Manifestations du 6 juin : revivez la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites

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Manifestations du 6 juin : revivez la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites

Les opposants à la réforme des retraites étaient appelés à se mobiliser pour une 14e journée. Au total, 281 000 manifestants ont défilé en France mardi, selon le ministère de l’intérieur, contre 900 000 selon la CGT.1)

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20:21

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20:20 L’essentiel

Ce qu’il faut retenir de cette 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites

  • Après cinq mois de manifestations contre la réforme des retraites, les syndicats entrevoient la fin du « match » avec une participation au plus bas pour leur 14e journée de mobilisation.
  • Le sursaut n’a pas eu lieu pour ce qui pourrait être la dernière journée d’action à l’initiative de l’intersyndicale. Le ministère de l’intérieur a compté 281 000 manifestants en France, et la CGT « plus de 900 000 », soit les chiffres les plus faibles depuis le début du mouvement, le 19 janvier dernier.
  • A Paris, la préfecture a annoncé 31 000 participants (moins que les 37 000 du 15 mars et du 16 février), et la CGT 300 000 participants, plancher déjà atteint à deux reprises durant l’hiver.
  • En province aussi les chiffres sont souvent descendus sous les plus bas niveaux précédemment enregistrés : 8 000 à 50 000 manifestants à Toulouse, entre 5 500 et 10 000 à Rennes, ou encore 5 000 à 10 000 à Grenoble.
  • En dehors de quelques actions coup de poing – intrusion au siège du comité d’organisation des JO-2024, coupure d’électricité en banlieue parisienne – les perturbations sont restées limitées, notamment dans l’éducation avec à peine plus de 5 % de profs grévistes selon le ministère.
  • Dans les transports, la SNCF a fait circuler neuf trains sur dix en moyenne, tandis qu’un tiers des vols ont été annulés à l’aéroport d’Orly.
  • Beauvau avait déployé 11 000 policiers et gendarmes pour encadrer les foules, dont 4 000 dans la capitale.
  • Les cortèges ont été émaillés de heurts entre manifestants et forces de l’ordre, notamment à Lyon, Toulouse, Nantes et Rennes, mais plutôt moins que lors des dernières manifestations. A Paris, un CRS a été blessé, et du mobilier urbain dégradé, et la préfecture avait procédé à 28 interpellations à 18 h 45.
  • Le camp présidentiel entend continuer à avancer, comme en témoigne la publication dimanche au Journal officiel des deux premiers décrets d’application, dont celui portant progressivement l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
  • Dans deux jours, pourrait être examinée à l’Assemblée nationale une loi d’abrogation qui a peu de chance d’aboutir. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, devrait dégainer l’article 40 de la Constitution – qui interdit aux parlementaires de déposer des amendements ayant un impact financier – pour faire obstacle au texte déposé par le groupe Liot.
20:18 Sur le terrain

A Paris

Sur la place d’Italie à Paris, le 6 juin.
20:10 Sur le terrain

Fin de la manifestation à Paris

A 20 heures, et alors que la manifestation n’était déclarée que jusqu’à 19 heures, les derniers manifestants sont dirigés vers les différentes bouches de métro par les forces de l’ordre, sonnant la fin de cette quatorzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites en cinq mois.

Pierre Bouvier

19:47 Sur le terrain

Les forces de l’ordre débutent l’évacuation de la place d’Italie

Sous le soleil parisien, l’ambiance est à la fête. Il ne reste que quelques centaines de personnes place d’Italie, dans le 13e arrondissement de la capitale. Les lieux commencent à être évacués par les forces de l’ordre, la manifestation n’ayant été déclarée que jusqu’à 19 heures.

Sur la place d’Italie à Paris, le 6 juin 2023.

Des gendarmes mobiles utilisent leur gazeuse pour disperser quelques manifestants.

Pierre Bouvier

18:55 Urgent

281 000 manifestants en France selon le ministère de l’intérieur, 900 000 pour la CGT

281 000 personnes ont manifesté en France selon le ministère de l’intérieur. La plus faible des affluences publiées par Beauvau depuis le 19 janvier, variant de 368 000 (11 mars) à 1 280 000 (7 mars) marcheurs.

Plus tôt, la CGT avait relevé 900 000 manifestants dans tout le pays à l’occasion de cette 14e journée convoquée par l’intersyndicale. Beaucoup moins, donc, que lors des dernières manifestations, les 13 avril (1 500 000) ou pour le 1er-Mai (2 300 000). Jamais, dans le cadre de cette mobilisation contre la réforme des retraites, le syndicat n’avait dénombré moins d’un million de marcheurs (11 mars).

18:41 Sur le terrain

A Paris

Arrestation lors de la manifestation parisienne, le 6 juin 2023.
18:38 Sur le terrain

A Paris, « toutes les personnes qui manifestent sont motivées pour ne rien lâcher »

Louis, 61 ans, ancien formateur dans des compagnies d’assurances, participe, « depuis le début », aux mobilisations contre la réforme des retraites. « Même si tout est signé et que l’on nous décourage de venir, toutes les personnes qui manifestent sont motivées pour ne rien lâcher », estime cet ex-militant de la CFDT. « Il y en a ras le bol de ce déni de démocratie, de ce qui se passe à l’Assemblée nationale, de ne pas entendre les personnes. Il y a un truc simple à faire : organiser un référendum. Je ne suis pas un politicien, je ne me bats pas pour moi, mais pour mes enfants. Je suis pour la retraite à 60 ans, il y a de l’argent [pour la financer]. »

Comme toutes les autres personnes présentes dans le cortège, il constate qu’il y a moins de monde qu’auparavant. S’il y a des « gens qui ne viennent pas, c’est aussi parce qu’il y a un matraquage dans les médias, avec des éditoriaux qui sont les mêmes, un langage qui est le même. C’est la résignation, l’idée que c’est fait. Mais on ira jusqu’où on peut aller. Et puis après, on verra bien. »

Bertrand Bissuel

18:32 Sur le terrain

A Paris, certains profs espèrent que la mobilisation évoluera dans leur milieu professionnel

Corinne, Sylvie et Stéphanie sont enseignantes à Saint-Ouen-sur-Seine et à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Présentes dans le cortège parisien, elles veulent « continuer à dire leur opposition à la réforme des retraites » et espèrent que la mobilisation évoluera dans leur milieu professionnel pour dénoncer le pacte enseignant proposé par Pap Ndiaye.

« La déception est très forte, notamment sur l’absence d’augmentation » explique Corinne. « On ne sait pas encore si on va être suivies dans cette prochaine mobilisation. Une chose est sûre : on a l’impression qu’on se moque de nous sur tous les sujets. »

Juliette Bénézit

18:30 Sur le terrain

A Paris

En marge de la manifestation parisienne, le 6 juin 2023.
18:26 Sur le terrain

A Paris, Annie pense « que les gens ont renoncé, malheureusement »

Annie, 75 ans, une ancienne chercheuse en biologie, touche une toute petite retraite – 600 euros par mois – « mais je ne viens pas ici pour moi », tient-elle à préciser. « J’ai toujours manifesté pour la justice sociale et aussi pour l’environnement, désormais », confie-t-elle.

Sur ces deux sujets, « les gouvernements ne vont pas dans le bon sens, donc chaque fois que j’en ai l’opportunité, je descends dans la rue pour le dénoncer ». Elle se dit indignée par « la façon dont cette réforme a été promulguée, contre l’avis de la population et sans majorité au Parlement ».

