Opérations Spéciales GJ

Nous, les Gilets Jaunes, sommes sortis manifester le samedi 17 novembre 2018 pour demander une justice fiscale et sociale. Sur les ronds-points et dans la rue, nous avons fait l’expérience de la fraternité. Nous pensions exercer nos droits démocratiques, nous imaginions que notre voix serait entendue. Mais nous nous sommes heurtés à un mur. La quasi totalité de nos représentants et les médias mainstream nous ont diffamé — antisémites, casseurs, fascistes, racistes, séditieux… La réponse d’Emmanuel Macron fut sans appel : 1 mort, 27 éborgnés, 3 000 blessés, plus de 10 000 gardes à vue, plus de 3 000 condamnations, environ 800 prisonniers. Un bilan effroyable au nom des valeurs républicaines assénées par toute la classe politique et les éditocrates. Nous avons été conspués, trahis, manipulés pour quelques poubelles brûlées et autant de voitures retournées.
Alors nous nous sommes réunis et nous avons réfléchi. Au fil des semaines, nous avons réalisé que la démocratie promise était un leurre, que le pouvoir n’appartenait plus au peuple mais aux oligarques, une petite caste dirigeante dont la puissance financière est sans limite. Nous avons organisé des assemblées générales, des réunions secrètes, des actions de terrain, des opérations de communication. Nous avons déjoué les infiltrations, celles des partis politiques de tous les extrêmes et celles des renseignements. Au fil des mois, nous avons répondu au Grand Débat d’Emmanuel Macron par le Vrai Débat avec 1 million de participants, nous nous sommes mobilisés contre la vente des Aéroports de Paris dont les modalités référendaires ont été manipulées par le Ministère de l’Intérieur, nous avons communiqué sur les réseaux sociaux les concepts de référendum d’initiative citoyenne (RIC), de constituantes, de première démocratie. Pour ces actes, nous avons été arrêtés et fichés avec des motifs fallacieux.
Et pourtant, la violence d’Etat a continué. Emmanuel Macron bafoue les articles des Droits de l’Homme et du Citoyen en restreignant notre liberté de circuler, en interdisant notre liberté de réunion et d’associations pacifiques, en censurant notre liberté d’expression, en nous arrêtant de manière arbitraire, en nous amendant pour simple port d’un gilet fluorescent. Ces droits sont sacrés et inaliénables. Ils sont au-dessus de tous les décrets promulgués par le gouvernement et de toutes les constitutions dont les pays sont signataires.
Aujourd’hui la France fait l’expérience de ce que nous, les Gilets Jaunes, vivons depuis deux ans à travers la gestion désastreuse de la crise sanitaire. C’est une France tétanisée qui se confine dans la peur et qui circule muselée. Alors nous disons NON. Car nous sommes libres et dignes, nous sommes un peuple debout, nous sommes souverains.
Le samedi 17 novembre 2018, nous avons retrouvé la fraternité. Regagnons la liberté et l’égalité.
Nous sommes la France.
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