Policier ultra violent y compris d’après les témoignages recueillis auprès de ses propres collègues, plusieurs vidéos ont démontré son agressivité gratuite envers des manifestants.
Certaines scènes n’ont pas été filmées mais nombreux sont ceux qui ont croisé sa matraque.
Adhérent au Syndicat National des Commissaires de la Police nationale (SCPN), il est décrit comme proche du milieu corse.
Son grand frère Michel Toni est considéré comme l’un des derniers parrains corses de sa génération.
Le nom du policier apparaît dans plusieurs affaires obscures, allant jusqu’à être rétrogradé pour des affaires qui font « mauvais genre ».
Face à la police judiciaire, il reconnaît sa participation dans une affaire de malversations pour Charles Pasqua où il participait à des versements annuels de 25 000 euros en cash pour des personnalités liées à la Françafrique.
Proche des Républicains et des sphères Sarkozystes, son ascension a été facilitée par Bernard Squarcini, dit « le Squale », ancien chef des renseignements et bientôt jugé pour trafic d’influence. Ce dernier aurait utilisé ses réseaux liés à son ancien poste pour en faire bénéficier le groupe LVMH.
C’est grâce à lui que Paul-Antoine Tomi aurait été nommé commissaire en 2003.
Jusqu’en 2016 il opérait pour la DGSI à la tête du centre d’écoute de Boullay-les-Troux dans le 91.
En 2016, il prend la tête de la Division régionale des motocyclistes de la préfecture de police de Paris (DRM), et se retrouve donc à la tête de la tristement célèbre Brav-M.
Enfin à partir de 2019, il monte encore en grade et devient chef d’état-major adjoint de la Direction de l’Ordre Public et de la Circulation (DOPC), grâce à Didier Lallement qui le décore.
Les deux partagent une passion commune pour le goût du sang.
Son dernier fait d’arme aurait contribué à la démission de l’ancien préfet qu’il finira peut-être un jour par remplacer.
Il copilotait la gestion désastreuse de la finale de la Ligue des Champions en compagnie d’Alexis Marsan, un autre sociopathe du même acabit.
Deux articles très intéressants publiés par Streetpress et Mediapart, dont nous recommandons la lecture, dressent un portrait plus complet de ce policier.
Au moins le message est clair : il n’est même plus question de leurrer l’exemplarité pour monter en grade, les pistons et la violence suffisent amplement.
La police républicaine n’est pas réformable, elle n’est qu’un exécutant direct auprès d’un État autoritaire à la dérive.
Le lourd pedigree du commissaire matraqueur de la place de la République
Le policier filmé samedi 30 janvier en train de matraquer violemment un manifestant à Paris n’est autre que le commissaire divisionnaire Paul-Antoine Tomi, le frère du « parrain des parrains » corse Michel Tomi. Son avocat plaide un usage légitime de la force.
2 février 2021
Le policier filmé samedi 30 janvier en train de matraquer violemment un manifestant à Paris, dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, n’est autre que le commissaire divisionnaire Paul-Antoine Tomi, un gradé au parcours déjà sulfureux du fait de ses liens avec son frère, le « parrain des parrains » corse Michel Tomi, le tout sous la protection de l’ancien chef des services secrets intérieurs Bernard Squarcini.
L’identité du commissaire, actuellement patron de la Division régionale motocycliste (DRM) au sein de la préfecture de police de Paris, a été dévoilée, lundi 1er février, par le site d’information StreetPress, qui indique que le policier est par ailleurs soupçonné d’avoir usé ces derniers mois à plusieurs reprises de « méthodes musclées » pour mater la contestation sociale et politique dans la rue.
Interrogée par Mediapart, la préfecture de police de Paris n’a fait aucun commentaire officiel, mais des sources internes confirment qu’il s’agit bien de Paul-Antoine Tomi, tout comme l’avocat de celui-ci, Me Olivier Bluche.
Le commissaire Tomi a été filmé samedi dernier vers 17 heures par un journaliste du média en ligne Brut, Rémy Buisine, alors que la manifestation parisienne contre la loi « Sécurité globale » prenait fin place de la République, dans le centre de la capitale.
Sur la vidéo, qui a été vue près d’un million de fois en 48 heures, on peut observer le gradé, suréquipé et encadré par deux autres policiers, asséner une bonne dizaine de coups de matraque sur un manifestant assis puis à terre, manifestement désarmé et sans que celui-ci semble faire l’objet d’une interpellation.
La diffusion de ces images – et l’indignation qu’elles ont immédiatement suscitée – a provoqué l’ouverture d’une enquête administrative à la demande du préfet de police de Paris, Didier Lallement.
Selon l’avocat du commissaire Tomi, qui dit s’appuyer sur d’autres vidéos obtenues « en source ouverte », l’homme qui a reçu des coups de matraque télescopique ne serait pas un manifestant pacifique, mais un « black bloc qui, encapuchonné et tout de noir vêtu quelques instants avant, a donné des coups de pieds au policier ». « Mon client a par conséquent fait un usage légitime de la force lors de l’évacuation de la manifestation », précise Me Bluche, qui dit ne pas savoir si le manifestant en question a fait depuis l’objet d’une interpellation.
