et au delà.
Les 100 000 cheminots du fret qui avaient commencé à se mettre en grève n’ont pas obtenu tout ce qu’ils voulaient, loin de là, mais face à la mobilisation de tout l’appareil d’Etat, de la presse, du grand patronat et des deux partis, Démocrates et Républicains alliés pour l’occasion, avec la menace de leur part d’interdire la grève par le Congrès (Sénateurs + députés), les cheminots ont quand même obtenu une victoire, morale et politique, que toute la presse salue ainsi, même si beaucoup de cheminots de base ne sont pas d’accord avec ce qui a été proposé par les directions syndicales. Ils voulaient entre en grève et le montrent encore aujourd’hui sur les réseaux sociaux après l’annonce de l’accord, tandis que beaucoup d’autres disent qu’ils entreront en grève un peu plus tard. Ce qui se fera peut-être si la base cheminote rejette l’accord comme ça s’est fait récemment chez John Deere ou Kellog’s où les salariés se sont mis en grève après avoir rejeté un accord syndical ou comme ça a failli se faire il y a peu dans l’industrie cinématographique où seulement 50,3% des 63 000 travailleurs de la production cinématographique ont voté en faveur d’un accord qui avait pourtant atteint pratiquement tous les objectifs de négociation de leur syndicat.
Quoi qu’il en soit, le résultat, montre déjà la puissance des cheminots et de la grève.
L’accord donne donc aux cheminots une augmentation immédiate de 14 % avec un arriéré de salaire remontant à 2020, et des augmentations totalisant 24 % mais sur cinq ans de 2020 à 2024 avec une inflation de 8,4% en août.
Il leur donne également des primes en espèces de 1 000 dollars par an (1 000 euros). Au total, les arriérés de salaire et les primes antérieures donneront aux membres du syndicat un paiement moyen de 11 000 dollars (11 000 euros) par personne une fois l’accord ratifié. Ce n’est pas suffisant face à l’inflation mais en même temps ce n’est pas rien, surtout sans avoir faire grève. Sans cette mobilisation pour la grève, ils n’auraient rien eu. Et avec le recul patronal, ils ont pu mesurer, comme tous les travailleurs américains, combien le gouvernement et le patronat ont eu peur, ce qui les encouragera certainement à aller plus loin.
Il y avait d’autres motifs à la grève, notamment sur une clause obligeant les cheminots à être disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
A cette heure, peu d’autres détails de l’accord ont été rendus publics. Mais la déclaration de Biden indiquait que le principal point de friction – impliquant cette disponibilité au travail – qui avait déclenché la colère des cheminots aurait été résolu en faveur des syndicats.
« C’est une victoire pour des dizaines de milliers de cheminots qui ont travaillé sans relâche pendant la pandémie pour s’assurer que les familles et les communautés américaines reçoivent des livraisons de ce qui nous a permis de continuer pendant ces années difficiles », a déclaré Biden dans un communiqué. « Ces cheminots bénéficieront d’un meilleur salaire, de meilleures conditions de travail et d’une tranquillité d’esprit face à leurs frais de santé: tout cela durement gagné. » On verra et les cheminots apprécieront eux-mêmes.
Les syndicats de leurs côtés ont déclaré que l’accord prévoit un jour de congé payé supplémentaire par an ainsi qu’une protection contre les sanctions s’ils ont besoin de temps pour assister à des soins médicaux de routine et préventifs, ainsi que des exemptions de disponibilité pour les hospitalisations et les interventions chirurgicales. Ce qui parait bien le minimum mais ne semble pas exclure la disponibilité pour tout le reste. La continuation de la lutte et le vote de la grève n’est donc pas exclu.
D’autant que faute d’effectifs, et avec cette règle de disponibilité, il peut arriver à bien des cheminots de travailler 80 à 100 heures par semaine, ce qui les forcent à se retrouver dans des situations où tout est dangereux avec beaucoup d’incidents, y compris donc pour les usagers.
C’est la même tendance partout, en France comme ailleurs. Par exemple au Royaume-Uni, les compagnies essaient de réduire de 50% les inspections de sécurité, ce qui signifie que sur la plupart des trajets que ferons les cheminots, ils ne connaîtront l’état de la voie en dessous, alors qu’ils roulent à plus de 100 Km à l’heure
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