Depuis quelques jours des tronçons d’autoroute sont bloqués dans le Sud de la France sans que cela ne suscite d’emballement médiatique, alors qu’il y a encore quelques mois le pays était indigné par de petits blocages de périph ne dépassant pas les quelques dizaines de minutes.
Que se passe-t-il donc ? Qui sont ces gens qui terrifient le pouvoir au point que celui-ci n’ose pas déployer son arsenal répressif pour les faire taire ?
Certains avancent qu’il s’agit des représentants de l’agro-business, ceux qui empoisonneraient et assécheraient l’ensemble du pays afin de garantir leur profit. Nul doute qu’ils sont dans les parages, mais est-ce là la seule vérité ?
Ce qui se passe dans le Sud de la France ressemble trop au début des Gilets Jaunes pour que nous puissions l’ignorer.
Au vu des images et des témoignages qui nous parviennent, il semblerait que l’on trouve un peu de tout sur ces blocages. Des représentants de la FNSEA qui tentent de canaliser la colère et de se présenter en seuls intermédiaires, aptes à négocier avec les pouvoirs publics, mais également de simples exploitants ou travailleurs du monde agricole, qui cherchent à exprimer leur colère.
Difficile de s’y retrouver. Il en va de même pour les revendications, puisque certaines sont tout à fait légitimes, tandis que d’autres semblent tout droit tirées d’un fascicule de la FNSEA.
Que faire alors ?
C’est plutôt simple, allez-y. Si vous en avez l’opportunité, allez à la rencontre de ces personnes qui expriment leur colère vis-à-vis de l’Etat et de sa politique.
De notre côté la ligne n’a rien de complexe.
La grande distribution asphyxie les petits et moyens exploitants, et pour cela (entre autres choses), on l’emmerde profondément.
L’Etat est complètement à la traine en ce qui concerne le financement de la transition agricole, et pour cela, on comprend la colère et la détresse de certains agriculteurs, qui subissent les rares politiques adoptées sur le plan environnemental.
La FNSEA est une mafia qui profite de la détresse de ces mêmes agriculteurs, et entend les maintenir dans un modèle qui leur cause du tort, au profit des gros exploitants, et pour cela on l’emmerde également.
En vérité il est tout à fait possible de se joindre à cette contestation sans pour autant remettre en question notre engagement sur les questions environnementales.
Contrairement à l’illusion qu’entretient la FNSEA, le modèle de l’agriculture conventionnelle ne profite à personne si ce n’est au capitalisme.
Soyons solidaires des petits et moyens exploitants, quand bien même nous ne serions pas d’accord sur tous les sujets. C’est en échangeant qu’on avance.
Ne rien offrir d’autre que notre indifférence, c’est laisser le champ libre à la FNSEA et à l’extrême-droite.
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