Aujourd’hui, dans le cortège parisien, elle constate que la présences des syndicats reste toujours aussi forte, « mais qu’il y a très peu “d’invididuels” ». Dans les mobilisations précédentes, les profils des participants étaient plus divers, selon elle, avec des « trentenaires », des familles avec enfants, des individus lambda qui « tenaient des pancartes » avec des slogans originaux « sur le travail ». « Je suis triste, déçue. Je ne sens plus la vitalité qui existait lors des dernières manifestations contre la réforme des retraites. Je pense que les gens ont renoncé, malheureusement. »

Bertrand Bissuel

18:19

31 000 manifestants à Paris selon la préfecture, 300 000 pour la CGT

La préfecture de Paris a dénombré 31 000 personnes dans les rues de la capitale ce mardi. Son plus faible décompte depuis le début des mobilisations contre la réforme des retraites, le 19 janvier. Plus tôt dans la journée, la CGT avait publié un chiffrage bien supérieur : 300 000 manifestants.

18:16 Sur le terrain

Une baraque de chantier incendiée dans Paris

A l’angle de la rue Flatters et du boulevard de Port-Royal, des manifestants ont fait avancer une baraque de chantier et l’ont incendiée, bloquant le cortège syndical qui suivait à quelques dizaines de mètres derrière.

Les gendarmes et la BRAV-M ont dispersé les éléments radicaux pour permettre l’arrivée des pompiers. Pendant leur intervention, la sonorisation de la FSU n’a pas cessé de motiver ses troupes. Le cortège repart après une vingtaine de minutes.

Pierre Bouvier

18:11

900 000 manifestants en France selon la CGT

La CGT a relevé 900 000 manifestants ce mardi 6 juin dans tout le pays. Beaucoup moins, donc, que lors des dernières manifestations, les 13 avril (1 500 000) ou pour le 1er-Mai (2 300 000). Jamais, dans le cadre de cette mobilisation contre la réforme des retraites, le syndicat n’avait dénombré moins d’un million de marcheurs (le 11 mars).

18:04 Sur le terrain

A Lyon

A Lyon, le 6 juin 2023.
18:03 Sur le terrain

A Paris, « finalement, il y a un peu de monde »

Comme toute la manifestation, Daniel Bertone, secrétaire général de la CGT chez Aéroports de Paris (ADP), a patienté plus d’une heure quai Branly, à proximité des Invalides, avant que le cortège ne s’ébranle.  « C’est pour faire croire qu’il y a plus de monde », plaisante le syndicaliste. Malgré le sourire aux lèvres, il se dit « un petit peu déçu de la moindre mobilisation. Surtout après le succès de la manifestation du 1er-Mai ». Il comprend la lassitude des absents du jour : « les grèves coûtent cher » alors les gens « font grève par délégation ».

A quelques pas, juste derrière le ballon de la CGT, Laurent Dahyot, secrétaire général de la CGT Air France, n’est pas mécontent de l’amplitude de la mobilisation. « Nous avions un peu peur. Mais finalement il y a un peu de monde. Les gens n’ont pas abdiqué », se satisfait le leader syndical de la compagnie aérienne. En revanche, cette fois encore, pilotes, hôtesses et stewards brillent par leur absence. « Ils ont réussi à négocier de leur côté le maintien de leur régime de retraite », ironise M. Dahyot. A en croire ce dernier, « chez Air France désormais, il y a les navigants, pilotes et hôtesses, et il y a les personnels au sol ».

A l’avenir, M. Bertone imagine la montée en puissance « d’autres revendications ». Selon lui, il va y avoir « toute une réflexion autour de la notion de travail. Notamment avec l’avènement du numérique et des datas » dans la sphère professionnelle. C’est « un sujet qui va prendre de l’ampleur » et qui va exiger « un dialogue social » de qualité.

Guy Dutheil

17:49 Sur le terrain

À Paris

Des pompiers interviennent pour éteindre un feu d’abribus en marge de la manifestation à Paris, le 6 juin.
17:45 Sur le terrain

A Paris, tentative de manifestation sauvage

Les esprits se sont échauffés dans le cortège parisien, au niveau du boulevard de Port Royal. Des poubelles ont été incendies, des abribus et panneaux publicitaires brisés. Un groupe a tenté de lancer une manifestation sauvage. L’idée a fait long feu : au bout de la rue, un barrage de la BRAV-M.

Pierre Bouvier

17:25 Sur le terrain

A Paris

Dans le cortège parisien, le 6 juin 2023.
17:20 Sur le terrain

A Paris, « ça ressemble à la der des der »

Dans le cortège parisien, au-delà de la réforme des retraites, c’est « toute la séquence de déni démocratique qui a lieu depuis janvier » que dénoncent nombre de manifestants, le recours à l’article 49.3 de la Constitution constituant le cœur des critiques.
« Tous les leviers traditionnels d’expression des citoyens ont été mis de côté. On se sent trahi et on sent dans le cortège l’expression de cette colère », explique Augustin, un urbaniste de 26 ans.

« Cette mobilisation, on n’y croit pas complètement », reconnaît-il. « Ca ressemble à la der des der. Mais on espère pouvoir mettre la pression sur les parlementaires pour que la proposition de loi du groupe LIOT soit examinée en séance à l’Assemblée le 8 juin ».

Augustin 26 ans, urbaniste.

Juliette Bénézit

17:10 Pour approfondir

Black bloc : des membres aux profils divers, unis contre le « système », le capitalisme, la police et Macron

Lyon, Manifestation du 1er mai. Des black blocs se protègent derrière des baricades face aux forces de l'ordre.

Le 1er-Mai, comme lors des autres mobilisations contre la réforme des retraites, ils ont participé à ce qu’ils appellent le « groupe de tête », là où ont eu lieu les violences. « Le Monde » a rencontré quelques-uns de ces manifestants radicaux, cadre dans une société d’assurance, étudiant ou éducateur sportif, qui expliquent leurs motivations.

Lire aussi : Au sein du black bloc, des membres aux profils divers, unis contre le « système », le capitalisme, la police et Macron

300 000 manifestants à Paris selon la CGT

La CGT annonce que 300 000 personnes ont défilé ce mardi à Paris contre la réforme des retraites. Le syndicat confirme donc la baisse de la mobilisation en comparaison avec les deux dernières manifestations, le 1er mai (550 000) et le 13 avril (400 000). 300 000 à Paris est d’ailleurs la plus faible affluence relevée par le syndicat depuis le début de la lutte contre la réforme, les 16 février et 11 mars.

17:00 Sur le terrain

A Marseille

Dans le cortège de la manifestation marseillaise, le 6 juin 2023.
16:45 Sur le terrain

A Paris, « beaucoup de gens abandonnent, il faut montrer qu’on est toujours là »

Les lycéens sont nombreux dans le cortège parisien. « On ne veut pas donner raison au blocage parlementaire, on veut leur montrer qu’ils vont perdre », affirme Solène, 17 ans, lycéenne dans le Val-d’Oise. « Peut-etre que la mobilisation contre les retraites va s’essouffler mais on espère que d’autres sujets vont rassembler les gens par la suite », dit-elle, tout en déplorant le manque de soutien des professeurs et de ses camarades de classe dans son lycée.

Plus loin dans le cortège, un groupe de lycéens du 13e arrondissement de Paris défile. Après être venus à toutes les manifestations, ils regrettent que la mobilisation devienne plus faible. « Beaucoup de gens abandonnent, il faut montrer qu’on est toujours là », explique Kim, 17 ans.

Garance, Robin, et Kim 18 ans, tous les trois lycéens au lycée Claude Monet.

Juliette Bénézit

16:30 Sur le terrain

A Rennes, les commerçants sont « usés » par les récurrentes violences dans le centre-ville

Laurence Taillandier se tient sur le seuil de son magasin d’optique du centre-ville de Rennes (Ille-et-Vilaine). Elle s’enquiert de la manifestation qui défile quelques mètres plus bas : « Alors ça chauffe ? Ça recommence ? »

Depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites, des casseurs infiltrent systématiquement les cortèges rennais pour dégrader des vitrines et du mobilier urbain. Parfois, ils brûlent des voitures de luxe. Ce mardi 6 juin, ils ont envahi les rails de la gare avant d’affronter les forces de l’ordre qui ont usé de gaz lacrymogène et de canons à eau.

