Jeudi 16 mars, jeudi du 49-3. Seulement du 49-3 ? Non, d’abord, une journée de montée de l’action autonome des masses. Nationalement, elles n’étaient appelées à rien. A 14h à Paris, un cortège de jeunes et d’enseignants se rendait de la Sorbonne à l’Assemblée nationale. A 16h, un rassemblement à la Concorde déposé au nom de l’intersyndicale par SUD, était d’abord interdit par le préfet (!!!), interdiction annulée en référé. Les manifestants de l’assemblée les ont rejoints et des milliers et des milliers ont convergé – beaucoup plus que les « 6000 » avoués par la préfecture. Et cela s’est terminé en violences policières. Mais c’est dans toute la France que, spontanément ou à l’initiative d’intersyndicales locales, les rassemblements se sont multipliés. A la sortie du travail des centaines de milliers se sont rassemblés, ont engagé des blocages de voies de communication et d’accès logistiques et ont décidé d’en mener d’autres demain et les jours suivants. Les salariés, les profondeurs du pays, ont rejeté la réforme Macron et tout ce qu’elle signifie.
D’ailleurs, qu’est-ce que ce 49-3 décidé en catastrophe si ce n’est le résultat de la pression populaire, qui a rendu impossible l’adoption de la contre-réforme de Macron par cette Assemblée nationale ? Le vieux parti de la V° République, de la République des copains et des coquins, LR, plie et casse dans la tentative de Ciotti d’étayer Macron. Le 49-3 n’est pas notre défaite, mais la leur. La force dont des millions ont pris conscience par leur action, s’est rappelée aujourd’hui pour signifier : rien n’est fini, tout commence !
Dans cette situation, même l’adoption d’une motion de censure lundi et la chute du gouvernement n’est pas tout à fait impossible, car des secteurs de la bourgeoisie sont inquiets de l’impasse dans laquelle les conduit Macron.
Les larges masses ont fait ce qu’elles avaient à faire et elles continuent. Elles ne manquent pas de combativité, ni de perspicacité, et n’ont pas à être aiguillonnées, ni sermonnées, ni modérées. Un appel clair lundi vers l’Assemblée pour exiger la censure du gouvernement Macron-Borne, un appel clair à une montée en masse vers l’Élysée jeudi, répondrait à la réalité de leur mouvement et ouvrirait les conditions politiques de la grève générale, c’est-à-dire de la grève contre Macron engagée par les éboueurs.
Grèves, blocages, rassemblements sur les ronds-points reprenant la tradition des Gilets jaunes, rassemblements qui de plus en plus prennent, sans en avoir le nom, le caractère d’assemblées générales, et de plus en plus occupations de places publiques, sont les formes montantes de cette nouvelle phase.
Ce mouvement doit et va s’étendre et s’intensifier :
retrait de la contre-réforme ! Censure de ce pouvoir arbitraire ! Place à la démocratie !
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