Réforme des retraites : Martinez accuse Mélenchon et certains insoumis de desservir le mouvement

French CGT trade union General Secretary Philippe Martinez speaks to journalists prior to a labour unions meeting (intersyndicale) on the fourth day of nationwide rallies organised since the start of the year, against a deeply unpopular pensions overhaul, in Paris, on February 11, 2023. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)

Le secrétaire général de la CGT reproche à certains de « vouloir s’approprier le mouvement social » et accuse Mélenchon de ne « pas favoriser » la clarté des débats.

Réforme des retraites : Martinez accuse Mélenchon et ces insoumis de desservir le mouvement social
BERTRAND GUAY / AFP
Réforme des retraites : Martinez accuse Mélenchon et ces insoumis de desservir le mouvement social

POLITIQUE – Comme des amis encombrants ? Philippe Martinez critique l’attitude de Jean-Luc Mélenchon, et dans son sillage de plusieurs députés insoumis, pendant l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale. Invité de BFMTV ce dimanche 19 février, le secrétaire national de la CGT a accusé certains de « vouloir s’approprier le mouvement social en reléguant les syndicats au second plan » à travers notamment leur stratégie d’obstruction et leurs coups d’éclat.

« L’Assemblée nationale doit être au service de ce mouvement social. Or, au travers de nombreux incidents, on a plus évoqué ces incidents que le fond du problème et ce qui est en débat dans la rue », a-t-il regretté, comme vous pouvez le voir ci-dessous, deux jours après la clôture des discussions à l’Assemblée nationale.

Pour lui, il y a au moins deux responsables à cette situation : Le « problème du gouvernement », et son choix d’opter pour un véhicule législatif au temps d’examen contraint, et « le problème de ceux qui n’ont pas voulu aller jusqu’à l’article 7 ». En d’autres termes : la France insoumise, et ses milliers d’amendements restants. Mais le leader syndical se garde bien de donner des noms d’élus LFI.

Il « ne favorise pas la clarté des débats, la clarté des positions »

« On voit bien qu’il y avait une volonté de ne pas y aller, pour des raisons que l’on retrouve parfois à la France insoumise, de s’approprier ce mouvement social et de faire passer les organisations syndicales au second plan », a ainsi déploré Philippe Martinez, « c’est un problème… Quand des forces politiques essaient de se substituer aux organisations syndicales ou essaient de se mettre en avant par rapport aux organisations syndicales et ceux qui défilent dans la rue. »

Interrogé plus précisément sur le fait de savoir si Jean-Luc Mélenchon est un « allié » du mouvement social, le leader de la CGT n’a pas répondu par la positive. « Ce qui a été fait à l’Assemblée nationale et le fait de ne pas aller à l’article 7 (…) c’est un problème. Quand il (Jean-Luc Mélenchon) fait les choses comme cela, non. Il ne favorise pas la clarté des débats, la clarté des positions, et cela perturbe effectivement un certain nombre de salariés que l’on croise qui se demandent ce qui se passe.  »

Le chef de la CGT n’est pas le premier parmi les opposants à la réforme à remettre en cause la stratégie des insoumis au cours de ces débats. Vendredi soir, en marge de la dernière séance à l’Assemblée, la présidente du groupe écolo au Palais Bourbon Cyrielle Chatelain a dénoncé un « raté » de la part de ses collègues, lesquels n’ont pas voulu retirer la totalité de leurs amendements, au contraire des groupes de la Nupes, pour accélérer les discussions et parvenir à l’article 7.

La réponse de Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon, qui n’est plus député, a même publiquement brocardé les communistes sur Twitter, jeudi soir, en jugeant « incompréhensible » le retrait de leurs amendements et en leur demandant s’ils avaient « hâte de se faire battre » sur le vote du fameux article.

Sur son blog, l’ancien candidat à l’élection présidentielle a défendu la stratégie de ses troupes au Palais Bourbon, qui a mis en « échec », selon lui, le camp présidentiel. « Macron voulait pouvoir opposer la légitimité de l’Assemblée à celle du mouvement social avec un vote favorable de l’Assemblée nationale », a-t-il écrit vendredi soir.

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