420 000 personnes se sont déjà mobilisées, et nous avons plus que jamais besoin de la force supplémentaire que chaque voix citoyenne peut nous conférer pour faire face aux lobbys des firmes.
Le temps presse : la Commission européenne doit sortir officiellement sa proposition le 5 juillet.
Mais notre équipe a eu accès à de premiers documents qui ont “fuité”, qui nous ont glacé le sang.
La Commission propose ni plus ni moins que de maquiller les OGM nouvelle génération en plantes « naturelles », pour les soustraire aux règlements européens…
…pour ne pas obliger les firmes à démontrer leur absence de risque pour les pollinisateurs, l’environnement ou la santé humaine, et retirer toute labellisation OGM pour les cacher aux yeux des agriculteurs et des consommateurs…
… et leur ouvrir grand le marché agricole de l’UE et les vannes de la PAC, qui permettront de subventionner grassement ces nouveaux OGM à grand renfort d’argent public.
Un coup de maître pour les firmes et leurs actionnaires…
… et une trahison insupportable de la part de nos représentants, qui contournent sans états d’âme la volonté de la population européenne majoritairement opposée aux OGM, en faisant passer en catimini des règlements qui permettront leur utilisation à grande échelle dans la nature…
… tout en prévoyant de les dissimuler aux yeux des citoyens !
Car les textes que nous avons eus en main sont clairs, et nécessitent que les citoyens s’y opposent de toute urgence :
1/ La Commission a intégralement cédé aux demandes des lobbys, en faisant passer les OGM nouvelle génération (c’est à dire, obtenus avec de nouvelles techniques génétiques, comme les ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9), pour… des plantes « conventionnelles ».
Il est ni plus ni moins prévu d’ignorer que ces plantes ont été trafiquées en laboratoire, et que leur ADN a été modifié artificiellement, en faisant « comme si » ces changements étaient « naturels ».
Ce n’est pas une mauvaise plaisanterie, c’est bel et bien ce qui est écrit noir sur blanc p.8 et 9 dans la Proposition de régulation du Parlement européen et du Conseil sur les plantes obtenues par certaines nouvelles techniques génomiques².
Si la Commission européenne va au bout de ce projet délirant, vous trouverez des OGM dans la nature et jusque dans votre assiette, sans pouvoir y échapper puisqu’ils seront considérés comme « naturels »…
2/ La Commission européenne est prête à faire prendre un nouveau risque complètement fou aux abeilles et à toute la biodiversité en voie d’extinction, en exemptant d’évaluation environnementale et sanitaire la majorité des OGM nouvelle génération. Selon son texte, une infime partie des nouveaux OGM devront démontrer leur innocuité envers l’environnement pour être autorisés. Tous les autres, considérés comme des plantes conventionnelles, “normales”, pourront directement être déversés dans la nature.
Les risques sont pourtant bien réels : les scientifiques qui ont pu analyser ces nouvelles technologies ont, par exemple, identifié de nombreux cas de mutations non prévues de la plante modifiée³, qui peuvent transformer un banal colza, tournesol ou maïs en piège toxique pour les abeilles et autres insectes⁴, et répandre de nouveaux types d’allergènes pour la population humaine⁵.
La transformation artificielle de certains gènes en laboratoire, pour forcer certains aspects comme la production d’huile dans le cas de la cameline utilisée pour faire des biocarburants, peut impacter d’autres fonctions qui permettaient jusqu’ici de fournir un pollen suffisamment nutritif pour les abeilles.
A petite échelle, de tels changements seraient peut-être passés inaperçus… Mais il est ici question de remplacer petit à petit toutes les plantes de l’agriculture intensive par ces nouvelles plantes OGM – en faire une nouvelle « norme » dans l’industrie des semences, et favoriser leur utilisation sur des centaines de milliers d’hectares de champs !
Les carences alimentaires des abeilles⁶ et autres pollinisateurs fragiliseraient encore davantage ces précieux butineurs déjà menacés d’extinction.
Surtout, les scientifiques sont unanimes : les écosystèmes déjà au bord de la rupture seront incapables de s’adapter à un bouleversement aussi massif dans leur équilibre millénaire⁷.
Mais il y a encore pire – et c’est la raison pour laquelle Bayer-Monsanto et consorts se frottent déjà les mains :
Les spécialistes alertent sur le haut potentiel de contamination génétique de ces cultures OGM envers les autres plantes sauvages et cultures alentour.
De nombreuses recherches ont démontré que les gènes modifiés en laboratoire peuvent être transmis d’une plante à l’autre, notamment grâce aux abeilles qui transportent le pollen contaminé de fleur en fleur⁹…
… inoculant ainsi progressivement la modification génétique artificielle aux plantes naturelles, y compris dans les champs en agro-écologie, en bio…
… qui n’auraient aucun moyen, ni de s’en prémunir, ni de prouver à terme que leurs cultures sont « sans OGM » !
L’autorisation de ces nouveaux OGM en agriculture signerait l’arrêt de mort des agricultures alternatives, agroécologiques ou bio…
… qui sont pourtant le meilleur espoir dont nous disposons, actuellement, pour construire un modèle agricole respectueux des pollinisateurs et du vivant, et espérer enrayer l’extinction en cours…
… mais qui échappent encore à la tutelle de l’agrochimie, et n’alimentent pas les comptes en banque de ses actionnaires.
Nous devons former un barrage de dizaines, de centaines de milliers de personnes, pour défendre et protéger ces initiatives courageuses et indispensables qui montrent qu’on peut produire notre alimentation sans massacrer les abeilles et bouleverser irréversiblement les fragiles équilibres du vivant.
Rejoignez-nous dans ce combat, et transmettez l’alerte autour de vous.
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