Live en cours
En direct, guerre Israël-Hamas : le chef de l’Organisation mondiale de la santé affirme avoir « perdu le contact » avec l’hôpital Al-Shifa de Gaza
L’armée israélienne a de nouveau démenti samedi avoir bombardé le plus important hôpital de l’enclave palestinienne et promis d’aider à évacuer les bébés qui y sont soignés.
Le point sur la situation à 6 h 30, dimanche 12 novembre
- Le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est alarmé tôt dimanche d’avoir « perdu le contact » avec ses interlocuteurs à l’hôpital Al-Shifa de Gaza, le plus grand du territoire, cible d’« attaques répétées ». Plus tôt, il avait affirmé que la moitié des 36 hôpitaux de la bande de Gaza ne fonctionnaient « plus du tout » et que « plus de 250 attaques » avaient visé le secteur de la santé à Gaza et en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre.
- L’armée israélienne a démenti samedi avoir bombardé l’hôpital Al-Shifa de Gaza. « Au cours des dernières heures, de fausses informations ont été diffusées selon lesquelles nous encerclons et bombardons l’hôpital Al-Shifa, a déclaré à la presse le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari. (…) Le Hamas ment sur ce qui se passe dans les hôpitaux. » L’armée israélienne a, en outre, promis d’aider à évacuer les bébés de l’hôpital.
- Les dirigeants de pays musulmans ont rejeté samedi l’argument israélien de « légitime défense » et demandé une résolution « contraignante » de l’ONU pour mettre fin à « l’agression » israélienne, dans une déclaration conjointe publiée à l’issue du sommet réunissant les membres de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, à Riyad.
- Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a affirmé que l’organisation islamiste chiite avait commencé à utiliser de nouvelles armes dans les attaques qu’elle mène quotidiennement contre Israël depuis le début de la guerre à Gaza, dont des drones-suicides, « pour la première fois dans l’histoire de la résistance au Liban », a-t-il déclaré. Il s’agissait de sa seconde allocution depuis le 7 octobre. Yoav Gallant, ministre de la défense israélien, a plus tard mis en garde le Hezbollah : « Ce que nous pouvons faire à Gaza, nous pouvons aussi le faire à Beyrouth. »
- L’extension de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza est « désormais inévitable », a estimé vendredi le ministre des affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian, allié du mouvement islamiste palestinien. Outre les Palestiniens du Hamas et du Jihad islamique engagés dans la guerre à Gaza, Téhéran soutient le Hezbollah et les rebelles houthistes du Yémen, qui ont annoncé avoir lancé plusieurs missiles en direction du territoire israélien.
- Des avions israéliens ont frappé la Syrie après des tirs sur le Golan annexé. « Il y a peu de temps, en réponse à l’attaque en direction du plateau du Golan [samedi], des avions de chasse ont frappé des infrastructures terroristes en Syrie », a annoncé l’armée israélienne tôt dimanche matin.
- Emmanuel Macron dénonce « l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé ». « Pas de tolérance pour l’intolérable », promet Emmanuel Macron dans une « Lettre aux Français » publiée samedi soir par Le Parisien, à la veille de la marche civique contre l’antisémitisme, à laquelle il ne participera pas.
- A Londres, quelque 300 000 personnes ont participé à une marche propalestinienne samedi, selon la police, qui a déclaré qu’il s’agissait de « de la plus importante marche » organisée dans la capitale britannique depuis le début de la guerre.
- Après la guerre, Benyamin Nétanyahou veut « autre chose » que l’Autorité palestinienne. « Il ne pourra pas y avoir une autorité dirigée par quelqu’un qui, plus de trente jours après le massacre [du 7 octobre], ne l’a toujours pas condamné (…). Il faudra autre chose là-bas. Mais, dans tous les cas, il faudra que la sécurité soit sous notre contrôle », a déclaré le premier ministre israélien, samedi, lors d’une allocution télévisée.
- Depuis le début du conflit, 11 078 personnes ont été tuées par les bombardements dans la bande de Gaza, a annoncé vendredi le ministère de la santé de Gaza, dirigé par le Hamas. La guerre a, en outre, fait au moins 1 200 morts du côté israélien selon un dernier bilan revu à la baisse, en majorité des civils tués le jour de l’attaque du Hamas, selon les autorités israéliennes.
L’OMS affirme avoir « perdu le contact » avec ses interlocuteurs à l’hôpital Al-Shifa de Gaza
Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est alarmé tôt dimanche d’avoir « perdu le contact » avec ses interlocuteurs à l’hôpital Al-Shifa de la ville de Gaza, le plus grand du territoire, cible d’« attaques répétées ».
Médecins sans frontières (MSF) avait plus tôt rapporté des « bombardements incessants » sur les hôpitaux de la ville. L’hôpital Al-Shifa a, selon l’ONG, été « touché plusieurs fois, y compris la maternité ».
Deux bébés prématurés « sont morts parce que leur incubateur ne fonctionnait plus, il n’y avait plus d’électricité », a raconté le docteur Mohammed Obeid, chirurgien de MSF au service néonatal, dans un message diffusé par l’ONG sur le réseau social X (anciennement Twitter). La situation dans cet hôpital est « vraiment catastrophique », a, de son côté, alerté Ann Taylor, la cheffe de mission de MSF dans les territoires palestiniens.
Le directeur de l’hôpital, Mohammed Abou Salmiya, a demandé « à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il cesse de viser des hôpitaux et des ambulances ». Mais l’armée israélienne a démenti samedi avoir ciblé l’hôpital, qualifiant de « fausses » les informations selon lesquelles ses troupes « encerclent et frappent » l’établissement.
Des avions israéliens bombardent la Syrie après des tirs sur le Golan annexé
Des avions de combat israéliens ont frappé des « infrastructures terroristes » en Syrie après des tirs en provenance de ce territoire vers la partie du Golan annexée par Israël, a annoncé l’armée israélienne tôt dimanche matin.
« Il y a peu de temps, en réponse à l’attaque en direction du plateau du Golan [samedi], des avions de chasse ont frappé des infrastructures terroristes en Syrie », a fait savoir l’armée dans un court communiqué.
Samedi, elle avait affirmé que deux projectiles tirés de Syrie étaient tombés dans des zones inhabitées du Golan et que les sirènes d’alerte avaient retenti dans la région.
Israël avait déjà frappé la Syrie vendredi, après la chute d’un drone sur une école d’Eilat (dans le sud d’Israël) en provenance de Syrie, selon l’armée israélienne.
Réunis à Riyad, les dirigeants arabes et musulmans ne s’entendent pas sur une réponse commune à Israël
Les résultats du sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Riyad ont mis en évidence samedi les divisions régionales quant à la manière de réagir au conflit, sur fond de craintes d’un embrasement dans la région. Les dirigeants de pays arabes et musulmans ont certes condamné les actions « barbares » des forces israéliennes à Gaza, mais ils se sont abstenus d’énoncer des mesures économiques et politiques punitives à l’encontre d’Israël.
Le sommet s’est déroulé dans un contexte de colère au Moyen-Orient, et au-delà, contre les bombardements d’Israël dans la bande de Gaza, menés en représailles à l’attaque perpétrée par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
Le communiqué final du sommet a rejeté les arguments d’Israël selon lesquels ce pays agit en état de « légitime défense » et a exigé que le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution « contraignante » pour mettre fin à « l’agression » israélienne. Il a également rejeté toute solution politique future du conflit qui maintiendrait la bande de Gaza séparée de la Cisjordanie, occupée par Israël.
L’Arabie saoudite « tient les autorités d’occupation [israéliennes] pour responsables des crimes commis contre le peuple palestinien », a, en outre, déclaré le prince héritier Mohammed Ben Salman, à l’ouverture du sommet. « Nous sommes certains que le seul moyen de garantir la sécurité, la paix et la stabilité dans la région est de mettre fin à l’occupation, au siège et à la colonisation », a-t-il ajouté.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, en visite pour la première fois en Arabie saoudite depuis le rapprochement des deux pays, a demandé aux pays islamiques de désigner l’armée israélienne comme une « organisation terroriste ».
