1980 : le discours choc de Coluche à propos des «violences policières»

Des cas de violences perpétrées par des forces de l’ordre dans le cadre de manifestations faisant suite à l’adoption du texte sur la réforme des retraites ont été relevés. En 1980, Coluche se montrait très engagé sur la question.

Par la rédaction de l’INA – Publié le 05.06.2020 – Mis à jour le 22.03.2023

Antenne 2 Midi | Antenne 2 | 10/03/1980 Invité du journal d’Antenne 2, Coluche échange avec Patrick Lecocq sur les violences de la police. Coluche avait demandé à débattre avec un représentant de la police, mais il se retrouve seul face au journaliste. Il énumère les dernières violences commises par la police. Il n’est pas contre la police en général, mais il leur reproche de tirer dans le dos des arabes. Il pense que les policiers devraient être mieux recrutés et parle de l’état des commissariats.
Coluche et la police – 1980 – 03:37 – vidéo

L’ACTU.

Des actes de «violences policières» et des arrestations qualifiées «d’arbitraires» ont eu lieu dans plusieurs villes de France avec les rassemblements spontanés contre le 49.3 utilisé pour adopter la réforme des retraites.

L’ARCHIVE.

Nous sommes le 10 mars 1980, Coluche est l’invité du journal de la mi-journée d’Antenne 2. Il n’est pas encore candidat à l’élection présidentielle de 1981, il le sera quelques mois plus tard. En plateau, Patrick Lecocq le fait réagir sur différents sujets d’actualités. Mais avant la fin du JT, l’humoriste engagé aborde la question des «violences policières». Il souhaitait débattre avec un représentant syndical des forces de l’ordre qui avait décliné l’invitation. Pas de quoi déstabiliser le comédien qui dégaine une feuille de papier sur lequel il lit une liste de blessés ou de tués présumés par les forces de l’ordre depuis le début de l’année. Car, dit-il, «j’ai des revendications à faire à propos de la police» tout en appelant dans une formule dont on perçoit à travers son petit sourire qu’il saisit la portée : «Il faudrait quand même qu’à la fin de l’année, il y ait moins de mort du côté des assassins que du côté de la police, ça me paraît indispensable que l’équilibre reste entier, voyez-vous». Il ne sera pas interrompu lors de son propos.

Puis il interpelle l’opinion publique, maniant ironie, dérision et provocation, non sans préciser qu’il n’est pas contre la police «qui n’a pas un rôle facile en général» tout en interrogeant : «Expliquez-moi pourquoi un policier qui fait son devoir tire toujours sur un arabe, en tombant, derrière dans le dos ? Expliquez-moi ce que les policiers foutent dans le dos des arabes avec un révolver à la main, et à chaque fois, il tombe ! Racontez-moi pourquoi !»

Il poursuit : «Du moment qu’il y a une raison, je suis d’accord. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de raison !» Il rectifie : «Il y en a une en fait. C’est que les policiers se croient extrêmement couverts. Je suis pour le principe de la police (…) mais je pense que les policiers devraient d’abord être mieux recrutés (…)».

L’humoriste raconte ensuite, toujours avec provocation, ses propres expériences où il est lui-même arrêté : «Ils pourraient les repeindre (les locaux), ils pourraient être polis avec les gens qui viennent et qui les payent avec leurs impôts (…)». Et de conclure : «On a vraiment l’impression d’être attrapé par une bande de brigands quand on va au commissariat. Ça fait peur !»

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