Présidente du Carré rennais, association regroupant 400 commerçants de la capitale bretonne, Laurence Taillandier dénonce : « Les casseurs font preuve d’une violence inédite depuis le début de ce mouvement social. Ils s’en prennent à tout commerce, même des pharmacies ou des magasins de robes de mariée. Ils n’hésitent plus à pénétrer dedans pour les piller. Les commerçants sont usés et se sentent en danger. »

D’après une étude du Carré rennais, le chiffre d’affaires des boutiques du centre-ville aurait chuté de 30 à 60 % lors du dernier trimestre. Laurence Taillandier s’alarme : « Les violences génèrent un climat délétère. Les clients redoutent les affrontements, accèdent difficilement aux commerces et n’ont pas envie de marcher dans un centre-ville en souffrance où 200 façades sont recouvertes de panneaux de bois. Il est temps que le climat social s’apaise. »

Devant une vitrine de magasin protégée par des planches, lors de la manifestation du 6 juin à Rennes.

Benjamin Keltz (Rennes, correspondance)

16:25

 « Il y aura du monde dans la rue », assure le secrétaire général de Force ouvrière (FO)

Frédéric Souillot accompagné de Michel Beaugas et de Brussia Marton de FO à Matignon le 16 mai 2023.

Si les organisations syndicales se montrent prudentes quant à la participation des salariés à cette nouvelle journée de protestation, Frédéric Souillot, secrétaire général de FO, se veut optimiste. « Il y aura du monde dans la rue », a-t-il assuré sur France 2 mardi matin, tablant sur un million de personnes.

16:23 Sur le terrain

A Paris, première charge contre le black bloc

Sur le boulevard du Montparnasse, le cortège qui a été arrêté s’échauffe avant d’aborder le restaurant La Coupole, protégé par des gendarmes mobiles. Plusieurs groupes passent sans encombre avant quelques jets de bouteilles vers les fonctionnaires. Une première charge disperse le black bloc constitué de quelques dizaines d’individus. Un abribus est dégradé. Les CRS apparaissent pour essayer d’encadrer le black bloc. Pas de lacrymo encore.

Paris, le 6 juin.

Pierre Bouvier

16:18 Sur le terrain

A Lyon

Des manifestants dans les gaz lacrymogènes lors de la manifestation à Lyon le 6 juin.
16:13

Le siège des JO 2024 brièvement investi par la CGT RATP, en protestation contre la réforme des retraites

Une soixantaine de militants CGT ont brièvement occupé le siège du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJO) de Paris à la mi-journée.

« Plusieurs dizaines de militants CGT se sont introduits dans le siège pendant quelques minutes afin de déployer des banderoles contre la réforme des retraites. Cette action a été menée sans violence ni dégradation », a dit le COJO à l’Agence France-Press (AFP), situé à Saint-Denis.

Sur une vidéo consultée par l’AFP, on voit des militants de la CGT RATP brandissant des torches et déployant une banderole dans l’atrium du bâtiment, en scandant « pas de retrait, pas de JO ». Des appels à perturber les JO, notamment le hashtag « #pasderetraitpasdejo », avaient surgi sur les réseaux sociaux pendant la contestation contre la réforme des retraites, faisant passer l’âge légal à 64 ans.

La préfecture de Seine-Saint-Denis a compté une soixantaine de manifestants et a signalé que le Cojo avait l’intention de déposer plainte pour des dégradations mineures : portiques forcés, taches faites par les fumigènes…

Il s’agit d’« actions interprofessionnelles avec la CGT RATP », a dit à l’AFP Bertrand Hammache, secrétaire générale de la CGT RATP.

Cette action de la CGT s’est produite au COJO alors qu’une réunion s’y tient pendant trois jours avec des membres du CIO (comité international olympique).

16:06 Sur le terrain

A Paris, pour deux profs « il est important d’être là »

Laurianne, 28 ans, professeure d’anglais à Boulogne et Maxime, 34 ans, professeur d’histoire à Meudon font sensations avec leurs pancartes. Tout le monde ou presque les prend en photo.

Tout le monde ou presque prend en photo les pancartes de Maxime et Laurianne.

« On se demande si ça sert à quelque chose de se mobiliser, les élèves auraient besoin qu’on soit là, mais il est important d’être là, aussi », dit Maxime.

Quand on évoque le pacte de Pap Ndiaye, Laurianne dit : « on va avoir des réunions, on a vu des diapos… ce sera sous forme de primes, donc pas de cotisations, c’est une forme de revalorisation qui passe par des tâches supplémentaires. Ça divise les profs : certains vont se soumettre et accepter les injonctions, les autres seront sous payés et avec des planning à trous. Et les replacements seront fait par des profs dont ce n’est pas la spécialité : ce sera de la garderie. Les profs qui participent ne seront pas payés s’ils n’ont pas d’heure de cours à assurer. »

Elle n’a pas fait toutes les mobilisations. « On essaie d’en faire une ou deux par mois mais l’Education nationale fait les retenues le même mois. Maxime aussi en a fait sept. »

Pierre Bouvier

16:04 Vos questions

Quel sera l’avenir de la réforme des retraites si cette dernière est désaprouvée, jeudi 8 juin, à l’Assemblée ?

yahn

Bonjour Yahn,

Pour aboutir, la proposition de loi (PPL) du groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), et donc l’abrogation du recul de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite, devrait résister à un grand nombre d’obstacles. Une issue aujourd’hui difficilement envisageable.

  1. Il faudrait d’abord que les députés LIOT, et leurs soutiens, puissent voter jeudi 8 juin l’amendement réintégrant l’article 1 (sur la mesure d’âge) dans la PPL. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a annoncé qu’elle jugerait irrecevable ledit amendement, comme elle en a le pouvoir, pour non-conformité à l’article 40 de la Consitution.
  2. Sous réserve, donc, d’être votée dans son intégralité, la PPL devrait ensuite passer l’écueil du Sénat… où la majorité de droite a largement entériné la réforme des retraites.
  3. En cas d’accord entre les deux chambres, la cheffe des députés Renaissance, Aurore Bergé, a déjà annoncé qu’aucune commission mixte paritaire (pour harmoniser leurs vues dans un même texte) ne serait convoquée. La PPL dormirait alors dans les dossiers du Parlement.
  4. Si, malgré tout, la PPL était approuvée dans les mêmes termes par le Sénat et l’Assemblée, il est assuré que la majorité saisirait le Conseil constitutionnel pour la faire censurer.

Lire aussi : Retraites : la proposition LIOT d’abrogation de la réforme a-t-elle encore une chance d’être débattue ?

15:44 Sur le terrain

A Montpellier

À Montpellier le 6 juin 2023.
Le premier secrétaire du Parti Communiste Français (PCF) Fabien Roussel dans la manifestation de Montpellier le 6 juin 2023.
15:40

A Paris, interpellation d’un homme relaxé lundi dans le procès de l’agression de Jean-Baptiste Trogneux

Un homme de 22 ans, relaxé lundi à Amiens dans le dossier de l’agression du petit-neveu de Brigitte Macron, a été interpellé mardi près du lieu de départ de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites, a-t-on appris de source policière. Le jeune homme a été interpellé près des Invalides pour port d’arme prohibé, en l’occurrence un casque et des gants coqués, a ajouté une autre source policière.

A 14 h 30, 2 700 contrôles avaient été réalisés en amont de la manifestation et 14 personnes interpellées pour port d’arme prohibé, selon la préfecture de police de Paris. L’homme de 22 ans avait été relaxé lundi « au bénéfice du doute » par le tribunal judiciaire d’Amiens où il comparaissait avec deux autres hommes pour l’agression le 15 mai de Jean-Baptiste Trogneux, petit-neveu de l’épouse du chef de l’Etat.