L’Algérie et le Liban notamment ont proposé à certains pays de rompre les liens économiques et diplomatiques avec Israël et de cesser d’approvisionner en pétrole ce pays et ses alliés, selon des diplomates arabes. Toutefois, au moins trois pays, parmi lesquels les Emirats arabes unis et Bahreïn, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, ont rejeté cette proposition.
« Il est honteux que les pays occidentaux, qui parlent toujours des droits de l’homme et des libertés, restent silencieux face aux massacres en cours en Palestine », a déclaré, pour sa part, le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Le ministre des affaires étrangères saoudien, Fayçal Ben Farhan, a qualifié de « deux poids, deux mesures » les réactions internationales à la guerre entre Israël et le Hamas. « Je parle des pays qui (…) ferment les yeux sur le non-respect par Israël des bases du droit international », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a quant à lui souligné que Washington avait « la plus grande influence sur Israël » et « port[ait] [en conséquence] la responsabilité de l’absence de solution politique » au conflit.
L’armée israélienne dément avoir bombardé l’hôpital Al-Shifa de Gaza
L’armée israélienne a démenti, samedi, avoir bombardé l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de Gaza, qualifiant de « fausses » les informations selon lesquelles ses troupes « encerclent et frappent » l’établissement.
« Au cours des dernières heures, de fausses informations ont été diffusées selon lesquelles nous encerclons et bombardons l’hôpital Al-Shifa », a déclaré à la presse le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari.
« Le Hamas ment sur ce qui se passe dans les hôpitaux. Hier, il s’est empressé de nous accuser d’être responsables de l’attaque de l’hôpital Al-Shifa. Nous avons vérifié nos systèmes et avons constaté qu’il s’agissait d’une roquette mal tirée appartenant à des organisations terroristes de la bande de Gaza », a-t-il poursuivi, réaffirmant qu’il existait « un passage défini pour sortir et entrer du côté est de l’hôpital ».
L’hôpital pédiatrique Al-Rantissi a par ailleurs « a été évacué », car « un terroriste qui retenait un millier de Gazaouis en otage » a été éliminé, a ajouté Daniel Hagari.
Après la guerre, Benyamin Nétanyahou veut « autre chose » que l’Autorité palestinienne
Le premier ministre israélien a dit samedi vouloir « autre chose » que l’Autorité palestinienne, actuellement présidée par Mahmoud Abbas, pour diriger la bande de Gaza après la guerre qu’il y mène pour « éradiquer » le Hamas.
« Il ne pourra pas y avoir une autorité dirigée par quelqu’un qui, plus de trente jours après le massacre [du 7 octobre], ne l’a toujours pas condamné (…) Il faudra autre chose là-bas. Mais, dans tous les cas, il faudra que la sécurité soit sous notre contrôle », a déclaré Benyamin Nétanyahou, lors d’une allocution télévisée.
« Il nous faut un contrôle total de la sécurité avec la possibilité d’entrer quand nous le voulons pour déloger les terroristes qui peuvent émerger de nouveau. Il n’y aura pas d’autorité civile qui enseigne à ses enfants la haine d’Israël, la haine des Israéliens », a-t-il poursuivi.
« Le jour d’après, Gaza sera démilitarisée, il n’y aura plus de menace venue de Gaza pour Israël. Le massacre du 7 octobre a définitivement prouvé que tout endroit qui n’est pas sous contrôle sécuritaire israélien verra un retour de la terreur. Cela s’est vérifié en Cisjordanie », où l’armée israélienne multiplie les incursions, ajouté le chef du gouvernement.
Emmanuel Macron dénonce « l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé »
« Pas de tolérance pour l’intolérable », promet Emmanuel Macron dans une « Lettre aux Français » publiée samedi soir par Le Parisien, à la veille de la marche civique contre l’antisémitisme à laquelle il ne participera pas.
« L’attaque terroriste perpétrée le 7 octobre par le Hamas en Israël a suscité un effroi sans frontières. Mille deux cents personnes ont été assassinées avec une cruauté absolue. Quarante de nos compatriotes ont été victimes de la barbarie, huit sont portés disparus ou retenus en otage. Nous sommes tous meurtris. Tous aux côtés des familles. Tous mobilisés pour obtenir la libération de tous les otages », rappelle le chef de l’Etat.
« A cette douleur de la nation s’est ajoutée l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé. Qu’il soit religieux, social, identitaire ou racial, l’antisémitisme est toujours tel que le présentait Emile Zola : odieux. En un mois, plus d’un millier d’actes antisémites ont été commis sur notre sol. Trois fois plus d’actes de haine contre nos compatriotes juifs en quelques semaines que pendant toute l’année passée », poursuit-il, ajoutant : « Une France où nos concitoyens juifs ont peur n’est pas la France. Une France où des Français ont peur en raison de leur religion ou de leur origine n’est pas la France. »
L’Elysée avait fait savoir que le président de la République entendait s’adresser aux Français avant la manifestation organisée dimanche à l’appel des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher.
Les hôpitaux de Gaza bombardés de façon « incessante » depuis vingt-quatre heures, selon MSF
Les hôpitaux de Gaza-ville font l’objet de « bombardements incessants » depuis vingt-quatre heures, selon Médecins sans frontières (MSF). Celui d’Al-Shifa, le plus grand de l’enclave, a été « touché plusieurs fois, y compris la maternité », selon l’organisation.
Deux bébés prématurés « sont morts parce que leur incubateur ne fonctionnait plus », faute d’électricité, raconte le Dr Mohammed Obeid, chirurgien de MSF au service de néonatalité, dans un message diffusé sur le réseau social X (anciennement Twitter). Son service abrite une quarantaine de nouveau-nés prématurés, dont 17 sont en soins intensifs, a-t-il précisé.
« Un autre patient adulte est mort parce que son respirateur artificiel s’est arrêté. (…) Il n’y a pas d’électricité, pas d’eau, pas de nourriture » dans cet établissement où 600 personnes sont soignées, ajoute le médecin.
La situation à Al-Shifa est « vraiment catastrophique », a alerté Ann Taylor, cheffe de mission de MSF dans les territoires palestiniens.
Le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Robert Mardini, s’est déclaré « choqué et atterré par les images et les informations venant de l’hôpital ». De son côté, le directeur de l’hôpital, Mohammed Abou Salmiya, a demandé « à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il cesse de viser des hôpitaux et des ambulances ».
L’armée israélienne assure avoir permis l’évacuation de deux hôpitaux de Gaza
L’armée israélienne annonce samedi avoir permis l’évacuation des hôpitaux Al-Rantissi et Nasser, à Gaza. Des témoins avaient dit dans la nuit avoir vu l’hôpital pour enfants d’Al-Rantissi encerclé par des chars.
« Tous les hôpitaux de la ville de Gaza ont été visés » vendredi par l’armée israélienne, a quant à lui déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le directeur de l’hôpital Al-Shifa, selon lequel de chars israéliens ont ouvert le feu sur la maternité. Au 36e jour de guerre, 20 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza sont « hors service » selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
« A la suite des appels répétés aux habitants de la ville de Gaza à évacuer le nord de la bande de Gaza pour leur sécurité, en raison de l’activité militaire dans la zone, les [forces armées israéliennes] ont permis l’évacuation des hôpitaux Al-Rantissi et Nasser », écrit l’armée dans un communiqué.
« Les troupes des [forces armées israéliennes] ont ouvert et sécurisé une route d’évacuation hier [vendredi], par laquelle les civils peuvent se rendre à pied et en ambulance. Pendant l’activité [l’armée israélienne] pour sécuriser le corridor, des terroristes armés se sont approchés des troupes et ont tiré des roquettes RPG dans leur direction », ce qui a donné lieu à une riposte, poursuit-elle, ajoutant que les membres du Hamas sont présents dans des bâtiments civils, y compris l’hôpital Al-Rantissi, et « les exploitent cyniquement ».
