Vers un second tour inédit pour la présidentielle en Turquie

Un second tour inédit semblait se profiler, hier soir en Turquie. Les résultats donnaient le président Recep Tayyip Erdogan au coude à coude avec son adversaire Kemal Kiliçdaroglu.

Le chef de l’État de 69 ans, au pouvoir depuis vingt ans, perdait dans la soirée l’avance dont le créditaient les médias officiels sur sn rival social-démocrate, passant sous la barre des 50 %, selon l’agence étatique Anadolu.

Pour être déclaré vainqueur, l’un des deux candidats de tête doit obtenir une majorité de 50 % des voix plus une

Ce qui constituerait une première pour la République turque, centenaire cette année. « Nous allons avoir quinze jours difficiles devant nous en cas de deuxième tour », a-t-il prévenu en refusant de dire quel candidat il soutiendrait.

Dans l’attente des résultats définitifs, les deux camps se sont livrés une bataille de chiffres, sommant leurs observateurs respectifs à rester sur les lieux de dépouillement « jusqu’au bout ».

« Nous sommes en tête », a affirmé Kemal Kiliçdaroglu. L’un de ses bras droits, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, a appelé « les citoyens à ne pas tenir compte des chiffres donnés par Anadolu ». « Nous ne croyons pas Anadolu », a-t-il asséné.

À Istanbul, la mégapole de 16 millions d’habitants, les 20 % des bulletins qui restaient à dépouiller pourraient aider M. Kiliçdaroglu à réduire l’écart.

À Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est du pays, Kemal Kiliçdaroglu a obtenu plus de 71 % des voix sur les quatre cinquièmes des bulletins dépouillés, selon Anadolu.

Toute la journée, les urnes se sont remplies de grosses enveloppes couleur moutarde déposées par des électeurs qui ont parfois attendu plusieurs heures devant les écoles transformées en bureaux de vote.

En jeu : le choix du treizième président de la République turque, qui fête son premier siècle, et l’avenir du chef de l’État qui espère se maintenir au pouvoir à l’issue de ce scrutin que les sondages avaient prédit serré.

Les 64 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siégeront au parlement monocaméral à Ankara.

En 2018, lors de la dernière présidentielle, le chef de l’État l’avait emporté au premier tour avec plus de 52,5 % des voix. Un ballottage constituerait déjà pour lui un revers.

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