L’identité du policier matraqueur a été tenue confidentielle durant plusieurs jours jusqu’aux révélations de StreetPress, qui s’est illustré ces derniers mois avec des enquêtes dénonçant plusieurs faits de violences policières en France.
Dans son article, le site d’information rappelle que le commissaire Tomi est notamment le responsable direct des unités BRAV-M de la préfecture de police, dont les méthodes d’intervention sont régulièrement mises en cause par des spécialistes et observateurs du maintien de l’ordre en France. Il a aussi fait partie des fonctionnaires de police décorés en 2019 de la médaille de la sécurité intérieure à la suite des manifestations de « gilets jaunes ». La même année, il a participé à l’élaboration du schéma national du maintien de l’ordre.
Mais avec le dévoilement du nom de Paul-Antoine Tomi, c’est tout un curriculum vitae déjà riche en sourdes polémiques qui a resurgi. Car Paul-Antoine Tomi n’est pas exactement n’importe qui, en tout cas pas un policier tout à fait comme les autres, ainsi que Mediapart a pu le documenter depuis 2015.
Paul-Antoine Tomi a longtemps été affecté à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, aujourd’hui DGSI), l’un des principaux services secrets français, sous les ordres de son directeur Bernard Squarcini, dont il est un proche.
Dans le même temps, le mélange des genres avec son frère Michel, surnommé le « parrain des parrains », figure du milieu corse qui suscite depuis des décennies la curiosité de la justice dans des affaires financières au parfum mafieux liées avec la politique, le grand banditisme et le continent africain, a pu paraître total.
En effet, Paul-Antoine Tomi n’est pas seulement le frère de Michel – on ne choisit pas sa famille –, il entretient avec lui des liens qui, au sein de la hiérarchie policière et dans plusieurs palais de justice français, ont de nombreuses fois suscité l’incompréhension de fonctionnaires aguerris.
« Tout ce que je peux vous dire, c’est que le commissaire Tomi n’a jamais été inquiété ni de près ni de loin pour sa filiation », veut nuancer son avocat, Me Olivier Bluche.
Comme Mediapart l’a déjà raconté, un homme de main du parrain corse avait affirmé à la police judiciaire, il y a quelques années sur procès-verbal, remettre régulièrement de fortes sommes d’argent en espèces à Paul-Antoine Tomi, alors commissaire à la DCRI, de la part de son frère.
Interpellé en juin 2014 à son domicile dans le cadre d’une enquête sur le système Tomi, Valentin R., à la fois chauffeur de luxe et convoyeur d’espèces au service du clan, s’était montré particulièrement bavard face aux enquêteurs, interloqués par tous les sous-entendus qui peuplaient des écoutes téléphoniques entre lui et le commissaire Tomi.
Dans une écoute de septembre 2013, on entendait par exemple un Paul-Antoine insistant auprès du lieutenant de son frère : « Dis-moi quand est-ce qu’on peut se voir ? »
Après 24 heures de garde à vue, Valentin R. ne fera pas mystère de l’objet de ses rencontres avec le policier : « Paul-Antoine demande à me rencontrer pour savoir si son frère a de l’argent à lui donner. » Et de préciser : « Il lui donne environ 20 000 à 25 000 euros par an en espèces, répartis tous les trois mois environ. »
À la question de savoir si ces dons d’argent étaient une éventuelle contrepartie à des transmissions d’informations confidentielles, Valentin R. a été catégorique : « Pas du tout. »
Dans cette même enquête, les policiers étaient également parvenus à intercepter une conversation entre Michel Tomi lui-même et son frère commissaire. Datée du 9 octobre 2013, cette écoute était particulièrement révélatrice des précautions prises par les deux hommes pour échanger à l’abri des oreilles extérieures :
– Michel Tomi : « Allô ? »
– Paul-Antoine Tomi : « Allô. »
– Michel : « Ouais… Ça va ? »
– Paul-Antoine : « Je peux te donner un numéro de téléphone ? »
– Michel : « Ouais, attends. Ne bouge pas, comme ça je t’appelle d’un coin tranquille… Moi-même j’en ai un là. Je ne suis pas tranquille. Vas-y ! »
– Paul-Antoine : « 07.XX.XX.XX.XX. »
D’après le journaliste Pierre Péan, auteur d’un ouvrage sur la mafia corse, Compromissions (Éd. Fayard), Paul-Antoine Tomi n’aurait jamais dû obtenir son habilitation secret défense en raison de sa vulnérabilité, liée à son environnement familial. Son dossier d’habilitation ne comporterait d’ailleurs pas la mention de son lien avec Michel Tomi, selon Péan.
Le fait est que Michel le parrain ne fait pas que donner de l’argent en cash à Paul-Antoine le commissaire, il s’occupe aussi personnellement de sa carrière policière.
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