Une vingtaine de membres des groupes armés de la bande de Gaza impliqués dans des attentats « éliminés », selon l’armée israélienne et le Shin Bet
L’armée israélienne et le Shin Bet, les services de renseignements intérieurs, ont « éliminé » une vingtaine de membres de groupes armés de la bande de Gaza impliqués dans des attentats commis ces dernières années, depuis le début des bombardements, annoncent les deux instances dans un communiqué.
« La moitié des terroristes éliminés appartiennent au “quartier général de Hegada”, l’organisme chargé du recrutement d’agents en Israël et à Jérusalem pour y commettre des attentats, ainsi que du financement et de la gestion des activités du Hamas en Israël », peut-on y lire.
« En outre, plus de 10 cibles ont été attaquées dans le quartier d’El-Amal, où séjournent les terroristes du Hamas qui ont été libérés de prisons israéliennes dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers et qui ont continué à promouvoir des activités terroristes après leur libération, en mettant l’accent sur le financement et la préparation des attentats du Hamas en Israël », ajoute l’armée.
Près de 200 000 Gazaouis sont passés du nord au sud de l’enclave en trois jours, selon l’armée israélienne
« Près de 200 000 personnes » ont quitté le nord de la bande de Gaza, où les combats contre le Hamas se sont intensifiés, pour se rendre dans le sud au cours des trois derniers jours, a déclaré le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, lors d’une conférence de presse.
Le gouvernement israélien a accepté que l’armée observe des « pauses » humanitaires quotidiennes pour permettre aux civils de fuir vers le sud du territoire, davantage épargné.
L’armée israélienne promet d’aider à évacuer les bébés du principal hôpital de Gaza
L’armée israélienne a promis samedi de contribuer à l’évacuation des nouveau-nés du plus grand hôpital de Gaza, alors que d’intenses combats opposent soldats et combattants du Hamas, autour de l’établissement.
« Le personnel de l’hôpital Al-Shifa a demandé que, demain, nous aidions à évacuer les bébés du service pédiatrique vers un hôpital plus sûr. Nous fournirons l’assistance nécessaire », a déclaré Daniel Hagari, porte-parole de l’armée, lors d’une conférence de presse.
Une manifestation à Paris pour un « cessez-le-feu » à Gaza
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi en France pour un « cessez-le-feu » dans la guerre entre Israël au Hamas et contre le « massacre » à Gaza, en se rassemblant notamment à Paris, Marseille, Toulouse, Rennes et Bordeaux, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse.
Dans le cortège parisien, qui avait pour mot d’ordre « Halte au massacre à Gaza ! La France doit exiger un cessez-le-feu immédiat », des partis et des associations classées à gauche et à l’extrême gauche étaient présentes, tels que La France insoumise (LFI), le NPA, les Ecologistes ou encore Attac. Les députés LFI Mathilde Panot et Eric Coquerel, dont le parti est sous le feu des critiques pour ses positions jugées ambiguës vis-à-vis de l’antisémitisme, étaient présents dans le cortège.
« Cette mobilisation, elle est indispensable, face aux massacres, car c’est un massacre qui est en cours aujourd’hui à Gaza avec plus de 10 000 morts (…) dans le silence d’une grande partie de la communauté internationale », a déclaré le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, dans la manifestation à Marseille, où au moins 1 300 personnes, selon la préfecture de police, ont défilé.
D’autres marches à Toulouse, Rennes, Nice ou Ajaccio ont également rassemblé de quelques centaines à quelques milliers de personnes, selon les autorités ou les organisateurs.
Au Liban, les Palestiniens solidaires du Hamas
A la frontière entre Israël et le Liban, les accrochages sont quotidiens entre les combattants du Hezbollah et l’armée israélienne. Le mouvement politico-militaire libanais, allié de Téhéran, avait lancé sa première frappe le 8 octobre.
Vendredi, dans son prêche devant la foule, qui compte notamment des sympathisants islamistes, mais aussi des députés laïcs et leurs soutiens, le mufti de Saïda, Salim Soussan, accuse Israël de « vouloir anéantir les habitants de Gaza » et appelle à « l’unité nationale » palestinienne. « Que Dieu donne la victoire aux résistants ! », lance-t-il. Des volontaires collectent de l’argent en vue de financer de l’aide humanitaire pour Gaza, sous la houlette de Dar El-Fatwa, l’institution sunnite au Liban. A l’entrée du stade, des jeunes vendent drapeaux palestiniens, keffiehs et tee-shirts à l’effigie des Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas.
Lire le reportage de Laure Stepha, envoyée spéciale du Monde à Saïda, dans le sud du Liban :
Lire aussi : Au Liban, les Palestiniens solidaires du Hamas
En images. La manifestation propalestinienne à Londres, sur fond de crise politique
Trois cent mille personnes ont manifesté samedi dans les rues de Londres pour réclamer un cessez-le-feu au Proche-Orient, cinq semaines après l’attaque du Hamas dans le sud de l’Etat hébreu et la riposte israélienne dans la bande de Gaza, selon la police londonienne.
Il s’agit « de la plus importante marche » organisée dans la capitale britannique depuis le début des hostilités, a précisé la Metropolitan Police. Un important dispositif de sécurité avait été déployé pour éviter d’éventuels débordements lors de cette manifestation organisée contre l’avis du gouvernement, après les commémorations de l’armistice de la première guerre mondiale. Des heurts entre la police des militants d’extrême droite ont éclaté, dans la matinée.
Le gouvernement conservateur avait clairement affiché son hostilité à la marche et de nombreuses voix au sein de la majorité s’étaient prononcées en faveur d’une interdiction pure et simple. La ministre de l’intérieur, Suella Braverman, a qualifié les manifestations de « marches de la haine ».
Yoav Gallant, ministre de la défense israélien, met en garde le Hezbollah : « Ce que nous pouvons faire à Gaza, nous pouvons aussi le faire à Beyrouth »
Le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, a prévenu samedi le Hezbollah, allié du Hamas, que Beyrouth pourrait subir le même sort que Gaza si la formation pro-iranienne entraînait le Liban dans une guerre. « Ce que nous pouvons faire à Gaza, nous pouvons aussi le faire à Beyrouth », a-t-il déclaré lors d’une visite dans le nord d’Israël, frontalier du Liban. « Si [le Hezbollah] commet de telles erreurs ici, les premiers à en payer le prix seront les citoyens » libanais, a-t-il mis en garde.
Dans l’après-midi, Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a affirmé samedi que l’organisation avait commencé à utiliser de nouvelles armes dans les attaques qu’elle mène quotidiennement contre Israël depuis le début de la guerre à Gaza. « Pour la première fois dans l’histoire de la résistance au Liban, nous utilisons les drones-suicides » pour attaquer des objectifs en Israël, a-t-il affirmé.
Aussi, il a communiqué sur le recours, ces derniers jours et pour la première fois, à « des missiles Burkan, qui peuvent transporter des charges explosives de 300 kilos à 500 kilos » et a assuré que le Hezbollah envoyait désormais « quotidiennement des drones de reconnaissance » en profondeur au-dessus d’Israël, « dont certains parviennent à Haïfa, Acre et Safed », dans le nord.
A Riyad, les dirigeants arabes et musulmans rejettent l’argument israélien de « légitime défense » et demandent une résolution « contraignante » de l’ONU pour mettre fin à « l’agression » israélienne
Dans une déclaration finale publiée samedi, les membres de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, réunis à Riyad, « refusent de qualifier cette guerre de légitime défense ou de la justifier sous quelque prétexte que ce soit » et exigent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza.