Il s’était présenté à la barre comme un journaliste indépendant sur TikTok. Déjà condamné pour des violences, il ne sait ni lire, ni écrire et avait assuré ne pas avoir touché M. Trogneux. Ses deux coprévenus, au profil de marginaux comme lui, ont été condamnés à douze et quinze mois de prison ferme.

A Marseille, « il faut retourner vers un syndicalisme offensif »

« Vertbaudet la classe ». Sur sa pancarte au milieu du cortège marseillais, qui selon la préfecture de police a réuni 4 000 personnes, Christine Lecocq, 50 ans, a tenu à rendre hommage aux salariées de l’entreprise de Marquette-lez-Lille (Nord), qui ont obtenu une augmentation de leurs salaires, le 2 juin, après deux mois et demi de grève. « Je suis très fière de ces femmes. Elles ont été dignes et ont prouvé qu’on pouvait gagner des luttes sociales », salue cette ancienne salariée du secteur paramédical qui a arrêté son activité professionnelle pour tenir son rôle d’aidante familiale.

Sa présence dans la manifestation n’empêche pas un sentiment de déception sur l’issue de la lutte contre la réforme des retraites. « Maintenir l’intersyndicale est important mais ce n’est pas essentiel. Maintenant, il faut retourner vers un syndicalisme offensif, parce que les gens sont vraiment à bout », jauge-t-elle.

Lire aussi : La grève à Vertbaudet débouche sur une revalorisation des salaires : « On va retourner travailler la tête haute »

Gilles Rof (Marseille, correspondant)

15:14 Sur le terrain

A Lyon, 25 000 manifestants selon l’intersyndicale : « Pas mal pour un baroud d’honneur »

« Nous sommes un peu dépitées, le gouvernement est sourd à nos revendications. Mais on continue. La situation n’est plus acceptable dans notre secteur. Nous sommes passées d’un adulte pour cinq enfants, à un adulte pour huit », confie Vickie Bonin, 52 ans, employée depuis huit ans dans une crèche, après une reconversion professionnelle. Le collectif des assistantes de crèches de la région lyonnaise défile à chaque manifestation, depuis le début du conflit contre la réforme des retraites. « Nous dénonçons les conditions de travail, au-delà du sujet de la retraite. Nous sommes épuisées. La pénibilité, elle s’imprime dans nos corps. Heureusement, les parents nous soutiennent beaucoup », ajoute Nelly Fargeat, 39 ans, derrière la banderole du collectif « Pas de bébé à la consigne ».

Parmi quelques élus régionaux, la maire (PCF) de Vénissieux dénonce « le détricotage de l’œuvre du Conseil national de la Résistance ». « Les résistants avaient pris au capitalisme pour construire au nom de l’intérêt général, rappelle Michèle Picard. Le gouvernement a joué sur l’épuisement, mais la colère est toujours là. Elle risque de nourrir l’abstention, mais bien pire, elle peut conduire à des fractures qui favorisent l’arrivée d’un fascisme. »

La manifestation lyonnaise a compté 25 000 participants, selon l’intersyndicale (8 000 selon la préfecture). « Pour un baroud d’honneur, c’est pas mal, non ? », commente Xavier Boiston, secrétaire départemental de FO. « Ça peut en étonner plus d’un », se félicite Joao Pereira Afonso, secrétaire départemental CGT. Pour Sonia Paccaud, secrétaire départementale de la CFDT, « on a démontré à quoi on sert. On organise la contestation sociale. »

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

15:11 Sur le terrain

A Paris, « il y a moins de monde, c’est triste, mais la colère ne faiblit pas »

Jean-Claude Hubert, 55 ans, est éducateur spécialisé pour des jeunes en situation de handicap, en Seine-et-Marne. Il a participé à toutes les manifestations contre la réforme des retraites, et était déjà présent lors de la mobilisation des gilets jaunes en 2018 et 2019. « C’est le même mouvement, c’est une continuité, ça ne concerne pas que la réforme des retraites », explique-t-il. « Il y a moins de monde, c’est triste, mais la colère ne faiblit pas », ajoute-t-il. « A force de ne pas être entendu, il y a un risque de réactions violentes face à la répression violente du gouvernement. » M. Hubert réfléchit à intégrer un syndicat : « Heureusement qu’ils sont encore là pour ramener un peu de monde dans la rue. »

Jean Claude Hubert, 55 ans, éducateur spécialisé.

Juliette Bénézit

15:05

Jean-Luc Mélenchon promet que « la lutte continuera »

« La lutte continuera », a promis Jean-Luc Mélenchon mardi à Paris depuis la manifestation contre la réforme des retraites, même s’il a admis ne pas savoir « sous quelle forme ». Le leader insoumis a encore appelé les syndicats à associer les partis aux décisions. « D’une manière ou d’une autre cette lutte va trouver son prolongement », a-t-il déclaré : « Je préférerais une organisation plus ample où les syndicats acceptent de collaborer avec les organisations politiques » pour « travailler ensemble. »

Jean-Luc Mélenchon, dans la manifestation parisienne le 6 juin.
15:01 Sur le terrain

A Ajaccio

Le cortège à Ajaccio, en Corse, le 6 juin 2023.
14:52 Sur le terrain

A Lyon, « la posture hyperautoritaire et le mépris des contre-pouvoirs donnent envie de se battre »

Banderole intersyndicale pour la 14e journée de manifestation contre la réforme des retraites. Lyon, le 6 juin 2023.

Plusieurs milliers de manifestants continuent d’avancer en direction de la place Bellecour à Lyon, malgré incidents et arrêts fréquents en tête du cortège. A l’arrière, la mobilisation est loin d’être négligeable : avec beaucoup d’étudiants. « On bascule dans autre chose. Les luttes locales prennent le relais du mouvement national, avec différentes formes de militantisme. La posture hyperautoritaire et le mépris des contre-pouvoirs donnent envie de se battre » affirme Sol, 30 ans, en contrat d’attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) à l’université Lyon 2, depuis quatre ans.

« Dans mon secteur, l’enseignement est délivré par 60 % de vacataires, payés en dessous du Smic horaire » ajoute la jeune femme, qui défile derrière la banderole du collectif des non-titulaires (CDNT) des universités, rassemblant des doctorants et travailleurs précaires de Lyon 2, Lyon 3, sciences po, l’école normale supérieure (ENS) de Lyon. « Avec le mouvement de retraites, le collectif a été réactivé » se félicite Sol, qui préfère ne pas donner son nom, « par crainte d’être repérée ».

En marge du cortège à Lyon, le 6 juin 2023.

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

14:46 Sur le terrain

A Paris, « on donne l’illusion qu’il y a une expression démocratique »

Il est un peu plus de 14 h 30, la manifestation s’est élancée à Paris, dans le calme. La tête de cortège fait du surplace sur le boulevard des Invalides. La marche, plus clairsemée que lors des précédents rassemblements, s’étend jusqu’à l’esplanade.

Parmi les manifestants, Rémi, 32 ans, présent encore pour réclamer le retrait de réforme des retraites et la hausse des salaires. « Ce que je vois, c’est que la Ve République et le régime présidentiel n’ont pas permis à la démocratie de fonctionner, regrette l’animateur à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). On donne l’illusion qu’il y a une expression démocratique mais elle ne se traduit pas dans les décisions politiques. »

Rémi, 32 ans, animateur à la LPO, le 6 juin à Paris.

Pierre Bouvier

14:36 Sur le terrain

Lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Nantes, le 6 juin 2023.
Les gendarmes anti-émeute lors d’affrontements avec des manifestants à Nantes, le 6 juin 2023.
14:22 Sur le terrain

A Paris, « on a peur pour la démocratie, ça va au-delà de la réforme des retraites »

14eme journée de manifestation contre la réforme des retraites. Paris France, 6 Juin 2023

A Paris, l’esplanade des Invalides, point de départ de la 14e manifestation dans la capitale, est encore clairsemée. Pierre Friedmann, Théophile Franzi et Diane Marie attendent le départ du cortège. Ces trois étudiants de 18 ans ont été de toutes les marches contre la réforme des retraites. Malgré la publication de décrets d’application au Journal officiel, dimanche, ils croient toujours dans la force de la mobilisation.

