La guerre entre Israël et le Hamas est entrée « dans une nouvelle phase » : ce qu’il faut retenir du week-end

29 October 2023, Palestinian Territories, Al -Bureij: A Palestinian man looks on the remains of destroyed buildings around Al-Bilal mosque in Al -Bureij camp, following Israeli airstrikes. Photo: Mohammed Talatene/dpa (Photo by Mohammed Talatene/picture alliance via Getty Images)
Le HuffPost :

L’ONU dit craindre une « avalanche de souffrances humaines » après les bombardements massifs de l’armée israélienne sur la bande de Gaza.

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La bande de Gaza est complètement détruite par les bombardements israéliens, comme ici, photo prise le 29 octobre.

INTERNATIONAL – Trois semaines après l’attaque surprise du Hamas contre Israël, la guerre a pris un nouveau tournant. L’État hébreu a débuté une campagne de bombardements massifs dans la bande de Gaza vendredi 27 octobre au soir, prélude d’une potentielle intervention terrestre. La guerre est « entrée dans une nouvelle phase », a déclaré samedi le ministre de la Défense israélien Yoav Gallan.

• La guerre monte d’un cran

Samedi, l’armée israélienne a revendiqué avoir frappé dans la nuit « 150 cibles souterraines » dans le nord de la bande de Gaza où, selon l’armée, le Hamas dirige ses opérations depuis un gigantesque réseau de tunnels sous-terrain surnommé le « métro de Gaza ».

« Plusieurs terroristes du Hamas (ont été) tués » dont un responsable « ayant pris part à l’organisation du massacre du 7 octobre », a-t-elle ajouté. Dans la journée de samedi, des avions de combat ont encore touché « 450 cibles » dont des centres de commandement. Dans le même temps, Tsahal a augmenté le nombre de ses troupes dans la bande de Gaza. « Elles se sont jointes à celles qui se battent déjà là-bas », a déclaré un porte-parole. « Nous augmentons graduellement les opérations terrestres et l’étendue de nos forces », a-t-il précisé.

Ce dimanche, le Hamas affirme être engagé « dans des violents combats au moyen d’armes automatiques et antichars avec les forces de l’occupation effectuant une incursion dans le nord-ouest de Gaza ».

Par ailleurs, le réseau internet coupé depuis les frappes de vendredi « est en train d’être rétabli dans la bande de Gaza », a indiqué dimanche l’organisme de surveillance du réseau Netblocks sur X (ex-Twitter). La principale compagnie téléphonique de Gaza, Paltel, a confirmé sur Facebook « le retour graduel des services ».

Le dernier bilan partagé par le gouvernement gazaoui fait état de plus de 8 000 morts côté palestinien, « dont la moitié sont des enfants ». Côté israélien, plus de 1 400 personnes ont été tuées dans le pays, essentiellement des civils et la majorité le jour de l’attaque du Hamas, selon les autorités locales.

• Benjamin Netanyahou s’excuse après un tweet

Après l’attaque massive de l’armée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a parlé d’une « deuxième étape » dans cette guerre, dont il prévient qu’elle sera « longue et difficile ». L’objectif est « clair : détruire les capacités militaires et la direction du Hamas ; ramener les otages à la maison », a-t-il affirmé.

Revenu au pouvoir fin 2022 pour diriger le gouvernement, Benjamin Netanyahou est cependant sur la sellette, accusé de n’avoir pas pris au sérieux les alertes sur la menace que représentait le Hamas avant le 7 octobre. « Jamais, en aucune circonstance, le Premier ministre n’a été alerté sur les intentions belliqueuses du Hamas », a écrit Benjamin Netanyahou sur X (ex-Twitter) en réponse aux critiques.

Mais le tweet, qui avait été posté vers le milieu de la nuit, a été retiré dans la matinée pour être remplacé par un tweet d’excuses dans lequel il dit avoir « eu tort » d’incriminer les militaires. Cet épisode pourrait un peu plus affaiblir « Bibi », alors que nombre d’analystes politiques en Israël estiment que la suite de sa carrière politique est fortement compromise pour n’avoir pas été en mesure d’assurer la protection de sa population.

• Les familles d’otages reçues par Netanyahou

Après une « nuit d’angoisse immense » en raison des bombardements sur Gaza, les familles des quelque 220 otages ont été reçues samedi par Benjamin Netanyahou, qui a promis qu’Israël « explorerait toutes les options » pour obtenir leur libération. Quatre femmes ont été libérées à ce jour, et le Hamas estime à « près de 50 » le nombre d’otages tués dans les bombardements.

L’organisation islamiste s’est d’ailleurs exprimée pour poser une condition à la libération des captifs : « vider les prisons de tous les détenus » palestiniens. « Si l’ennemi souhaite clore ce dossier de détenus d’un seul coup, nous sommes prêts à le faire. S’il veut un processus par étapes, nous sommes prêts aussi », a affirmé le porte-parole militaire du Hamas, Abou Obeida.

• La situation humanitaire s’aggrave

De son côté, l’ONU a dit craindre une « avalanche de souffrances humaines » dans la bande de Gaza où les habitants manquent d’eau, de nourriture, d’électricité. « La situation à Gaza devient de plus en plus désespérée d’heure en heure », a alerté ce dimanche le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.« Je regrette qu’au lieu d’une pause humanitaire cruellement nécessaire, soutenue par la communauté internationale, Israël ait intensifié ses opérations militaires », a-t-il poursuivi. Antonio Guterres a également réitéré son appel à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ».

L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) avait mis en garde contre un écroulement de « l’ordre public » dans la bande de Gaza après des pillages dans ses centres. Seuls 84 camions d’aide humanitaire ont pu arriver depuis le 21 octobre via le point de passage de Rafah avec l’Égypte, alors que l’ONU estime qu’il en faudrait 100 par jour. Le Caire, qui affirme que plus de 5 000 tonnes d’aide sont arrivées par avion sur son sol, accuse régulièrement Israël de ne pas autoriser l’entrée d’aide supplémentaire.

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