par Dov Alfon
Autour de l’hôpital Al-Shifa à Gaza, les tanks israéliens se rapprochent dans un mouvement d’encerclement, tandis qu’à l’intérieur des centaines de personnes innocentes pourraient mourir. C’est le premier point sur lequel tout le monde s’accorde. Pour l’armée israélienne, l’hôpital est effectivement un grand centre médical, mais il est aussi le quartier général du Hamas, et ses souterrains abriteraient des centaines de terroristes puissamment armés, des réserves importantes de carburant et un arsenal d’explosifs. Pour le ministère de la Santé palestinien, sous contrôle du Hamas, rien de tout cela n’est vrai : à part les patients et les équipes médicales, l’hôpital n’héberge que des Gazaouis qui y ont trouvé refuge, environ 8 000 personnes déplacées dont il est impossible de vérifier l’identité. Tsahal a donc l’intention d’entrer dans le complexe et d’aller vérifier par lui-même. Voici le deuxième point sur lequel tout le monde s’accorde : ce serait un carnage.
Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, a réitéré ce lundi 13 novembre que les Etats-Unis «ne veulent pas assister à des échanges de tirs dans les hôpitaux où des innocents – des patients recevant des soins médicaux – sont pris entre deux feux». Mais Jake Sullivan a semblé soutenir les allégations israéliennes en accusant le Hamas «d’opérer d’une manière qui dépasse les limites de toute conception civilisée de l’utilisation d’un hôpital et de boucliers humains».
Interview
Guerre Hamas-Israël : à l’hôpital Al-Shifa, «il y a des risques élevés de crimes de guerre des deux côtés»
par Arnaud Vaulerin
L’hôpital, avec les civils qu’il accueille et soigne, est-il un site particulier et protégé lors d’un conflit ?
13 nov. 2023
Troisième point sur lequel tout le monde s’accorde : il faut faire quelque chose. Mais ni l’Europe, divisée, ni la Chine, passive, ni les Etats-Unis, entrant en période électorale, ni les Etats arabes, préférant soutenir la Palestine de loin, n’ont l’air de pouvoir stopper le carnage qui s’annonce en proposant une médiation tactique. Lundi soir, le ministère de la Santé palestinien a déclaré qu’Al-Shifa entrait «dans le cercle de la mort». Il ne faut surtout pas s’accorder à accepter cette sombre prophétie, dont la réalisation tragique dans les heures qui viennent pourrait longtemps hanter la conscience du monde.
Poster un Commentaire