« On peut considérer que la démocratie ne se fait pas par des lois qu’on nous impose. Elle se fait de mille autres manières, et notamment dans la rue », estime Théophile Franzi, étudiant en langues. « On est là contre le 49.3, parce qu’on a peur pour la démocratie, ça va au-delà de la réforme des retraites », avance Pierre Friedmann, qui suit depuis un an des études de science politique. Et d’ajouter : « Les gens sont peut-être moins nombreux mais ceux qui sont là restent toujours aussi déterminés. »

Juliette Bénézit

14:13 Vos questions

Bonjour, LIOT est elle obligée de réintégrer l’article 1 de la PPL à l’identique ? Ou peut elle ajouter des éléments financiers pour que le rejet par la présidente de l’assemblée ne puisse pas avoir lieu ?

Jean

Bonjour Jean,

Rien n’empêcherait en l’état le groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), ou tout autre bord parlementaire, de déposer un amendement relatif au financement de la PPL et au rétablissement de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans – contre 64 ans avec la réforme. Mais aucune annonce n’a été faite en ce sens. Pour rappel, la PPL prévoit une hausse de la taxe de tabac pour financer cette abrogation.

Devant l’assemblée les députés LIOT, Benjamin Saint-Huile, Charles de Courson et Bertrand Pancher. Le 6 juin 2023.
13:46 Sur le terrain

A Rennes : « J’ai jeté ma carte d’électeur à la poubelle. Je ne voterai plus »

En tête du cortège, à Rennes (Ille-et-Vilaine), Florence Gautron marche avec quelques amis. La quinquagénaire travaille dans le marketing médical. Elle qui n’avait jamais manifesté avant la mobilisation contre la réforme des retraites, n’a manqué aucun rassemblement depuis janvier. « Mais aujourd’hui, je suis venue pour exprimer une dernière fois mon mécontentement. C’est fini. Je n’attends plus rien des mobilisations, du gouvernement, ni de l’Assemblée nationale », grimace-t-elle.

Sa voisine de coude, Véronique Piel, employée de 58 ans dans l’administration publique, précise : « Je regarderai tout de même l’évolution de la séance de l’Assemblée nationale, jeudi. Sans grand espoir. » Stéphane Gendron, la cinquantaine, hausse les épaules : « J’ai jeté ma carte d’électeur à la poubelle. Je ne voterai plus. Le gouvernement fait ce qu’il veut. Emmanuel Macron disait vouloir repousser le RN [Rassemblement National]… Il a fait tout le contraire avec cette réforme. »

Benjamin Keltz (Rennes, correspondance)

13:34

Pour Sophie Binet (CGT), « l’intersyndicale restera unie »

« Nous voulons de vraies négociations », a répété la numéro un de la CGT, Sophie Binet, évoquant les salaires, mais aussi les « ordonnances Macron » sur le code du travail et « l’égalité femmes hommes ». Même si « les retraites resteront toujours un combat », l’objectif est à présent de « gagner des avancées concrètes », a-t-elle dit, en tête de cortège à Paris, affirmant que « l’intersyndicale restera unie » et jugeant « probable qu’il y ait d’autres manifestations au vu de la colère dans le pays ».

Les leaders de l’intersyndicale ont prévu « un échange en visio » le 13 juin, a rapporté Benoît Teste (FSU) pour « faire un bilan complet » de leur journée de mobilisation et du vote, jeudi, à l’Assemblée nationale, sur la proposition d’abrogation de la réforme des retraites.

En parallèle, l’hypothèse d’une rencontre à l’Elysée divise les chefs syndicaux. Cyril Chabanier (CFTC) « pense qu’il faut y aller car c’est un bon moment pour négocier sur d’autres sujets » que les retraites. Mais Frédéric Souillot (FO) fait savoir que son organisation « n’ira pas » à cette « conférence sociale qui serait dans les tuyaux ». Même réticence de François Hommeril (CFE-CGC) qui n’a « pas envie d’aller à une opération de communication du président de la République ».

13:27

A Marseille, quelque 4 000 manifestants ont défilé

Des manifestants participent à la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à Marseille, le 6 juin 2023.

La préfecture de police des Bouches-du-Rhône estime à 4 000 le nombre de manifestants à Marseille. Lors de la précédente manifestation, le 13 avril, la police avait recensé à la mi-journée 6 500 manifestants quand les syndicats en comptaient 130 000.

13:16 Sur le terrain

« Le patronat a décidé et le gouvernement a obéi », estime un militant de Lutte Ouvrière depuis Toulouse

Le cortège toulousain arrive à son terme, au pied des allées Jean-Jaurès, très encadrées par les forces de l’ordre, notamment, équipés d’un canon à eau. Ni l’intersyndicale ni la préfecture n’ont donné à cette heure de chiffre de participation, mais on peut dire qu’ils étaient moins nombreux qu’au mois de mai, dans les rues.

Après quelques affrontements et une dizaine d’interpellations, « c’est sûrement la dernière manif contre ce projet débile » affirme Valérie et Camille, toutes deux étudiantes de 20 ans. Pour Michel Laserge, 70 ans, toujours militant à Lutte Ouvrière (LO), « le patronat a décidé de cette réforme et le gouvernement a obéi ». Pour cet ancien ouvrier chez Thalès, dans le domaine spatial, « il faudrait faire grève directement dans les entreprises pour bloquer toute l’économie ».

Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondant)

13:00 À retenir

La carte des manifestations du mardi 6 juin contre la réforme des retraites

La carte des manifestations est mise à jour au fil de la journée, à partir des décomptes remontés par diverses sources : les syndicats, le ministère de l’intérieur et la presse locale.

12:57 Urgent

Pour Laurent Berger, « le match pour les retraites est en train de se terminer, qu’on le veuille ou non »

Avant sa « dernière » manifestation en tant que secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger concède, depuis le cortège parisien, que « le match pour les retraites est en train de se terminer, qu’on le veuille ou non ». Mais le syndicaliste salue tout de même la « mobilisation encore importante » qui s’annonce ce 6 juin, après cinq mois de lutte face au gouvernement.

« C’est la dernière manifestation contre la réforme des retraites, sur ce format-là, on ne va pas de raconter d’histoire, a-t-il insisté. […] Mais il y a toujours une colère et un ressentiment. Il va falloir qu’on cultive cette mobilisation pour continuer à travailler sur les salaires, le pouvoir d’achat, les conditions du travail et du dialogue social. »

Laurent Berger a aussi confirmé vouloir prendre du champ, après le passage de relais à la tête de la CFDT à Marylise Léon, le 21 juin : « Je vais d’abord me taire, me reposer. Et je dirai le moment venu ce que je vais faire. »

12:39 Vos questions

Bonjour Le Monde et merci pour l’ensemble de vos lives. Nous arrivons à 6 mois de mobilisation contre la réforme des retraites. Quelles sont les précédentes mobilisations portant sur un seul et même projet de loi à avoir duré aussi longtemps ?

Theopie

Bonjour Theopie,

Cela fait près de cinq mois maintenant que la mobilisation contre la réforme des retraites est menée, depuis les premières manifestations du 19 janvier. Mais des mouvements sociaux ont, dans l’histoire récente, duré plus encore.

Deux exemples. En 2010, la lutte contre une réforme des retraites, déjà, portée par le gouvernement de François Fillon, s’était étendue sur huit mois (du 23 mars au 23 novembre). Plus près de nous, la loi travail, sous François Hollande, avait entraîné en 2016 une série de cortèges sur plus de six mois (du 9 mars au 15 septembre).

