Communiqué de La France Insoumise 04
Mardi 27 juin, le jeune Nahel, 17 ans, a été exécuté par un policier lors d’un contrôle routier. Le soir même, les quartiers populaires de Nanterre et des grandes villes de France se sont insurgés en réaction au meurtre de l’adolescent.
Depuis 7 jours, la jeunesse de ces quartiers se soulève, depuis 7 jours, le gouvernement « appelle au calme » par la répression policière. Alors que l’ONU relève les « profonds problèmes de racisme et de discriminations parmi les forces de l’ordre en France », le président Macron préfère mettre en cause les parents, les réseaux sociaux et les jeux vidéo, plutôt que sa politique.
Il n’y aura pas de calme sans justice.
Il n’y aura pas de calme sans réponse politique aux problèmes auxquels la jeunesse est confrontée quotidiennement depuis trop longtemps.
Aux partis politiques de droite, Renaissance, Les Républicains et le Rassemblement National, qui nous accusent de mener « la politique du chaos », nous répondons que nous n’avons jamais appelé à la violence mais que nous pensons qu’il faut entendre la révolte comme le sursaut d’un peuple qui n’est pas écouté.
Au député RN de la première circonscription des Alpes de Haute Provence qui explique que nos « élus enveniment les violences », nous répondons que son parti a refusé de rendre hommage au maire de Saint-Brévin-les-Pins, dont les véhicules et le domicile ont été incendiés par des nervis d’extrême-droite ; que nous attendons toujours qu’il s’émeuve des multiples attaques violentes des groupuscules fascisants ; et qu’il n’a rien d’autre à proposer qu’un « soutien aux forces de l’ordre » qui ne règle rien.
À vous qui condamnez l’insurrection sans aucune réflexion politique, nous proposons un plan d’urgence.
La France insoumise 04 condamne le meurtre de Nahel et la réponse autoritaire et répressive du gouvernement face au soulèvement des quartiers populaires.
Nous demandons une réponse politique d’urgence par :
- L’abrogation immédiate des dispositions « permis de tuer » de la loi Cazeneuve de 2017, responsable de l’explosion des décès suite à des refus d’obtempérer.
- La création d’une commission « Vérité et Justice » sur les violences policières ayant entrainé la mort ou la mutilation de citoyens pour en établir toutes les responsabilités.
- Le dépaysement immédiat de toute affaire de violences policières, la réforme complète de l’IGPN et la création d’un service d’enquête indépendant.
- La prise en charge par l’État des réparations des commerces, des logements et des lieux publics dégradés ces derniers
- Une réforme en profondeur de la police nationale pour rebâtir une police républicaine mieux formée et débarrassée de toute forme de racisme.
- Un programme d’action global contre les discriminations incluant notamment la création d’un Commissariat à l’égalité, de pôles spécialisés au sein des cours d’appel et la mise en place du récépissé de contrôle d’identité pour lutter contre le contrôle au faciès.
Comme les quartiers populaires, le monde rural est confronté au recul des services publics et à l’inflation. C’est pourquoi nous demandons également une réponse politique sur le long terme par :
- Un plan d’investissement public pour le rétablissement des services publics, le logement, l’école publique, l’accès à la santé et à la culture, les transports, le financement des associations et des centres
Nous sommes les territoires oubliés et abandonnés du pays.
Soyons solidaires et unis
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