A Gaza, un «massacre de masse» pour Mélenchon, Roussel et Tondelier, des «dommages collatéraux» selon le RN

This photograph taken on October 24, 2023, shows a general view of the French National Assembly during a session of questions to the government. (Photo by Thomas SAMSON / AFP)
La guerre entre le Hamas et Israël

Depuis l’intensification de l’attaque israélienne, la gauche a retrouvé ce samedi 28 octobre un semblant d’union dans la dénonciation. Le reste du paysage politique ne dit rien, excepté le RN, qui estime qu’Israël a laissé du temps aux civils pour «fuir».

par LIBERATION

publié le 28 octobre 2023

Depuis vendredi soir et l’intensification de l’attaque israélienne sur Gaza, cette même gauche a retrouvé un semblant d’union. Tout du moins dans la dénonciation de l’opération de Tsahal. Sans – on l’imagine – se concerter vu l’ambiance entre eux, l’insoumis Jean-Luc Mélenchon, le communiste Fabien Roussel et l’écolo Marine Tondelier ont utilisé la même qualification de «massacre de masse» pour dénoncer le déluge de bombes largué par l’armée israélienne sur l’enclave palestinienne.

«Ce moment de l’histoire est la honte à jamais pour les criminels qui le commettent, pour ceux qui les soutiennent inconditionnellement, pour ceux qui laissent faire et pour ceux qui ont peur de protester», a écrit sur Twitter (rebaptisé X) le triple candidat LFI à la présidentielle, depuis la République démocratique du Congo où il est en visite.

«Silence complice»

En déplacement en Martinique, le secrétaire national du PCF a, lui, fait part de son «émotion» et de sa «colère» face à ce qu’il qualifie de «massacre de masse». Sur le réseau social, Fabien Roussel a fustigé «l’inaction coupable» et le «silence complice de la France, de l’Union européenne, de tous ces pays occidentaux qui aujourd’hui n’agissent pas [et] laissent ce massacre se perpétrer».

Marine Tondelier a réclamé elle aussi, dès vendredi soir, que «la France et la communauté internationale [mettent tout] en œuvre pour faire cesser immédiatement le massacre de masse en cours» à Gaza. Ce samedi 28 octobre, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-les Verts – rebaptisé il y a deux semaines Les Ecologistes – a dénoncé sur Twitter la volonté selon elle d’«Israël […] d’invisibiliser ses crimes à Gaza»«Images et témoignages sont de plus en plus rares alors que morts et massacres se multiplient, écrit-elle en relayant une vidéo d’Al-Jazira. Des médias trouvent des sources pour montrer cette réalité. Les principaux médias français doivent faire de même.»

Checknews

Sans toutefois utiliser de son côté le terme de «massacre de masse», le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, avait renouvelé vendredi 27 octobre au soir sa demande d’un «cessez-le-feu»«Puisque tout le monde s’accorde à dire que le Hamas ne représente pas le peuple palestinien, qu’il est un groupe terroriste qui prend en otage sa propre population, alors le gouvernement israélien ne peut pas bombarder aveuglément les civils de Gaza», avait-il affirmé sur Twitter.

Ce samedi 28 octobre après-midi, le socialiste a déploré le fait que «le Hamas est en train de tenir tous ses objectifs». Soit : «Imposer la terreur. Obtenir une riposte disproportionnée véritable punition collective, faire tomber les accords d’Abraham, diviser l’opinion publique internationale. Et ses leaders dorment au chaud au Qatar et en Iran. […] Pendant que Gaza étouffe sous les bombes et la privation, les colons avancent en Cisjordanie.»

«Soirée de l’euro pétanque»

Dénonciations à gauche. Mutisme dans le reste du paysage politique français. Du côté de la majorité, aucun responsable de premier plan n’a pour l’instant réagi à l’intensification de l’offensive de Tsahal. Rien chez le secrétaire général du parti, Stéphane Séjourné, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ou au sein du gouvernement. Pareil à droite : le dernier message sur les réseaux sociaux du président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, date de vendredi soir et concerne… une «magnifique soirée de l’euro pétanque à Cagnes-sur-Mer».

Pas mieux à l’extrême droite. Aucune réaction de Marine Le Pen ou de Jordan Bardella au Rassemblement national. Pourtant, lorsqu’on interroge un de leurs porte-parole, comme Julien Odoul, ce samedi matin sur France Info, la position est claire : «Le gouvernement israélien a laissé beaucoup de temps pour permettre à la population gazaouie de fuir», a affirmé le député de l’Yonne, dénonçant «la fourberie» et «la perversité des islamistes du Hamas»«Comme dans toute guerre, et c’est malheureux, il y a des dommages collatéraux», a-t-il poursuivi, estimant ce déluge de bombes justifié «compte tenu de la gravité des actes qui ont été commis» lors du «pogrom» du 7 octobre.

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