12:30 Sur le terrain

A Marseille : « Peut-être faut-il être plus radicaux… mais comment ? »

« Retraitée citoyenne lambda », Monique Gava, 67 ans, a activement participé à la mobilisation contre la réforme des retraites depuis janvier et répond encore présent aujourd’hui sur le Vieux-Port de Marseille. « Je ne vous cache pas que je suis un peu déprimée politiquement », sourit cette ancienne infirmière en psychiatrie, en s’interrogeant sur « l’intérêt de manifester trois semaines après la dernière journée de mobilisation ».

Ancienne du syndicat Solidaires, elle craint désormais l’impact négatif d’une lutte qui n’a pas empêché l’adoption de la réforme : « Les gens y ont cru. Des copains qui n’avaient jamais manifesté se sont mobilisés. Mais ils sont catastrophés d’avoir vu un gouvernement plus que sourd à leurs revendications. Je ne suis pas convaincue que cette issue va les pousser à rester dans les syndicats. » « Le mouvement social gagne des petites luttes comme Vertbaudet, mais sur les grands enjeux de société, il perd », regrette-t-elle, avant de s’interroger à haute voix : « Peut-être faut-il être plus radicaux… mais comment ? »

Gilles Rof (Marseille, correspondant)

12:20

Une coupure électrique volontaire à Paris affecte des médias et entreprises du numérique

Des électriciens ont procédé mardi à une coupure de courant dans une large zone d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) qui abrite des sièges de médias et entreprises du numérique, afin de contester la loi de réforme des retraites adoptée ce printemps.

Les sièges d’Orange et du groupe France Médias Monde, qui compte notamment la radio RFI et la chaîne d’information France 24, ont confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) avoir été touchés par cette coupure opérée vers 10 h 00, notamment depuis un poste source Enedis, où plusieurs dizaines d’électriciens se sont rassemblés en début de matinée.

De nombreux autres sièges d’entreprises ont été touchés, comme ceux de Microsoft France ou de Bouygues Immobilier, ainsi que des bâtiments de la Poste et de la Sanef, qui ont été évacués, a constaté l’AFP.

« L’idée, c’est de faire comprendre au gouvernement qu’on est contre ce projet de réforme et qu’on essaye de se faire entendre », a déclaré aux journalistes Frédéric Probel, secrétaire général du syndicat Energie Bagneux.

12:15 Sur le terrain

A Rennes, « nous devons entretenir les braises pour remobiliser à la rentrée »

« Pas de retraite, pas de paix, 64 (barré) » sur les banderolles de la manifestation de la 14e journée d’action, à Rennes, dans l’ouest de la France, le 6 juin 2023.

« Ça va venir ! Les camarades arrivent, rassurez-vous ! », lance au micro Fabrice Lerestif, secrétaire général de Force ouvrière (FO) en Ille-et-Vilaine. Le syndicaliste sait pourtant que le rassemblement de ce 6 juin, à Rennes, s’annonce comme l’un des moins mobilisateurs. Autour de lui, quelques milliers de personnes. Jusqu’alors, les manifestations rennaises contre la réforme des retraites avaient réuni entre 10 000 et 35 000 personnes. Il s’agace : « Je suis en colère contre la stratégie de l’intersyndicale. Pourquoi, après un 1er-Mai historique, avoir attendu aussi longtemps pour mobiliser ! C’était une erreur. »

Fabrice Lerestif fait voler ses bras en l’air et hausse le ton comme pour démontrer de sa détermination : « L’intersyndicale était jusqu’alors soudée. Pourquoi avoir discuté chacun de son côté avec Elisabeth Borne ? Dans les entreprises, cette stratégie n’a pas été comprise. Je refuse que ce 6 juin soit un baroud d’honneur. La colère est toujours là. Nous devons entretenir les braises pour remobiliser à la rentrée ! »

Benjamin Keltz (Rennes, correspondance)

12:07 Vos questions

Bonjour et merci pour ce live (et vos lives en général), A t on une idée de la mobilisation dans l’éducation nationale ? Merci, Thierry

Thierry

Bonjour Thierry,

Peu de perturbations sont recensées dans les écoles avec 5,67 % d’enseignants grévistes, en moyenne, selon le ministère. Benoît Teste, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) avait annoncé « peu de grévistes » dans l’Education nationale, évoquant une « fin de cycle ».

En comparaison aux précédentes mobilisations, en moyenne 4,66 % d’enseignants étaient en grève, selon les chiffres pondérés du ministère le 13 avril. Au 6 avril, ils étaient en moyenne 7,97 % de grévistes.

12:00 Sur le terrain

A Lyon, « le lien entre les militants ne sera plus comme avant. Cette longue lutte a créé un respect »

A quelques minutes du départ, le défilé se prépare autour de la camionnette de la CGT secteur santé. Accrochée sur le pare-brise, une affichette demande « de l’argent pour l’hôpital, pas pour le capital ». « L’heure est à la résistance et non à la refondation », dit une autre, en référence au Conseil national de la refondation (CNR), créé par Emmanuel Macron. « C’est un détournement complet du Conseil national de la Résistance, quelle honte ! Il fallait oser ! » , déplore Sabrina Ghefsi, 46 ans, porte-parole de la section santé de la CGT du Rhône.

Sabrina Ghefsi, 46 ans, aide soignante, syndicaliste dans la section santé de la CGT. Lyon, le 6 juin 2023.

La mobilisation s’annonce moins importante que les treize éditions précédentes, qui ont compté jusqu’à 55 000 manifestants (22 000 selon la police), le 23 mars à Lyon. « On nous a fait beaucoup de promesses pendant la crise du Covid, on a été désignés comme des héros, et après plus rien. Le gouvernement joue sur la durée, c’est un déni démocratique. Mais on va continuer. L’égalité des salaires entre hommes et femmes, c’est un sujet, non ? », questionne Sabrina Ghefsi.

Lassitude, mais pas résignation. C’est le sentiment de Marc Auray, 62 ans, cégétiste de longue date, tout jeune retraité. « Le lien entre les militants ne sera plus comme avant. Cette longue lutte a créé un respect. Il y aura des suites », prédit l’agent technique à l’hôpital du Vinatier (Lyon), avant de rejoindre le service d’ordre unitaire, en tête du cortège, qui rassemble plusieurs milliers de manifestants.

La préparation du camion CGT santé. Lyon, le 6 juin 2023.

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

11:45 Sur le terrain

A Marseille, « petite affluence, petit parcours »

A Marseille, le parcours de la manifestation a été modifié quelque temps avant son départ. « Petite affluence, petit parcours », glisse un organisateur syndical. A 10 h 30, quelques centaines de personnes étaient réunies sur le Vieux-Port à Marseille, très loin des fortes affluences du début d’année. Plusieurs responsables syndicaux reconnaissent que l’adoption de la réforme est pour beaucoup dans la baisse de fréquentation. Mais ils évoquent aussi les retenues sur salaire tombées en mai sur les feuilles de paie.

A Marseille, France, le 6 juin 2023.

« On m’a retenu quatre jours d’un coup. Ça fait 400 € environ », calcule Julien Ollivier, enseignant en lycée professionnel et délégué CNT-SO dans l’éducation. « Dix jours d’un coup à la métropole, alors que nous avons proposé un maximum de deux jours de retenue par mois, s’agace Serge Tavano, délégué FSU à Aix Marseille Métropole. Beaucoup d’agents m’ont dit qu’il n’était pas possible pour eux de repartir en grève. » Le cortège, qui se densifie lentement, doit rejoindre la porte d’Aix en passant par la rue de la République.

