Arguments pour la lutte sociale |
aplutsoc
Nov 14
Le projet de « Loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » , commis par Gérald Darmanin est aggravé par le Sénat depuis le 6 novembre. La droite dite « d’opposition » qui joue à la surenchère sans complexe avec les positions du RN, se veut bien décidée à durcir encore le texte de Darmanin pourtant présenté par celui-ci comme « le texte le plus ferme, avec les mesures les plus dures, de ces trente dernières années ». Les quelques mesures parfois décrites comme protectrices ou à même de favoriser l’intégration des personnes étrangères sont dangereuses et contre-productives. Quant aux autres, fondées sur une approche sécuritaire et répressive, elles alimentent les fantasmes qui associent immigration et délinquance et stimulent la xénophobie et le racisme. Précisons que le fameux article 3 du projet de loi proposé par le gouvernement et supprimé par la droite sénatoriale stipule qu’il faudra justifier de trois ans de présence sur le territoire, et d’avoir travaillé huit mois au cours des derniers 24 mois, dans un secteur « en tension », le tout pour obtenir un titre de séjour d’un an renouvelable. Le projet de loi prévoit la création, à titre expérimental, d’une carte de séjour temporaire mention « travail dans les métiers en tension ». Cela n’a bien sûr rien d’une régularisation massive mais c’en est trop pour les amis de Larcher et de Ciotti ! Comble de l’hypocrisie, « certains des secteurs qui embauchent massivement les personnes sans-papiers (bâtiment, restauration, ménage, aides à la personne…) ne sont pas considérés comme en tension puisque leur besoin est comblé par… le recours aux personnes sans-papiers ! », ainsi que l’analyse la Cimade. Mis en appétit et encouragés par la bienveillance de Darmanin, la majorité sénatoriale vient aussi de voter la suppression de l’Aide médicale d’État (AME) pour les immigrés sans papiers, au motif, là aussi, qu’elle créerait un appel d’air selon l’élément de langage ressassé. Mais le vrai problème de l’AME, c’est que ceux qui devraient en bénéficier ne la demandent pas : d’après le dernier rapport de Médecins Du Monde, plus de 80% des personnes éligibles à l’AME n’y ont pas recours, avec des conséquences dramatiques pour ces personnes, qui finissent par accumuler de graves problèmes de santé. Mais aussi des conséquences négatives pour notre système de soins et pour les budgets de la santé publique, puisque, comme l’ont rappelé de nombreux médecins, il vaut toujours mieux prendre en charges les pathologies le plus tôt possible. Macron avait déjà restreint le droit à l’AME, en 2019, quand il a décidé d’en conditionner l’accès à trois mois de présence sur le territoire. Et ce contre l’avis des professionnels de santé. L’ appel de 3500 médecins à désobéir en soignant tous leurs patients, c’est une façonde rester fidèle à leur serment déontologique en disant qu’on donnera des soins à ceux qui en ont besoin.Un médecin infectiologue précise que « L’AME est soumise à conditions de ressources, ce sont des gens qui gagnent moins de 800 euros par mois, des gens précaires, fragiles avec des maladies lourdes qui ont un état de santé qui est moins bon que le reste de la population » L’obsession de Darmanin c’est d’enfermer et d’expulser. « Les arguments sécuritaires et répressifs emportent tout et justifient de nier toute considération humaine des personnes », s’est indignée la Cimade, association de défense des droits des étrangers. Après avoir voté la suppression de l’article 3 puis de l’AME, la majorité sénatoriale, a voté la suppression de l’article 4, qui devait permettre aux demandeurs d’asile originaires de certains pays d’être autorisés à travailler dès leur arrivée dans l’Hexagone. Les travailleuses et travailleurs qui resteront sans-papiers resteront donc privé(e)s d’égalité salariale, de congés, d’arrêts maladie, de droit à la retraite et soumis aux conditions de travail les plus pénibles. Durcissement du droit du sol, conditions d’accueil détériorées, recul des droits des exilés, expulsions rapides, c’est ce que prévoit Macron avec son ministre Darmanin et la majorité sénatoriale. Et que fait la gauche, minoritaire au Sénat dans tout ça ? Elle présente un amendement visant à octroyer une carte de séjour temporaire aux sans-papiers qui portent plainte contre les propriétaires abusant de conditions d’hébergements indignes ! La loi Darmanin serait amendable ? Le débat sera ouvert à l’Assemblée nationale sur le projet de loi à partir du 11 décembre, après le vote solennel du Sénat du 14 novembre. Mais le vrai débat démocratique s’ouvre dans les Comités de quartier qui préparent, dans de nombreuses villes, les marches des solidarités sur une orientation claire : Il n’y a rien à négocier dans le projet de loi Darmanin ! Unité pour lui faire échec ! Dès maintenant les Collectifs de la Marche des solidarités le disent : « Nous ne laisserons pas passer la loi Darmanin. Nous allons multiplier actions et rassemblements. Et le 18 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des migrants nous appelons à manifester massivement dans toutes les villes du pays pour empêcher cette loi. Contre une société du racisme, des prisons, des barbelés et des centres de rétention. Pour la régularisation des Sans-Papiers. Pour la liberté, l’égalité des droits, la justice sociale et la solidarité. » Le 14-11-2023. NON À L’IMMIGRATION JETABLE ! NOUS REFUSONS LE NOUVEAU PROJET DE LOI ASILE ET IMMIGRATION : NON À LA LOI DARMANIN !
Infos et ressources pour la mobilisationNon à la suppression de l’Aide Médicale d’État ! Communiqué des associations, collectifs, comités, mutuelles, syndicats et forces politiques engagées dans le « Tour de France pour la santé ». Suivre la page Facebook de la Marche des Solidarités : https://www.facebook.com/ Suivre le blog de la campagne Unis contre l’Immigration jetable : https://blogs.mediapart.fr/ |
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