Aussi, les dirigeants de pays arabes et musulmans ont demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d’adopter « une résolution décisive et contraignante » pour mettre fin à « l’agression » israélienne dans la bande de Gaza, qui considèrent que s’abstenir de « le faire encourage Israël à poursuivre son agression brutale qui tue des innocents (…) et réduit Gaza en ruines ».
Ils disent, en outre, s’opposer à toute solution politique du conflit qui maintiendrait la bande de Gaza séparée de la Cisjordanie par Israël. L’Arabie saoudite « tient les autorités d’occupation [israéliennes] pour responsables des crimes commis contre le peuple palestinien », a déclaré le prince héritier, Mohammed Ben Salman, à l’ouverture du sommet.
« Nous sommes certains que le seul moyen de garantir la sécurité, la paix et la stabilité dans la région est de mettre fin à l’occupation, au siège et à la colonisation », a-t-il ajouté.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, en visite pour la première fois en Arabie saoudite depuis le rapprochement des deux pays, a invité les pays musulmans à désigner l’armée israélienne comme une « organisation terroriste ».
Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, a déclaré que le front à la frontière libano-israélienne « restera actif »
Lors d’une deuxième allocution depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré que son groupe armé avait utilisé de nouveaux types d’armes et frappé de nouvelles cibles en Israël ces derniers jours, promettant que le front dans le sud contre son ennemi juré resterait actif, samedi 11 novembre.
« Il y a eu une amélioration quantitative du nombre d’opérations, de la taille et du nombre de cibles, ainsi qu’une augmentation du type d’armes », a-t-il dit lors d’une allocution télévisée. Il a également déclaré que le Hezbollah avait utilisé un missile connu sous le nom de Burkan, décrivant sa charge d’explosifs comme étant comprise entre 300 kg et 500 kg, et a confirmé que le groupe avait eu recours à des drones armés pour la première fois.
Le chef du Hezbollah a également déclaré que le groupe avait frappé pour la première fois la ville de Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël, en représailles à l’assassinat de trois fillettes et de leur grand-mère au début du mois. Depuis le 8 octobre, le Hezbollah échange des tirs avec les forces israéliennes à la frontière israélo-libanaise, et au moins 70 de ses combattants ont été tués, rapporte l’agence de presse Reuters.
Lire aussi : A Beyrouth, Hassan Nasrallah maintient la menace d’une escalade avec Israël
Quelque 300 000 personnes à Londres pour la marche pro-palestinienne ce samedi, selon la police
La « Marche nationale pour la Palestine » qui s’est élancée vers 12 heures (heure à Londres), peu après les commémorations de l’armistice de la première guerre mondiale tenues également ce week-end dans tout le pays, a réuni environ 300 000 personnes, selon un porte-parole de la police londonienne consulté par l’Agence France-Presse.
Il s’agit « de la plus importante marche » organisée dans la capitale britannique depuis l’attaque sanglante du 7 octobre menée par le Hamas contre Israël, et la riposte massive engagée par l’armée israélienne, a précisé sur X la Metropolitan Police.
Arborant des drapeaux palestiniens et brandissant des pancartes demandant de « Stopper les bombardements de Gaza », les manifestants ont crié « Free Palestine ! » et « cessez-le-feu maintenant ! », cinq semaines après l’attaque du Hamas contre Israël, qui, en riposte, bombarde massivement la bande de Gaza. Un important dispositif de sécurité a été déployé dans la capitale britannique pour éviter d’éventuels débordements ; la police ayant déjà arrêté près de 200 personnes lors de précédentes marches organisées depuis le 7 octobre.
Celle-ci s’est tenue, par ailleurs, contre l’avis du gouvernement, qui l’a jugée « irrespectueuse » en ce week-end de commémorations. Vendredi soir, le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a appelé les manifestants à marcher « pacifiquement et dans le respect ».
Près de 2 000 policiers ont été mobilisés, notamment pour tenter d’éviter des confrontations avec les « centaines » de contre-manifestants nationalistes également venus en nombre dans la capitale, selon la police. Selon plusieurs médias britanniques, Tommy Robinson, fondateur du groupe d’extrême droite English Defense League, était présent parmi eux.
Des échauffourées ont eu lieu dès la fin de matinée entre la police et certains de ces militants, dont certains agitaient le drapeau de l’Angleterre ou l’Union Jack, et qui tentaient d’approcher le quartier de Whitehall où se trouve le mémorial en hommage aux soldats britanniques morts au combat. En début d’après-midi, la police a affirmé sur X avoir arrêté 82 de ces contre-manifestants « afin d’empêcher que la paix ne soit compromise » alors qu’ils « tentaient de rejoindre la marche » pro-palestinienne.
Le Croissant-Rouge palestinien appelle « la communauté internationale et les institutions humanitaires à intervenir immédiatement et d’urgence pour protéger » les personnes présentes à l’hôpital Al-Qods
« Nos équipes sont coincées à l’intérieur de l’hôpital, des chars et des véhicules militaires israéliens entourent l’hôpital de tous côtés, des bombardements d’artillerie et des tirs intenses sur l’hôpital », rapporte le Croissant-Rouge palestinien dans un post publié sur X, qui « appelle la communauté internationale et les institutions humanitaires à intervenir immédiatement et d’urgence pour protéger » les équipes médicales de l’hôpital Al-Qods et les « quelque 500 patients et plus de 14 000 déplacés, pour la plupart des femmes et des enfants ». Faute d’information, le nombre de blessés n’est pas encore connu, assure l’organisation non gouvernementale.
Dans les abris saturés de l’ONU à Gaza, les déplacés manquent de tout
Les écoles, les cliniques et les centres de l’UNRWA, l’agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens, accueillent la majorité des déplacés à Gaza aujourd’hui – plus de 710 000 personnes sur une population de quelque 2 millions.
Entre promiscuité et renoncements, personne n’a pris de douche depuis bien longtemps, il n’y a assez d’eau que pour se rincer de temps en temps. Dans une vidéo publiée par l’agence le 3 novembre, un homme en chemise, barbe naissante et traits fatigués, tend des bidons vides au milieu d’une cour d’école bondée à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza : « Il n’y a pas d’eau, de nourriture, rien à boire, il n’y a plus de vie ! »
Lire le récit de Clothilde Mraffko, correspondante du Monde à Jérusalem :
Lire aussi : Dans les abris saturés de l’ONU à Gaza, les déplacés manquent de tout
Le point sur la situation à l’hôpital Al-Shifa à 16 heures, samedi 11 novembre
- Samedi matin, le ministère de la santé palestinien rapporte que « 39 bébés prématurés du complexe médical d’Al-Shifa sont menacés de mort à tout moment, et l’un d’eux est décédé ce matin », dans un message publié sur Telegram en fin de matinée (11 heures, heure à Paris), après que l’électricité a été coupée, selon le directeur de l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, Muhammad Abu Salmiya, d’après des propos rapportés par Associated Press (AP). « Il n’y a pas d’électricité. Les appareils médicaux se sont arrêtés. Des patients, spécifiquement ceux en soins intensifs, ont commencé à mourir », assurant que les couveuses ne pourraient fonctionner que jusqu’à samedi soir avec le stock de carburant disponible.
- Vendredi 10 novembre, dans la matinée, le gouvernement du Hamas à Gaza a affirmé que 13 Palestiniens avaient été tués et des dizaines d’autres blessés dans une frappe qu’il impute à l’armée israélienne sur le complexe de l’hôpital Al-Shifa. L’armée israélienne « tirait sur toute personne à l’extérieur ou à l’intérieur de l’hôpital », a déclaré sur place son directeur, selon des propos rapportés par AP.
- Ne communiquant pas dans l’immédiat, l’armée israélienne a finalement démenti. « Un examen des systèmes opérationnels de Tsahal indique qu’un projectile raté lancé par des organisations terroristes à l’intérieur de la bande de Gaza a touché l’hôpital Al-Shifa. Le projectile raté visait les troupes de Tsahal opérant à proximité », dans un communiqué dans la nuit de vendredi à samedi. L’armée israélienne avait annoncé jeudi soir qu’une de ses divisions menait d’importantes opérations dans une zone « très très proche » de l’hôpital et avait affirmé vendredi qu’elle « tuerait » les combattants du Hamas « qui tirent à partir des hôpitaux » à Gaza.
- Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisaiton mondiale de la santé, a lancé vendredi un nouveau cri d’alarme devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, affirmant que la moitié des 36 hôpitaux de la bande de Gaza ne fonctionne « plus du tout » et que « plus de 250 attaques » ont visé le secteur de la santé à Gaza et en Cisjordanie depuis le début de la guerre.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, des chars israéliens seraient à quelques mètres de l’hôpital Al-Qods ; l’ONG fait état de « tirs directs sur l’hôpital »
Le Croissant-Rouge palestinien déclare que des « chars israéliens sont à vingt mètres de l’hôpital Al-Qods » à Gaza. L’organisation non gouvernementale fait état de « tirs directs sur l’hôpital, créant un état de panique et de peur extrême parmi les 14 000 personnes déplacées ».
Selon le ministère de la santé palestinien, 39 bébés prématurés sont menacés de mort à l’hôpital Al-Shifa
Dans un message publié sur Telegram en fin de matinée (11 heures, heure à Paris), le ministère de la santé palestinien rapporte que « 39 bébés prématurés du complexe médical d’Al-Shifa sont menacés de mort à tout moment, et l’un d’eux est décédé ce matin ».
Le directeur de l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, a affirmé à l’agence de presse Associated Press que son établissement n’avait plus d’électricité samedi matin. « Il n’y a pas d’électricité. Les appareils médicaux se sont arrêtés. Des patients, spécifiquement ceux en soins intensifs, ont commencé à mourir », a déclaré le directeur de l’hôpital, Muhammad Abu Salmiya, au cours d’une conversation téléphonique.
M. Abu Salmiya a ajouté que l’armée israélienne « tirait sur tous les individus devant ou dans l’hôpital » et a appelé à ne pas se déplacer entre les bâtiments ni dans la cour. Ces déclarations, notamment celles affirmant que les tirs proviennent de soldats israéliens, n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante. Un porte-parole de l’armée israélienne, Peter Lerner, a assuré que des troupes israéliennes se trouvaient « au milieu d’un intense combat contre le Hamas dans les environs de la zone en question ».
Cinq patients sont morts après que le dernier groupe électrogène a manqué de carburant, a affirmé un autre responsable d’Al-Shifa, Medhat Abbas. Israël estime que le Hamas se sert de l’hôpital Al-Shifa comme d’un poste de commandement, assurant que le mouvement palestinien utilise les civils comme boucliers humains. Vendredi, le Hamas a fait état de treize morts lors du bombardement de l’établissement, un bilan impossible à vérifier de manière indépendante.
L’UNRWA « exhorte » les pays arabes réunis à Riyad « à agir maintenant pour changer la trajectoire de cette crise »
Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) s’est exprimé à Riyad lors du sommet conjoint de la Ligue des Etats arabes et de l’Organisation de la coopération islamique, samedi. « Je vous exhorte, membres de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, à agir maintenant pour changer la trajectoire de cette crise. »
Pour M. Lazzarini, trois points sont nécessaires : un cessez-le-feu, un flux « significatif et continu d’aide humanitaire », ainsi que des moyens supplémentaires à abonder dans un fonds de l’UNRWA, car l’agence onusienne est « la dernière bouée de sauvetage pour 2,2 millions de personnes », estime le commissaire général de l’UNRWA
"Today, Gazans feel de-humanized and abandoned."@UNLazzarini urged the Joint Arab-Islamic Extraordinary Summit "to act now to change the trajectory" of the crisis in the📍#GazaStrip
His full statement ⬇️https://t.co/W9rgKXKgPN pic.twitter.com/SY7jTSQWgX
— UNRWA (@UNRWA) November 11, 2023
« L’armée israélienne doit être reconnue comme une organisation terroriste », a lancé Ebrahim Raïssi, le président iranien, aux pays arabes et musulmans réunis à Riyad
Dans son discours devant les dirigeants arabes et musulmans réunis dans la capitale saoudienne, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a estimé que « l’armée israélienne doit être reconnue comme une organisation terroriste ». Cette déclaration a été faite au cours de la réunion d’urgence de la Ligue des Etats arabes et de l’Organisation de la coopération islamique consacrée à la guerre entre Israël et le Hamas, ce samedi.
Il a également demandé aux pays arabes et musulmans d’« armer les Palestiniens » si « les attaques [israéliennes] continuaient » à Gaza. « Maintenant que les organisations internationales sont devenues inutiles, nous devons jouer un rôle », a ajouté M. Raïssi, en exhortant les pays arabes et musulmans à « rompre toute relation politique et économique » avec Israël, que l’Iran ne reconnaît pas. Il a appelé à « un boycott commercial contre le régime sioniste, en particulier dans le domaine de l’énergie ».
Ebrahim Raïssi a de nouveau accusé les Etats-Unis d’être « le principal partenaire » d’Israël « dans ces crimes ». « L’Amérique est en fait entrée directement dans la guerre en envoyant des navires » dans la Méditerranée orientale, selon lui.
Des centaines de personnes à Toulouse pour un « cessez-le-feu immédiat à Gaza »
Plusieurs centaines de personnes – plus de 2 500, selon la CGT ; 1 200, selon la préfecture – ont manifesté samedi dans le calme à Toulouse « pour la paix » et pour réclamer un « cessez-le-feu immédiat à Gaza », a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse. « En ce 11-Novembre, quel meilleur hommage pouvions-nous rendre à nos anciens qui se sont fait massacrer il y a 110 ans que de manifester pour la paix et demander l’arrêt immédiat du massacre en cours à Gaza », a déclaré Cédric Caubère, secrétaire général de la CGT de Haute-Garonne, organisation qui, avec la FSU, avait appelé à la manifestation.
Plusieurs organisations de gauche, comme le NPA (Nouveau Parti anticapitaliste), Lutte ouvrière ou La France insoumise (LFI) s’étaient jointes au cortège qui a marché sur les boulevards toulousains, derrière une banderole de tête « Pour la paix ! » qui demandait notamment « la levée du blocus » de Gaza et « l’arrêt des bombardements » israéliens.
Dans la manifestation voisinaient drapeaux palestiniens et pancartes proclamant « soutenir la Palestine n’est pas un crime » ou « vive la lutte du peuple palestinien ! », et les participants scandaient : « Gaza, on est tous avec toi ! » ou encore « Israël, casse-toi, la Palestine n’est pas à toi ! ». « Cette manifestation-là, un jour férié, permet de dire : non, ce n’est pas possible ce qui se passe à Gaza et même le président de la République commence à un petit peu bouger sur ses positions en appelant à un cessez-le-feu », a affirmé le député LFI de Haute-Garonne, Christophe Bex.
Pour Mohammed Ben Salman, Israël est « responsable des crimes commis contre le peuple palestinien »
En ouverture des travaux de Riyad, capitale de l’Arabie saoudite, pour un sommet sur Gaza, où sont réunis les dirigeants des pays arabes et musulmans, le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, a déclaré « [tenir] les autorités d’occupation pour responsables des crimes commis contre le peuple palestinien ». « Nous sommes certains que le seul moyen de garantir la sécurité, la paix et la stabilité dans la région est de mettre fin à l’occupation, au siège et à la colonisation », a-t-il ajouté.
Avant le déclenchement de la guerre, le 7 octobre, la monarchie saoudienne, qui entretient des liens étroits avec les Etats-Unis, s’était engagée dans un processus de normalisation de ses relations avec Israël.
