Selon une source du Hamas, le mouvement islamiste palestinien examine une proposition en trois phases, dont la première porte sur une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer entre 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages retenus à Gaza, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire palestinien.
Sur le front, l’offensive israélienne a fait 150 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les combats se concentrent à Khan Younès, grande ville du sud de la bande de Gaza désormais l’épicentre de la bataille.
D’après des témoins, des tirs ont visé l’hôpital Nasser, où des milliers de civils sont réfugiés. Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de bombardements intenses israéliens en soirée à proximité de l’hôpital al-Amal et d’un déploiement bref des troupes israéliennes devant l’établissement.
Bâtiments détruits dans la bande de Gaza, le 31 janvier 2024 ( AFP / JACK GUEZ )
La situation « empire dans ces deux hôpitaux » de Khan Younès, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas, disant redouter « le décès de plusieurs blessés ».
« Nous avons quitté l’hôpital Nasser sous les bombes. Nous sommes dans le froid, livrés à nous-mêmes », a témoigné une femme qui a fui pour Rafah, plus au sud.
Selon l’armée israélienne, « des dizaines de terroristes » ont été tués lors d’un raid à Khan Younès et un atelier de fabrication d’armes a été détruit.
– Le Caire, Washington –
Colonnes de fumée noire au dessus de Gaza après des bombardements, le 31 janvier 2024 ( AFP / JACK GUEZ )
Après avoir mené depuis le 7 octobre des bombardements incessants par terre, mer et air contre le territoire de 362 km2 où s’entassent quelque 2,4 millions d’habitants, l’armée israélienne y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans laquelle elle a déploré la perte de 224 soldats.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a fait 1.140 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels.
Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007. Selon Israël, 132 otages y restent détenus dont 29 seraient morts.
En riposte, Israël a juré d' »anéantir » le Hamas et lancé une vaste opération militaire qui a fait 26.900 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Des combinaisons, vestiges de la pandémie de coronavirus, sont portées par des enfants palestiniens déplacés pour rester au chaud, dans un camp de fortune à Rafah, dans la bande de Gaza, le 31 janvier 2024 ( AFP / Mohammed ABED )
En coulisses, les Etats-Unis, l’Egypte et le Qatar s’activent pour tenter de convaincre les belligérants de cesser les hostilités. Une précédente trêve d’une semaine fin novembre a permis la libération de 105 otages en échange de 240 prisonniers palestiniens.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, est attendu mercredi ou jeudi chez le médiateur égyptien pour discuter d’une initiative formulée lors d’une réunion le weekend dernier à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.
Un soldat israélien lève les bras à bord d’un char roulant dans le sud d’Israël près de la frontière avec la bande de Gaza, le 31 janvier 2024 ( AFP / JACK GUEZ )
Pour le moment, le Hamas réclame un cessez-le-feu total en préalable à tout accord et Israël refuse toute trêve tant que le mouvement islamiste, qu’il considère comme une organisation terroriste tout comme les Etats-Unis et l’Union européenne, ne sera pas éliminé.
A Washington, une source proche du dossier a évoqué une rencontre mercredi entre le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan et le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer.
– Missile menaçant des avions –
Pays dont les gouvernements ont pris les engagements financiers les plus élevés envers l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en 2022 ( AFP / Julia Han JANICKI )
Selon l’ONU, les bombardements ont poussé 1,7 million d’habitants de la bande de Gaza à fuir leur foyer et plus de 1,3 million s’entassent à présent à Rafah, piégés contre la frontière fermée avec l’Egypte.
Ajoutant à la détresse de la population, les opérations de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) sont menacées après qu’Israël a accusé 12 des 30.000 employés régionaux de l’agence d’implication dans l’attaque du 7 octobre.
Treize pays ont suspendu leurs financements à cette agence qui a annoncé une enquête et le licenciement de la plupart des salariés concernés.
Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que l’Unrwa était « totalement infiltrée » par le Hamas et qu’il fallait remplacer cette organisation.
Mais pour le chef de l’ONU Antonio Guterres et son coordinateur aux Affaires humanitaires Martin Griffiths, l’Unrwa est la « colonne vertébrale » et le « coeur battant » de l’aide à Gaza.
Alors que les craintes d’une plus grande extension du conflit persistent, l’armée américaine a indiqué avoir détruit un missile sol-air des rebelles Houthis, prêt à être tiré depuis le Yémen et jugé potentiellement menaçant envers des avions américains. Elle n’a pas précisé quel type d’avion, civil ou militaire, était menacé.
Ces rebelles, disant agir « en solidarité » avec les Palestiniens, ont mené de nombreuses attaques au large du Yémen contre des navires marchands.
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