Gilles Rof (Marseille, correspondant)

11:35 Sur le terrain

A Toulouse, « tout cela va laisser beaucoup d’amertume et de colère »

Sous un grand ciel bleu, le cortège toulousain, très fourni, déambule sur les boulevards. Pour Christophe Lloret, 46 ans, de la CGT Airbus aviation, « toute cette période représente un immense recul social et va laisser beaucoup d’amertume et de colère chez les salariés. » Chez l’avionneur, « beaucoup de femmes cadres, par exemple, vont devoir travailler parfois deux années de plus. » Le syndicaliste regrette surtout « un recul du pouvoir de l’assemblée face à l’exécutif ».

Frédéric Roussel, vice-président départemental de l’union CFTC, se félicite de la poursuite de la mobilisation. « Cela prouve que les gens s’intéressent à la politique et que les syndicats ont retrouvé de leurs couleurs », dit-il. Alors qu’un groupe d’environ 80 black blocs se sont positionnés en tête de cortège et que des affrontements avec les forces de l’ordre débutent, ce cadre du secteur du nettoyage déplore « ces violences systématiques qui polluent nos revendications profondes. »

Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondant)

11:33 Pour approfondir

Tribune : « Il n’est pas incohérent que l’article 40 de la Constitution vienne encadrer l’initiative des parlementaires »

Le professeur de droit public Philippe Blachèr réfute, dans une tribune au « Monde », les critiques concernant le « mécanisme d’irrecevabilité » que pourrait utiliser la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, afin de rejeter l’amendement du groupe LIOT visant à abroger l’âge de départ à la retraite à 64 ans.

Lire aussi : Réforme des retraites : « Il n’est pas incohérent que l’article 40 de la Constitution vienne encadrer l’initiative des parlementaires »

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11:17 Sur le terrain
La manifestation à Toulouse s’entame derrière la banderole « retrait de la réforme des retraites, pour des salaires plus élevés et une augmentation des prestations de retraite », lors de la 14ème journée d’action. France, le 6 juin 2023.
La 14e journée d’action contre la réforme des retraites, à Reims, France, le 6 juin 2023.
11:00

Le député LR Aurélien Pradié estime que « ce n’est pas le moment » de voter une motion de censure

« Aujourd’hui, ce n’est pas le moment » de voter une motion de censure contre le gouvernement si la proposition de loi pour abroger le passage à la retraite à 64 ans est torpillée par le gouvernement jeudi, a déclaré sur le plateau de LCI le député LR Aurélien Pradié.

Le député du Lot opposé à la réforme des retraites avait voté le 20 mars pour renverser le gouvernement après le passage de ce texte très contesté via l’article constitutionnel 49.3, permettant une adoption sans vote. Cette motion de censure avait échoué à 9 voix près, avec l’appui d’une vingtaine de députés Les Républicains.

« Je ne suis pas sûr que les oppositions ont le souhait de déposer une motion de censure : il faut le faire au bon moment, je pense que c’était le bon moment lors du passage en force du gouvernement », a développé Aurélien Pradié, rappelant son « opposition claire à ce gouvernement ».

La proposition de loi du groupe Liot (Libertés, indépendance, Outre-mer et Territoires) abrogeant la principale disposition de la réforme des retraites doit en principe être débattue jeudi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Mais sa présidente Yaël Braun-Pivet devrait chercher à empêcher un vote, en s’appuyant sur l’article 40 de la Constitution qui stipule que toute proposition de loi parlementaire ne doit pas créer de charge financière nouvelle pour l’État.

Lire aussi : Retraites : qu’est-ce que l’article 40 de la Constitution, arme de la majorité pour bloquer l’abrogation de la réforme ?

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10:45 Sur le terrain

A Marseille, « le mouvement a créé des dynamiques de lutte », selon Julien Huard (CNT-SO)

A Marseille, la 14e journée de manifestation contre la réforme des retraites, le 6 juin 2023.

À Marseille, la Confédération nationale des travailleurs‑Solidarité (CNT-SO) a commencé sa journée de mobilisation par une casserolade devant le Radisson Blu, hôtel quatre étoiles du Vieux-Port, avant de rejoindre le cortège intersyndical prévu à 10 h 30. « On soutient les personnels du nettoyage en lutte » explique Julien Huard, nouveau responsable national de la confédération, 44 ans.

Pour lui, la mobilisation contre la réforme des retraites « n’est pas un échec ». « Une période aussi intense, il en reste forcément quelque chose. Cela a déclenché une vague d’adhésions que même nous, petit syndicat, on ressent. Elle a créé des dynamiques qui permettent de se relancer sur d’autres luttes » témoigne-t-il.

« Pendant la période, reprend-il, il y a eu des accords dans certaines branches sur des revendications spécifiques qui sont passées sous le radar médiatique. La réussite de la mobilisation à Vertbaudet va dans ce sens. Je m’attends à des vagues sociales de plus en plus fortes et radicales » prédit-il.

Gilles Rof (Marseille, correspondant)

10:29 Sur le terrain

A Toulouse, le préfet autorise l’utilisation de caméras embarquées sur deux drones

A Toulouse, pour cette nouvelle journée de mobilisation, qui est en réalité la quinzième, l’intersyndicale a appelé à « élargir les contestations à tout ce qui touche au pouvoir d’achat ». Pour la première fois dans la ville rose, le préfet Pierre-André Durand a autorisé l’utilisation de caméras embarquées sur deux drones. « Les forces de sécurité pourront ainsi bénéficier d’une vision grand-angle afin de pouvoir identifier et prévenir rapidement les risques de troubles à l’ordre public et d’atteintes à la sécurité des personnes et des biens, tout en limitant l’exposition des forces au sol », précisait hier soir la préfecture.

Cette autorisation couvre le parcours de la manifestation et ses abords sur un espace défini par un rayon de 150 mètres à gauche, à droite et aux extrémités du parcours emprunté. Un parcours qui doit démarrer aux alentours de 10 heures du quartier Saint-Cyprien.

Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondant)

10:06 Pour approfondir

Tribune : Des députés dénoncent les manœuvres de la majorité pour empêcher un vote sur la loi visant à abroger le recul de l’âge de départ à la retraite

« Ce qui est en jeu à l’Assemblée nationale, ces dernières semaines et ces prochains jours, n’est rien de moins que la défense des droits des parlementaires, des droits de l’opposition et donc, pour partie, de notre démocratie », écrivent les députés Charles de Courson et Bertrand Pancher (LIOT), et les présidents de groupes à l’Assemblée Mathilde Panot (LFI), Boris Vallaud (PS), Cyrielle Chatelain (EELV) et André Chassaigne (GDR).

« La proposition de loi abrogeant le recul de l’âge effectif de départ à la retraite fait l’objet de toutes les manœuvres possibles pour empêcher le vote de la représentation nationale. L’examen de ce texte en commission, mercredi 31 mai, a vu un artifice encore jamais utilisé, la présidente de la commission des affaires sociales ayant simplement décidé que ne seraient pas examinés les sous-amendements déposés, au mépris du droit d’amendement. »

Lire la tribune : Charles de Courson et des présidents de groupes parlementaires : « Un nouveau déni de démocratie ne pourrait susciter qu’une désaffection aggravée pour nos institutions »

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09:52

A Marseille, les entrées du lycée Victor Hugo sont en cours de blocage

A l’occasion de la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’union syndicale lycéenne des Bouches-du-Rhône, a annoncé sur Twitter le blocage d’un lycée marseillais, Victor Hugo.

09:43

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, « demande le respect de la démocratie » et des négociations notamment sur les conditions de travail

Au micro de BFMTV/RMC, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a dit demander « le respect de la démocratie – c’est très important que jeudi l’Assemblée nationale puisse voter – et qu’enfin les députés puissent donner leur avis sur cette réforme ».