Lire aussi : Attaque du Hamas : le rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite à l’épreuve de la guerre
Le directeur de l’hôpital Al-Shifa annonce que son établissement est privé d’électricité
Le directeur de l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, a affirmé à l’agence Associated Press que son établissement n’avait plus d’électricité samedi matin. « Il n’y a pas d’électricité. Les appareils médicaux se sont arrêtés. Des patients, spécifiquement ceux en soins intensifs, ont commencé à mourir », a déclaré le directeur de l’hôpital, Muhammad Abu Salmiya, au cours d’une conversation téléphonique.
M. Abu Salmiya a ajouté que l’armée israélienne « tirait sur tous les individus devant ou dans l’hôpital » et a appelé à ne pas se déplacer entre les bâtiments et dans la cour. Ces déclarations, notamment celles affirmant que les tirs proviennent de soldats israéliens, n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante. Un porte-parole de l’armée israélienne, Peter Lerner, s’est contenté de dire que ses troupes se trouvaient « au milieu d’un intense combat contre le Hamas dans les environs de la zone en question ».
Cinq patients sont morts après que le dernier groupe électrogène a manqué de carburant, a affirmé un autre responsable à Al-Shifa, Medhat Abbas. Selon lui, un bébé prématuré fait partie des victimes, l’hôpital en comptant près de quarante en soins. Israël estime que le Hamas se sert de l’hôpital Al-Shifa comme d’un poste de commandement, assurant que le mouvement palestinien utilise les civils comme boucliers humains. Vendredi, le Hamas a fait état de treize morts lors d’une frappe sur le complexe de l’établissement, un bilan impossible à vérifier de manière indépendante.
Israël dit avoir arrêté 19 personnes en Cisjordanie, dont neuf membres du Hamas, au cours de la nuit de vendredi à samedi
Dans un communiqué conjoint, l’armée, la police aux frontières et les services de renseignement intérieur israéliens affirment avoir arrêté 19 personnes en Cisjordanie, dont neuf membres du Hamas, pendant la nuit de vendredi 10 à samedi 11 novembre, et avoir saisi des armes.
Selon les différentes forces de sécurité de l’Etat hébreu, « depuis le début de la guerre, environ 1 560 personnes recherchées ont été arrêtées dans les divisions de Judée-Samarie et de Bekaa et Emekim [des divisions de l’armée israélienne présentes en Cisjordanie], dont environ 940 sont associées à l’organisation terroriste Hamas ».
L’armée israélienne affirme avoir tué un commandant du Hamas qui avait, selon elle, pris un millier de civils en otage
Par la voix de ses porte-parole, l’armée israélienne a annoncé samedi avoir « éliminé » un commandant du Hamas, Ahmed Siam, qu’elle accuse d’avoir « retenu en otage environ mille habitants de la bande de Gaza dans l’hôpital Al-Rantissi ».
Daniel Hagari a affirmé sur X (anciennement Twitter) qu’Ahmed Siam, commandant du groupe régional Nasser-Al Radwan du Hamas, avait été tué alors qu’il se cachait dans une école de la ville de Gaza. « Un certain nombre de terroristes du Hamas qui opéraient sous son commandement » s’y cachaient avec lui et ont aussi été tués, selon le porte-parole.
Un autre porte-parole de l’armée pour les médias arabes, Avichay Adraee, a aussi fait état de la « liquidation » d’Ahmed Siam par les services de l’armée et du renseignement israéliens. Mercredi, M. Adraee avait publié un message qualifiant le commandant de « très dangereux ». Selon lui, Ahmed Siam a retenu en otage environ un millier de civils dans l’hôpital Al-Rantissi, les « empêch[ant] d’évacuer les lieux et de se diriger vers le sud » de la bande de Gaza.
Dans une tribune au Monde, le recteur de la Grande Mosquée de Paris s’alarme de la place que prennent les « ennemis de la nuance » dans le débat public, incapables de faire preuve de subtilité quand l’urgence est d’appeler à la fin de la guerre.
« Des voix s’élèvent partout dans le monde pour rappeler l’urgence de la fin de la guerre et la nécessité d’une cohabitation entre les deux Etats, palestinien et israélien. Les musulmans de France subissent des accusations abjectes qui les essentialisent et les rendent tous complices des pires dérives, qui ne sont pas les leurs (…).
Quant à faire endosser aux juifs de France et du monde entier la responsabilité d’un gouvernement israélien en pleine crise politique et morale, voilà également une profonde injustice, que je ne saurais cautionner. Le Coran le dit : “Personne ne portera le fardeau [la responsabilité] d’autrui” (sourate 6, verset 164), “chacun étant tenu responsable de ce qu’il aura acquis” (52, 21).
Oui, je dénonce toute atteinte aux juifs de France, comme aux musulmans de France, comme toute autre atteinte à une personne en raison de son appartenance religieuse, et je rejette l’importation sur le sol français d’un conflit au Proche-Orient qui n’a rien de religieux ni de civilisationnel. »
Lire la tribune de Chems-Eddine Hafiz :
Lire aussi : Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris : « C’est l’heure du choix : pas entre les musulmans et les juifs, pas entre Israël et la Palestine, mais entre l’humanisme et l’horreur »
Moscou pratique la « désinformation » à propos des tensions au Moyen-Orient
La Russie pratique la « désinformation » à propos des tensions politiques au Moyen-Orient, région déstabilisée par le conflit entre le Hamas et Israël, a affirmé le président de Microsoft, Brad Smith, de Paris, samedi.
M. Smith participe au Forum de Paris sur la paix, qui s’est ouvert vendredi et se poursuit samedi. Il était interrogé par France Inter sur le rôle de son groupe, géant de l’informatique et des technologies, dans la promotion de la paix. Il a assuré que l’une des réponses de Microsoft et de ses concurrents était de lutter contre la désinformation, en faisant notamment progresser l’intelligence artificielle (IA).
« La première [réponse] est celle que Microsoft et d’autres entreprises poursuivent, en créant des outils technologiques qui facilitent la détection de contenus manipulés, modifiés, altérés, y compris par l’utilisation de l’intelligence artificielle, pour que ce soit plus facile à détecter », a-t-il avancé. « En utilisant l’IA, on peut trouver ces différentes campagnes de désinformation », a affirmé M. Smith.
« Nous devenons très doués pour identifier une campagne russe, comme lorsqu’ils ont essayé de dire aux gens de ne pas se faire vacciner contre le Covid. Ou, aujourd’hui, quand on voit la désinformation russe sur le Moyen-Orient », a-t-il expliqué. « Quand on pense à ce genre de faux contenus, de contenus altérés, ils sont créés, distribués, ils sont sur Internet. Que doivent faire les plates-formes technologiques ? Il y a trois possibilités, je dirais », a-t-il déclaré.
« On peut ne rien faire. On peut supprimer les contenus. Et vous pouvez les réétiqueter et dire : vous pouvez lire cela, mais vous devez savoir que cela a été modifié par quelqu’un. Il n’y a pas de consensus sociétal sur ce que les entreprises devraient faire », a déploré le président de Microsoft. La régulation des technologies et des contenus sur Internet est l’un des sujets du Forum de Paris sur la paix, qui réunit une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement, de nombreux ministres et des dirigeants de grandes institutions internationales.
Un raid israélien vise une cible dans le sud du Liban, à 45 kilomètres de la frontière
Un raid israélien a visé samedi un véhicule dans le sud du Liban, à 45 kilomètres au nord de la frontière commune, a annoncé un média d’Etat. L’Agence officielle libanaise ANI, qui n’a pas mentionné de victimes, a précisé qu’« un drone ennemi a visé une camionnette qui se trouvait dans un verger de la région de Zahrani », sur la côte libanaise.
Les échanges de tirs quotidiens entre le Hezbollah et Israël se limitaient en général à la zone frontalière entre les deux pays depuis le début de la guerre, déclenchée par les attaques du 7 octobre. C’est la première fois qu’un objectif est visé par un raid israélien aussi loin de la frontière. Les journalistes n’étaient pas en mesure de s’approcher du site visé – une bananeraie –, l’armée libanaise en interdisant l’accès.
