L’année 2023 fut particulièrement intense pour les Soulèvements de la terre, comme pour tout le mouvement écologiste et la contestation sociale. Ces quelques mois ont vu des luttes comme celles contre les bassines, les projets routiers ou l’industrie du bitume devenir des enjeux nationaux, voire même internationaux. Vous pouvez d’ailleurs trouvez une sélection de photos pour reparcourir l’année dans cet article !
Face à cette montée en puissance, l’État peut difficilement cacher sa coopération active avec les industries les plus néfastes du pays et choisi en conséquence la voie de la répression : brutalité policière effroyable à Sainte-Soline ou au Lyon-Turin, criminalisation et tentative de dissolution ratée, répression juridique sur de nombreuses personnes. En cette fin d’année, nos pensées vont en premier lieu à tout·es les blessées, à tou·tes les arrêtées et les mis·es en examen et à leurs proches qui les soutiennent au quotidien.
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Solidarité face à la répression et territorialisation du mouvement
C’est grâce à un soutien extrêmement massif que le mouvement a su faire face à toutes ces épreuves. C’est cette solidarité qui, au lendemain de Saint-Soline, de la menace de dissolution ou des arrestations par la SDAT dans le cadre de l’affaire Lafarge, a affirmé partout : « Nous ne nous dissocierons pas, les chantiers des bassines doivent s’arrêter, les industries polluantes doivent être démantelées. Nous sommes de celles et ceux qui agissent concrètement pour stopper le ravage en cours ! »
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Cette solidarité, s’est peu à peu muée en capacité d’organisation, puis en actes. Partout des comités ont vu le jour. Ils ont passé l’été et l’automne à se structurer, se former, accueillir de nouvelles personnes, bref à s’auto-organiser. Début décembre, ils étaient prêts à participer activement à la campagne d’actions inter-organisations contre le béton.
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Intensification et internationalisation de la lutte anti béton
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Un an après l’action anonyme contre la cimenterie de Bouc Bel Air, 6 mois après l’arrestation par la police antiterroriste de plus de 30 personnes, la répression n’a clairement pas provoqué l’effroi et l’isolement escomptés.
Au contraire, le front anti-béton connaît à la fois une intensification – avec plus de 40 actions réalisées en quelques jours (09 au 12 décembre) partout sur le territoire national, et une internationalisation – avec des actions en Italie, en Allemagne, en Belgique et en Suisse et un belle lettre venue tout droit du Rojava. Avec cette campagne, un train d’union a été tiré, entre les personnes qui accrochent une banderole, font vivre des luttes locales, ou s’introduisent sur un site industriel pour le désarmer.
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Retour sur la saison 6 et cap sur la saison 7
La dernière saison permet bien de mesurer tout le chemin parcouru par le mouvement : depuis les 10 000 personnes présentes contre l’A69 en octobre, en passant par la victoire contre la dissolution en novembre, jusqu’aux journées béton en décembre et sans oublier l’occupation surprise du glacier de la Girose en septembre par la toute nouvelle équipe glaciaire des Soulèvements de la terre.
Ensemble nous avons appris à construire des mobilisations de masse, à nous battre juridiquement, à apparaître et occuper de façon surprise ou encore à faire éclore partout une nuée d’actions. Nous ne pouvons que nous réjouir par l’expérience de lutte acquise part de milliers de personnes au cours des derniers mois et les liens que nous avons tissés ensemble !
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Pour autant, nous avons encore bien des victoires à obtenir. Notamment un arrêt des projets de bassines partout en France ! Pour cela nous vous donnons rendez-vous dès à présent pour une semaine de lutte du 14 au 21 juillet dans le Poitou. De nombreuses autres mobilisations auront lieu, co-organisées par les luttes et comités locaux près de chez vous. Nous reviendrons sur des terrains de résistance toujours en cours et auxquels le mouvement s’est déjà connecté lors des saisons passées. Nous prévoyons de faire face à la construction d’une méga-bassine par le plus gros semencier du pays au-dessus de Clermont-Ferrand, à l’avancée de l’empire logistique en Île de France sur un îlot de biodiversité, à l’accaparement des terres agricoles par des fonds spéculatifs, ou encore à la ligne LGV qui menace la précieuse vallée du Ciron en Aquitaine.
Nous vous en tiendrons bien sûr informé·es.
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Nous ne savons que trop que l’année 2023 a vu à de nombreux endroits le monde se raidir, devenir plus conservateur, voire tomber aux mains de néo-fascistes. En France, le vote de la loi immigration inspirée par l’extrême droite, les violences policières à Sainte-Soline ou les accusations « d’éco-terrorisme » créent des précédents et augurent un durcissement de la répression contre toute forme de contestation ou de solidarité. Cette séquence vient tristement conclure une année également marquée par la défaite du mouvement social contre les retraites, la répression militaire sans nom sur les soulèvements salvateurs qui ont suivi le meurtre de Nahel, et le génocide en cours en Palestine.
Mais nous n’avons pas le luxe de céder au fatalisme, nous devons nous tenir ensemble ! Agissons concrètement pour que nos luttes soient solidaires, se lient et se renforcent. Ce sont de ces luttes que naîtront des mondes plus libres, plus accueillants et plus justes. Pour finir, nous reprendrons à notre compte les derniers mots du communiqué de la Commune Internationaliste du Rojava, en soutien à la campagne contre le béton : « La création d’un nouveau monde nous donne la force de détruire l’ancien. »
Bonne année et à très bientôt dans les champs ou les forêts menacées, au sommet d’un glacier ou au beau milieu d’un chantier !
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