Jérémy Bruno
Faut-il supprimer le régime de retraite des parlementaires? Alors que le gouvernement compte mettre fin aux régimes spéciaux dont bénéficient les salariés d’EDF, de la RATP ou encore de la Banque de France, un député a appelé à « donner l’exemple » en supprimant également celui des parlementaires.
« On a un article 1er dans le texte qui nous est soumis, qui met en extinction cinq régimes spéciaux », comme EDF, la RATP ou la Banque de France. « Ceci est incohérent: pourquoi ces cinq régimes spéciaux [mais pas] les autres, dont celui des parlementaires? », s’est interrogé le député centriste Charles de Courson (groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) sur BFMTV.
« Nous devons donner l’exemple: on ne peut pas demander des efforts à nos concitoyens sans se les appliquer à soi-même », a avancé le député de la Marne.
« Encore très éloigné »
« Le régime des députés a été réformé à deux reprises pour le rapprocher » du régime général et il n’en est « plus très loin », mais celui des sénateurs est « encore très éloigné » du régime général, a constaté Charles de Courson.
« On ne peut pas maintenir cela, sinon on alimente l’antiparlementarisme », a-t-il souligné.
Supprimer le régime spécial de retraite des parlementaires ? C’est ce que réclame le député LIOT Charles de Courson afin de « donner l’exemple ». « On ne peut pas demander des efforts à nos concitoyens sans se les appliquer à soi-même » a-t-il argué au micro de BFMTV ce jeudi 2 février. Et en disant cela, le député du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires vise tout particulièrement les sénateurs. « Le régime des députés a été réformé à deux reprises pour le rapprocher du régime général », contrairement à celui des sénateurs qui en est « très éloigné ». « On ne peut pas maintenir cela, sinon on alimente l’antiparlementarisme, » a conclu Charles de Courson. Lors de l’examen du texte sur les retraites en commission des affaires sociales ce lundi 30 janvier, le député avait déjà réclamé des explications : « Pourquoi vous mettez en extinction cinq régimes (spéciaux) et pas les neuf autres ? Il y en a quatorze », rappelait -il. Un régime autonome La rapporteure du texte, la députée Renaissance du Loiret Stéphanie Rist lui avait alors répondu que « plusieurs personnes de la majorité ont dit justement qu’il n’y avait pas de problème » à supprimer le régime spécial des parlementaires, avant de l’inviter lui-même à « déposer une proposition de loi organique » sur le sujet. Le député Les Républicains Pierre-Henri Dumont a quant à lui déposé un amendement pour supprimer le régime spécial des sénateurs afin de l’aligner sur « le régime de droit commun de la fonction publique » comme c’est le cas depuis 2018 pour l’Assemblée nationale. S’il a été jugé irrecevable, l’initiative n’a pas été au goût des sénateurs, y compris de ceux au sein de sa propre famille politique. « C’est un régime autonome. Il a une particularité, vis-à-vis notamment du régime des députés, c’est qu’il est autonome, » a défendu Bruno Retailleau sur LCI ce mercredi 1er février. « C’est-à-dire qu’il n’a pas besoin de subventions de l’État pour pouvoir s’équilibrer, » a poursuivi le président du groupe LR au Sénat. Et d’ajouter que chaque réforme est transposée pour suivre la réglementation qui s’applique à tous les Français. « On passera de 62 à 64 ans », a assuré Bruno Retailleau. En clair, il ne serait à l’entendre aucunement nécessaire de toucher à la retraite des occupants du palais du Luxembourg. À voir ce qu’en penseront dans les mois qui viennent leurs cousins du palais Bourbon.
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