Des bombardements se poursuivaient de part et d’autre de la frontière nord d’Israël samedi matin, selon l’ANI et un journaliste de l’Agence France-Presse. Vendredi, le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, avait déclaré qu’Israël « frappait de manière étendue dans le Nord », en réponse à trois « infiltrations » de drones.
Le Hezbollah a, de son côté, revendiqué plusieurs attaques à la frontière nord d’Israël, dont trois attaques de drones, l’une d’entre elles ayant visé une caserne de l’armée israélienne. Il a annoncé vendredi la mort de sept de ses combattants, ce qui porte à 68 le total de ses militants tués depuis qu’il a commencé à bombarder des positions israéliennes en solidarité avec le Hamas, son allié.
Le président iranien est arrivé en Arabie saoudite pour un sommet sur Gaza
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, est arrivé en Arabie saoudite samedi matin pour participer à un sommet sur la guerre entre Israël et le Hamas. « Gaza n’est pas une arène pour les mots. Il faut agir », avait-il déclaré à l’aéroport de Téhéran avant de se rendre à Riyad, a rapporté l’agence de presse Reuters. « Aujourd’hui, l’unité des pays islamiques est très importante », avait-il ajouté.
Il s’agit de la première visite d’un chef d’Etat iranien en Arabie saoudite depuis que Téhéran et Riyad ont mis fin à des années d’hostilité dans le cadre d’un accord conclu en mars sous l’égide de la Chine. « Le sommet enverra un message fort aux bellicistes de la région et aboutira à la cessation des crimes de guerre en Palestine », a déclaré le ministre des affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian – qui accompagne M. Raïssi –, cité par Padolat, le site Internet du gouvernement.
« L’Amérique dit qu’elle ne veut pas d’une extension de la guerre et a envoyé des messages à l’Iran et à plusieurs pays [à cet effet]. Mais ces déclarations ne sont pas cohérentes avec les actions de l’Amérique », a dit M. Raïssi lors des commentaires télévisés à l’aéroport de Téhéran. « La machine de guerre à Gaza est entre les mains de l’Amérique, qui empêche un cessez-le-feu à Gaza et étend la guerre. Le monde doit voir le vrai visage de l’Amérique », a-t-il ajouté.
Des manifestations en soutien à la Palestine organisées en France et à l’étranger samedi
Samedi, de nombreuses manifestations propalestiniennes doivent se tenir en France et à travers le monde.
- Des dizaines de milliers de personnes sont ainsi attendues dans les rues de Londres, à partir de midi, pour réclamer un cessez-le-feu. Pour faire face à l’affluence en ce week-end de commémorations de l’armistice de la première guerre mondiale, la police a mobilisé quelque 2 000 personnels.
- Une « manifestation européenne pour la Palestine » exigera aussi un « cessez-le-feu immédiat » à Bruxelles. La marche – dans laquelle seul le drapeau palestinien sera autorisé – doit partir à 14 heures de la gare de Bruxelles-Nord.
- En France, des rassemblements et marches sont organisés samedi, avant la marche contre l’antisémitisme de dimanche, cette dernière à l’appel de Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. Une manifestation à l’initiative du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens partira de la place de la République, à Paris, à 15 heures. D’autres marches auront lieu, notamment à Bordeaux, place de la Victoire, à 15 heures, ou à Montpellier, place de la Comédie, à 15 heures également.
- La ville de Rennes sera le théâtre de deux manifestations, selon Ouest-France. Force ouvrière (FO) appelle à manifester place de la République, à partir de 14 h 30, « pour la paix immédiate partout dans le monde ». Au même endroit, un autre rassemblement est organisé à 15 heures pour réclamer un « cessez-le-feu immédiat à Gaza », à l’appel de plusieurs organisations, syndicats et partis politiques.
- Deux manifestations propalestiniennes ont, en revanche, été interdites par la préfecture au Pays basque, selon Sud-Ouest. La marche « pour une paix entre Palestiniens et Israéliens » à Nice a aussi été interdite « en raison des risques de troubles à l’ordre public, d’affrontements, de la persistance de la menace terroriste et de la recrudescence d’actes antisémites », a fait savoir la préfecture des Alpes-Maritimes.
ne marche propalestinienne sous haute surveillance à Londres
Des dizaines de milliers de personnes sont attendues samedi dans les rues de Londres lors d’une marche propalestinienne visant à réclamer un cessez-le-feu, laquelle se tiendra sous haute surveillance policière en ce week-end de commémorations de l’armistice de la première guerre mondiale.
L’organisation de cette marche contre l’avis du gouvernement a tourné à la crise politique. La ministre de l’intérieur, Suella Braverman, est désormais sur la sellette pour avoir mis en cause la neutralité de la police, qui a refusé d’interdire la manifestation. Et le premier ministre, Rishi Sunak, a prévenu le chef de la police londonienne, Mark Rowley, qu’il le tiendrait pour « responsable » d’éventuels débordements, en particulier si les manifestants perturbaient les commémorations de l’armistice, prévues au même moment dans la capitale.
« C’est grâce à ceux qui se sont battus pour ce pays et pour la liberté que nous chérissons que ceux qui souhaitent manifester peuvent le faire, mais ils doivent le faire de manière respectueuse et pacifique », a rappelé Downing Street dans un communiqué, vendredi soir.
Le trajet de la marche, qui doit s’élancer à midi, heure locale (et GMT), évite soigneusement le quartier de Whitehall, où doit avoir lieu la principale cérémonie, en présence notamment du premier ministre.
La police a fait état vendredi du déploiement d’un dispositif massif, avec près de 2 000 personnels mobilisés pour assurer à la fois la sécurité des commémorations et celle de la manifestation. Le responsable des opérations au sein de la police de Londres, Laurence Taylor, qui prévoit la présence de plus de 100 000 manifestants, a souligné que ce week-end serait « particulièrement tendu et difficile ». Il s’attend notamment que des contre-manifestants, parmi lesquels des hooligans, se rendent sur place, augmentant les risques de confrontations.
Pour approfondir :
Lire aussi : Au Royaume-Uni, Scotland Yard s’oppose à l’interdiction d’une manifestation propalestinienne réclamée par le gouvernement
Les pays du Golfe essaient de s’extraire du face-à-face belliqueux entre l’Iran et les Etats-Unis
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, est attendu à Riyad à l’occasion du sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique. Il s’agit de la première visite en Arabie saoudite du dirigeant iranien depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux poids lourds du Moyen-Orient, en mars, après sept ans de rupture.
Jusqu’ici, comme l’explique notre journaliste Hélène Sallon dans cet article, la détente entre l’Arabie saoudite et l’Iran, signée en mars sous l’égide de la Chine, manquait singulièrement de substance. La guerre entre Israël et le Hamas lui en redonne quelque peu. Face au risque d’embrasement régional, les deux rivaux renouent réellement leur dialogue.
L’Arabie saoudite comme les Emirats arabes unis, voisins, ne veulent pas se laisser enfermer dans un face-à-face belliqueux entre l’Iran, d’une part, et Israël et les Etats-Unis, d’autre part. Clé d’une désescalade, le dialogue avec Téhéran ne remet pas en cause la normalisation avec Israël ni leur inclusion dans une architecture de sécurité régionale sous parapluie américain. La République islamique ne veut pas d’une guerre non plus, malgré les attaques de ses affidés au sein de l’« axe de la résistance » à Israël. Riyad peut lui offrir une porte de sortie, en l’incluant dans une solution diplomatique.
Lire aussi : Les pays du Golfe essaient de s’extraire du face-à-face belliqueux entre l’Iran et les Etats-Unis
A Riyad, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique tiennent un sommet conjoint dans l’espoir d’aboutir à une position « unifiée » sur la guerre à Gaza
Les dirigeants arabes et le président iranien sont réunis samedi en Arabie saoudite pour un sommet conjoint qui devrait souligner l’urgence de mettre fin aux attaques d’Israël contre Gaza avant que le conflit n’embrase la région. Les réunions d’urgence de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) se tiennent à Riyad cinq semaines après le début de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre.