Elle fait référence à la proposition de loi du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) visant à abroger la réforme, qui doit être examinée en séance jeudi. Mais la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, devrait dégainer l’article 40 de la Constitution – qui interdit aux parlementaires de déposer des amendements ayant pour effet de diminuer les ressources ou d’aggraver les charges publiques – pour déclarer irrecevables des amendements visant à restaurer l’article-clé de la proposition de loi LIOT, supprimé en commission des lois le 31 mai.

« Si elle [Yaël Braun-Pivet] empêchait jeudi une nouvelle fois le Parlement de voter, ce serait extrêmement grave pour la situation démocratique dans le pays », a estimé Sophie Binet.

Dans un deuxième temps, la secrétaire générale de la CGT réclame « l’ouverture de négociation entre les syndicats et le gouvernement sur les préoccupations des salariés, les salaires, les conditions de travail, l’égalité femme-homme, etc.  ».

09:11 Pour approfondir

Le gouvernement concrétise sa réforme, en publiant les premiers décrets d’application

S’il voulait de nouveau montrer que sa main ne tremble pas, le gouvernement a choisi le bon moment. Dans le Journal officiel du dimanche 4 juin, il a publié les deux premiers décrets d’application de la réforme des retraites. Ceux-ci ont notamment pour objet de préciser les conditions dans lesquelles est repoussé l’âge légal de départ – la mesure phare de la loi du 14 avril contre laquelle les organisations de salariés et de défense de la jeunesse manifestent, mardi, pour la quatorzième fois depuis le début de l’année.

La parution de ces textes « est une provocation, un bras d’honneur envoyé au peuple, à deux jours de l’appel à mobilisation », a dénoncé Clémentine Autain, la députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis.

Lire aussi : Retraites : en publiant les premiers décrets d’application, le gouvernement concrétise sa réforme

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08:57

« C’est sans doute l’une des dernières journées de mobilisation », estime Laurent Berger

Invité de la matinale d’Europe 1, Laurent Berger estime que « c’est sans doute l’une des dernières journées de mobilisation » contre la réforme des retraites. « Les travailleurs savent bien que sur le sujet des retraites avec un décret sur [le recul de l’âge de départ] publié, ça devient de plus en plus compliqué », a expliqué le secrétaire général de la CFDT.

Une colère persiste cependant, considère M. Berger qui veut « la transformer en rapport de force pour obtenir des résultats sur le pouvoir d’achat sur l’amélioration de l’organisation et les conditions de travail […] sur le dialogue social ».

08:49

Pour Marylise Léon de la CFDT, « l’idée est de donner à voir l’énorme mobilisation du monde du travail »

Marylise Léon et Laurent Berger de la CFDT, à Matignon le 16 mai 2023.

Invitée de la matinale de RTL, la secrétaire générale ajointe de la CFDT, Marylise Léon, a évoqué mardi matin la spécificité de cette 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites :

« L’idée n’est pas de faire pression, mais de donner à voir l’énorme mobilisation du monde du travail qui est là depuis le mois de janvier notamment avec les premières manifestations et de dire le monde du travail ne veut pas de cette réforme et ne veut pas du recul de l’âge légal [de départ à la retraite] à 64 ans. Ecoutez le monde du travail », a-t-elle déclaré.

La syndicaliste espère toujours un vote à l’Assemblée nationale sur la proposition de loi du groupe le groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) visant à abroger le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans qui doit être examinée en séance jeudi.

Lire aussi : Retraites : la proposition LIOT d’abrogation de la réforme a-t-elle encore une chance d’être débattue ?

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08:36

Les policiers et gendarmes mobilisés

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a fait savoir dimanche sur Twitter que 11 000 policiers et gendarmes seraient mobilisés, dont 4 000 à Paris. Ses services anticipent la participation « de membres de l’ultragauche venus de l’étranger » et « dix-sept interdictions administratives du territoire ont déjà été prises », a-t-il précisé.

Des gendarmes mobiles encadrent le défilé du 1er-Mai 2023 à Paris.
08:31

Le réseau de bus perturbé à Rennes en raison d’un blocage

Le réseau de bus de Rennes et de sa métropole était perturbé mardi matin en raison du blocage de dépôt par des manifestants opposés à la réforme des retraites, a fait savoir le gestionnaire du réseau. « Blocage du dépôt de bus par des manifestants », a écrit le réseau Star mardi matin sur Twitter, avant de lister une dizaine de lignes ne circulant pas.

Une manifestation est prévue à Rennes à 11 h 00 dans le centre-ville de la capitale bretonne.

08:13

Le trafic sera « très légèrement » perturbé à la SNCF et normal à la RATP

Le trafic SNCF sera « très légèrement » perturbé mardi pour la journée de mobilisation contre la réforme des retraites, avec neuf trains sur dix en circulation en moyenne nationale, et il sera « normal » en Ile-de-France sur l’ensemble du réseau de la RATP, ont annoncé dimanche les autorités ferroviaires.

La direction générale de l’aviation civile a par ailleurs annoncé des perturbations dans les transports aériens du lundi soir au mercredi 6 heures du matin, au départ et à l’arrivée des aéroports de Paris-Orly, Lyon, Marseille, Nice, Toulouse, Bordeaux et Nantes. Un tiers des vols sont annulés au départ de Paris-Orly.

08:00

Des drones seront déployés dans le cortège parisien, a annoncé Laurent Nuñez

« On aura évidemment des drones. Cela nous permet d’avoir une vue d’en haut et de mieux mesurer les évolutions des éléments ultras et notamment du “black block” », a annoncé le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, lors d’une interview accordée à Franceinfo. Il se dit « favorable » à l’interdiction pour les casseurs de descendre dans la rue les jours de manifestation. Selon le préfet de police, un millier « d’éléments ultra-radicaux » sont attendus mardi.

Un arrêté a été signé ce week-end par M. Nuñez pour autoriser l’utilisation de drones par les forces de l’ordre dans le cadre du rassemblement de l’intersyndicale, de 10 heures à 19 heures.

Le 06/06 à 07:45

Entre 400 000 et 600 000 manifestants attendus dans la rue

Les organisations syndicales se montrent prudentes quant à la participation des salariés à cette 14e journée de protestation. « Ca ne sera pas du niveau des plus hautes mobilisations », anticipe Céline Verzeletti, secrétaire confédérale CGT. « Il y aura peu de grévistes », en tout cas dans l’Education nationale, reconnaît Benoît Teste (FSU), évoquant une « fin de cycle ».

Les autorités attendent entre 400 000 et 600 000 personnes sur 250 points de rassemblements, dont 40 000 à 70 000 dans la capitale.

Le 06/06 à 07:39

L’intersyndicale refuse d’abdiquer

Les syndicats défilent unis avec comme revendication l’abandon de la réforme des retraites, à Paris, le 1er mai 2023.

Un baroud d’honneur ? Un bouquet final ? Un trait d’union entre deux séquences ? Alors que le gouvernement a publié au Journal officiel, dimanche 4 juin, les premiers décrets d’application de la réforme des retraites, notamment ceux concernant le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, l’intersyndicale refuse d’abdiquer. Les huit principales organisations de salariés et cinq mouvements de défense de la jeunesse appellent à une quatorzième journée nationale d’action, mardi, pour prouver que l’opposition à cette mesure d’âge reste très forte.

L’objectif est aussi de mettre la pression sur l’Assemblée nationale, quarante-huit heures avant un débat très attendu dans l’Hémicycle. Jeudi, la proposition de loi du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) visant à abroger la réforme doit être examinée en séance.

Mais les espoirs entretenus par ce texte sont retombés depuis que son article 1er, relatif à la suppression du décalage de l’âge d’ouverture des droits à une pension, a été retoqué, le 31 mai, lors des discussions en commission des affaires sociales.

Lire aussi : Réforme des retraites : quatorzième journée de mobilisation, l’intersyndicale refuse d’abdiquer

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Le 06/06 à 07:35

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Suivez la 14e journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites avec nos journalistes et photographes sur le terrain.

 

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