Mardi 16 avril, des dizaines de manifestants ont défilé dans les rues de Tripoli pour dénoncer le supposé soutien de la France au maréchal Haftar, dont l’offensive sur la capitale a coûté la vie à 150 personnes depuis le début du mois. Les manifestants étaient vêtus de gilets jaunes, en référence au mouvement de contestation français.
Quelques dizaines de manifestants, dont plusieurs portants des gilets jaunes, ont dénoncé mardi 16 avril à Tripoli ce qu’ils ont qualifié de « soutien » de la France au maréchal Haftar, dont les hommes mènent actuellement une offensive contre la capitale libyenne.
Les manifestants portaient les fameux gilets fluorescents en référence au mouvement français des Gilets jaunes en fronde contre la politique fiscale et sociale du président français Emmanuel Macron depuis novembre 2018. « La France doit cesser de soutenir le rebelle Haftar en Libye », « la France fournit des armes aux rebelles pour le pétrole », pouvait-on lire en français sur des pancartes brandies par les manifestants.
Près de 150 morts depuis le début de l’offensive
Rassemblés sur la place d’Alger au cœur de la capitale, les manifestants ont appelé à rompre les relations diplomatiques avec les pays qui « appuient l’agression », en référence à l’offensive du maréchal Haftar.Ils ont encore estimé que le soutien de pays à Haftar « peut être considéré comme une déclaration de guerre » à la Libye.
De violents combats opposent depuis le 4 avril en banlieue sud de Tripoli les forces du Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, à l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée du maréchal Haftar, qui veut s’emparer de la capitale, siège du GNA.
Vendredi 12 avril, lors d’une manifestation contre l’attaque de Haftar, des slogans contre le gouvernement français avaient déjà fusé. Considérée comme un des appuis du maréchal Khalifa Haftar, au même titre que l’Égypte ou les Émirats Arabes Unis, la France a cependant démenti avoir soutenu son offensive sur Tripoli.
Paris accusé de soutenir Haftar
Le 8 avril, une source diplomatique française avait indiqué que Paris n’avait aucun « plan caché » pour mettre au pouvoir Haftar, auquel elle « ne reconnaîtra aucune légitimité » s’il prenait le contrôle de Tripoli par les armes. Mais les pro-GNA accusent Paris de bloquer notamment des résolutions condamnant l’offensive au Conseil de sécurité de l’ONU ou à l’Union européenne.
« Il y a des divergences dans la position européenne, en raison du différend entre la France et l’Italie (sur la Libye) », a déclaré lundi 15 avril le ministre des Affaires étrangères du GNA, Mohamad Tahar Siala, alors que Rome affiche clairement son soutien au GNA.
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