La Ligue arabe et l’OCI devaient au départ tenir leurs réunions séparément, mais le ministère des affaires étrangères saoudien a annoncé tôt samedi que les sommets des deux organisations seraient tenus en commun. Cette décision souligne la nécessité d’aboutir à « une position collective unifiée qui exprime la volonté commune arabe et musulmane au sujet des événements dangereux et sans précédent observés à Gaza et dans les territoires palestiniens », a déclaré l’Agence saoudienne de presse.
La Ligue arabe abordera « la marche à suivre sur la scène internationale pour mettre fin à l’agression, soutenir la Palestine et son peuple, condamner l’occupation israélienne et la tenir responsable de ses crimes », a déclaré jeudi le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki.
Le Jihad islamique, allié du Hamas à Gaza, a dit toutefois ne « rien » attendre de cette réunion. « Nous ne plaçons pas nos espoirs dans de telles réunions », qui n’ont jamais donné de résultats, a déclaré vendredi Mohammad Al-Hindi, secrétaire général adjoint du groupe, lors d’une conférence de presse à Beyrouth. « Le fait que cette conférence se tienne après trente-cinq jours [de guerre] » est une indication claire, a-t-il ajouté.
Israël et son principal allié, les Etats-Unis, ont jusqu’à présent rejeté les demandes de cessez-le-feu, une position qui devrait susciter de vives critiques lors des réunions de samedi.
La participation attendue samedi du président iranien, Ebrahim Raïssi, marquera aussi la première visite de celui-ci en Arabie saoudite depuis l’annonce surprise en mars du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux poids lourds du Moyen-Orient, après sept ans de rupture. L’Iran soutient le Hamas palestinien, mais aussi le Hezbollah libanais et les rebelles houthistes du Yémen, qui font craindre une extension du conflit.
Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah sont quotidiens à la frontière israélo-libanaise, tandis que les rebelles yéménites ont revendiqué plusieurs attaques de drones et de missiles contre le sud d’Israël.
La monarchie saoudienne, qui entretient des liens étroits avec les Etats-Unis et qui envisageait avant la guerre de normaliser ses relations avec Israël, craint d’être prise pour cible, estiment les analystes. Vendredi, le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed Ben Salman, a dénoncé les « violations continues du droit humanitaire international par les forces d’occupation israéliennes », dans sa première déclaration publique au sujet de la guerre.
estigieuse université américaine de Columbia, à New York, suspend deux associations étudiantes à la suite de manifestations appelant à un cessez-le-feu à Gaza
L’université américaine de Columbia a annoncé, vendredi, la suspension de deux associations étudiantes ayant organisé des manifestations appelant à un cessez-le-feu dans le conflit entre Israël et le Hamas, les accusant d’avoir « violé à plusieurs reprises » les règles de l’université. Les Etudiants pour la justice en Palestine et la Voix juive pour la paix seront suspendus durant tout le semestre d’automne, a annoncé Gerald Rosberg, vice-président de l’université.
« Cette décision a été prise après que les deux associations ont violé à plusieurs reprises les règles de l’université quant à la tenue d’événements sur le campus, ce qui a abouti à un événement non autorisé jeudi après-midi, lequel s’est déroulé malgré les avertissements et a donné lieu à des discours menaçants et à des intimidations », a-t-il déclaré dans un communiqué. M. Rosberg a précisé que les suspensions ne seraient levées que si les deux associations se montraient prêtes à respecter les règles de l’université. « Cela garantit à la fois la sécurité de notre communauté et la continuité des principales activités de l’université », a-t-il ajouté.
Des centaines d’étudiants de Columbia ont quitté les cours jeudi, selon des médias américains, pour assister à une manifestation organisée par les deux associations étudiantes en question. A cette occasion, celles-ci ont appelé le gouvernement américain à faire pression en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza.
L’entrée du « New York Times » vandalisé en marge d’une manifestation propalestinienne
Le 11/11 à 06:01 L’essentiel
Le point sur la situation, samedi 11 novembre, à 6 heures
- Dans un entretien accordé à la BBC vendredi 10 novembre, Emmanuel Macron a « exhorté Israël à arrêter » les bombardements sur les civils à Gaza. « De facto, aujourd’hui, des civils sont bombardés. Ces bébés, ces dames, ces personnes âgées sont bombardés et tués. Il n’y a donc aucune raison et aucune légitimité à cela », a souligné le chef de l’Etat.
- Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a répondu sur X (ex-Twitter) que « la responsabilité de tout tort fait aux civils incombe au Hamas », qui utilise des civils comme « boucliers humains ». « Il ne faut pas oublier qu’Israël est entré dans la guerre en raison du meurtre brutal de centaines d’Israéliens », a souligné le premier ministre, ajoutant que « les leaders du monde devraient condamner Hamas-EI, et non Israël ».
- En représailles à l’attaque du Hamas, le 7 octobre, Israël continuait vendredi de pilonner la bande de Gaza, où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens. L’armée israélienne a aussi lancé une opération terrestre le 27 octobre dans l’enclave. Elle a affirmé vendredi avoir tué 150 combattants du Hamas.
- Israël a démenti avoir bombardé vendredi l’hôpital Al-Shifa. Le Hamas a fait état de 13 morts lors d’une frappe israélienne sur le complexe de l’établissement situé dans la ville de Gaza, un bilan impossible à vérifier de manière indépendante. L’Etat hébreu a affirmé que c’est un « projectile raté lancé par des organisations terroristes à l’intérieur de la bande de Gaza [qui] a touché l’hôpital Al-Shifa ». Selon l’armée, « le projectile raté visait les troupes de Tsahal opérant à proximité ».
- Le directeur général de l’OMS a affirmé que la moitié des 36 hôpitaux de la bande de Gaza ne fonctionnent « plus du tout » et que « plus de 250 attaques » ont visé le secteur de la santé à Gaza et en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre.
- Le directeur de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a appelé vendredi à l’arrêt du « carnage » dans la bande de Gaza et à la fin du siège imposé par Israël à ce territoire. « Raser des quartiers entiers n’est pas une réponse aux crimes odieux commis par le Hamas. Au contraire, cela crée une nouvelle génération de Palestiniens lésés, susceptibles de perpétuer le cycle de la violence », a-t-il dit, selon un communiqué de l’UNRWA.
- La Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) se réunissent samedi à Riyad. Les dirigeants arabes et le président iranien se retrouvent pour un sommet conjoint qui devrait souligner l’urgence de mettre fin aux attaques d’Israël contre Gaza avant que le conflit n’embrase la région.
- Quelque 30 000 personnes ont fui vers le sud de la bande de Gaza vendredi malgré des « explosions » le long de la route d’évacuation, qui y ont fait des morts, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Le nombre de déplacés s’élève à 1,6 million de personnes, sur les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza.
- L’extension de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza est « désormais inévitable », a affirmé vendredi le ministre des affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian, allié du mouvement islamiste palestinien. Outre les Palestiniens du Hamas et du Jihad islamique engagés dans la guerre à Gaza, Téhéran soutient le Hezbollah et les rebelles houthistes du Yémen, qui ont annoncé avoir lancé plusieurs missiles en direction du territoire israélien.
- Depuis le début du conflit, 11 078 personnes ont été tuées par les bombardements dans la bande de Gaza, a annoncé vendredi le ministère de la santé de Gaza, dirigé par le Hamas. La guerre a, en outre, fait au moins 1 200 morts du côté israélien selon un dernier bilan revu à la baisse, en majorité des civils tués le jour de l’attaque du Hamas, selon les autorités israéliennes.
Bonjour, bienvenue dans ce nouveau direct consacré à la guerre entre Israël et le Hamas
Vous pouvez retrouver notre précédent live en cliquant sur ce lien.
Poster un Commentaire