Après la victoire de Javier Milei à l’élection présidentielle, l’Argentine ne rejoindra plus les Brics

Buenos Aires ne donnera pas suite à son adhésion aux Brics, a fait savoir la nouvelle équipe au pouvoir en Argentine. Une adhésion prévue en janvier 2024 et encouragée par la Chine. Que va changer la victoire de l’anarcho-capitaliste argentin Javier Milei pour Pékin ?

Le président élu d’extrême droite Javier Milei a dénoncé le projet d’adhésion aux Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) soutenu par Pékin. AP – Natacha Pisarenko

Avec notre correspondant à PékinStéphane Lagarde

Avec le changement d’équipe en Argentine, les autorités chinoises sont passées de l’ambassadeur argentin reprenant un chant de la propagande maoïste devant le président chinois, au son de la tronçonneuse, l’arme favorite de Javier Milei pendant la campagne présidentielle, que l’on retrouve ici aussi dans les hashtags.

« Accords secrets »

Pékin rangeait la précédente administration à Buenos Aires dans les amis de la Chine, avec la nouvelle, ce sera plus compliquée. Le président d’extrême droite a promis d’examiner les « accords secrets » passés avec un pays qu’il a qualifié d’ « assassin ». Il a aussi dénoncé le projet d’adhésion aux Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) soutenue par Pékin. Ce qui n’a pas empêché les autorités chinoises de féliciter Javier Milei pour sa victoire. Les analystes tablent sur le pragmatisme bien compris de la nouvelle équipe au pouvoir à Buenos Aires pour stabiliser la relation avec Pékin, sur la dépendance financière de l’Argentine aussi à son deuxième partenaire commercial après le Brésil.

Neuf contrats de prêts

L’Argentine qui a rejoint l’initiative BRI – des « nouvelles routes de la soie » chinoises – après les Jeux olympiques d’hiver à Pékin l’année dernière, a conclu neuf contrats de prêts avec la Chine en quinze ans pour plus de 8 milliards de dollars. Or, l’économie argentine, en chute libre, a un besoin urgent de devises. Les liens avec la Chine ne devraient donc pas changer, même si le président élu a promis de dollariser l’Argentine, autre rupture avec son prédécesseur. En avril dernier, le ministre de l’Économie Sergio Massa avait annoncé l’abandon du dollar dans les transactions avec la Chine, sur le modèle du Brésil voisin.

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