Plus d’un millier de personnes se sont rassemblées devant la centrale de Lannemezan, pour la libération du plus ancien détenu politique de France, incarcéré depuis 38 ans.
Chaque année, le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah organise un rassemblement devant la centrale pénitentiaire de Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées, qui a réuni, comme chaque année pour l’anniversaire de son arrestation, en octobre 1984, un peu plus d’un millier de personnes. Une intention louable, aujourd’hui âgé de 71 ans, Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis une vingtaine d’années…
« C’est un cas d’école, au-delà de tout partisianisme, Geoges Ibrahim Abdallah n’a plus rien à faire en prison », confirme son avocat, Me Jean-Louis Chalanset, du barreau de Paris, qui a succédé à Me Vergès après son décès, « il faut se souvenir qu’à l’époque, Georges Ibrahim Abdallah avait été condamné à perpétuité par la cour d’assises spéciale en 1987, alors que l’avocat général n’avait requis que 15 ans à son encontre, pour complicité d’acte de terrorisme. » Pourquoi ? Parce qu’il était soupçonné de liens avec les attentats visant des diplomates américains et israéliens. « Les Etats-Unis et Israël ont fait pression à l’époque », poursuit Jean-Louis Chalanset, « et même après.
Le Liban l’attend
Un arrêté qui n’est toujours pas signé.« Il faut savoir que Geoarges Ibrahim Abdallah est interdit de territoire français, il ne peut donc être libéré qu’à la condition d’être expulsé. Vers le Liban par exemple, qui l’attend à bras ouverts, l’ambassadeur du Liban en France l’a encore dit la semaine dernière. Au Liban, il n’est pas considéré comme un terroriste, plutôt comme un résistant, voire un héros. » Une nouvelle fois (la 9e…) saisi en 221, le tribunal a refusé l’arrêté d’expulsion. Même si le collectif espère beaucoup de la forte présence de députés Nupes, pour peser sur le gouvernement, Me Chalancet n’est pas optimiste pour « une libération rapide. »
Devant la centrale de Lannemezan et le millier de manifestants du collectif (Association France Palestine Solidarité, PCF, CGT, PG, Confédération Paysanne, SNES-FSU, MRAP et bien d’autres), les prises de parole se sont succédé. Souvent caricaturales, parfois un peu hors sujet, certains profitant de cette tribune pour mettre en avant leur cause (lutte, combat ?), de manière excessive, pour ne pas dire outrancière, au point que les plus virulents se sont attiré les huées de l’assistance. José Navarro et Daniel Larrégola, du collectif Hautes-Pyrénées ont même dû recadrer un peu ces dérives, en rappelant l’essentiel : « On vous rappelle que nous sommes ici pour une seule et même cause, la libération d’un homme qui est incarcéré depuis trop longtemps. Georges Ibrahim Abdallah doit être libéré. »
La question, c’est quand. Pas tout de suite d’après son avocat, alors le collectif reviendra l’an prochain devant les grilles de la centrale pénitentiaire.
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