Nous soutenons les « gardiennes de Lure ».

Nous soutenons les « gardiennes de Lure ».
Nous avons publié une lettre de soutien aux deux militantes qui ont été condamnées en première instance par le tribunal de Digne pour leur action de désobéissance civile contre le projet de centrale photovoltaïque de la société Boralex à Cruis.

Elles s’étaient allongées au sol pour empêcher les machines de la multinationale Boralex d’avancer le chantier de parc photovoltaïque de Cruis, le 4 octobre 2023. Le 6 février, le parquet de Digne a condamné Sylvie Bitterlin et Claudine Clovis pour cette action de désobéissance civile. 1 200 euros d’amende avec sursis pour entrave à la circulation (Boralex demandait 30 000 euros !) ; une amende de 120 euros pour Sylvie, de 100 euros pour Claudine ; toutes deux devront payer conjointement 5 000 euros pour les frais d’avocats de Boralex. Le tribunal a également suspendu leur permis de conduire pour trois mois.

Oui, permis de conduire suspendu : si on en doutait encore, la dimension punitive de ce jugement est nette car nous savons toutes et tous combien nous sommes dépendants à la voiture sur notre communauté de communes. Y compris désormais pour jeter nos poubelles.

Sylvie et Claudine, vendredi 16 février, ont fait appel de cette décision. Une cagnotte de soutien a été ouverte.

Forcalquier en commun réaffirme son soutien à Sylvie et Claudine et à la justesse de leur engagement pour que la forêt et le vivant ne soient pas les victimes d’appétits démesurés.

À Cruis, ce sont 20 000 panneaux sur 17 hectares que Boralex doit installer. Une multinationale, une vaste zone naturelle concernée, une absence de concertation démocratique, pas de considérations à plus large échelle que celle de la commune : le schéma de Cruis est loin d’être unique, en particulier sur la montagne de Lure (déjà 150 hectares de forêt rasés). Le soutien nécessaire aux énergies renouvelables donne lieu à de nombreux excès : l’avidité de grands groupes industriels trouve peu de résistance chez les petites communes privées de ressources financières avec la fin des dotations de l’État.

C’est ce schéma-là que nous refusons.

Comment concilier la transformation de notre production d’énergie et les enjeux non moins fondamentaux que sont ceux de la préservation du vivant ? Cette question est essentielle. Sa réponse ne peut être que démocratique et collective.

Le sujet est sensible, la demande de débat est forte : l’enjeu politique est d’en permettre l’expression. Car, comme nous l’écrivions, l’énergie solaire est d’abord une affaire de citoyens. Certains refusent toute centrale photovoltaïque en milieu naturel, d’autres pensent que l’urgence nous contraint à accepter certains projets au sol sur zone naturelle car les toitures et terres dégradées ne suffiront pas. Certains défendent l’autonomie, d’autres parlent de contribuer à la transition énergétique au-delà de nos territoires… Les thèmes de discussions ne manquent pas, et tant mieux, c’est ainsi que vit la démocratie !

Notre communauté de communes, comme toutes celles de France d’ailleurs, doit finaliser sa définition des zones d’accélération pour le développement des énergies renouvelables (Zader). La consultation des citoyens est « recommandée », elle s’est bien souvent traduite par une réponse de pure forme (une page sur le site internet de Forcalquier, par exemple). C’est dommage. Mais ce n’est pas trop tard : nous demandons, tout comme nous l’avons fait en juin dernier, que la communauté de communes soit le cadre d’une politique ambitieuse, démocratique et écologique en matière d’énergie renouvelable.

Les membres de la collégiale de Forcalquier en commun


Vincent Baggioni, Gisèle Bonal, Odile Chenevez, Charles Dannaud, Nicole Deriancourt, Rémi Duthoit, Régis Fratras, Bernard Gache, Geoffroy Gonzalez, Lisa Isirdi, Danièle Klingler, Adrien Nimsgern, Lorraine Prunet, Karim Ramrane, Paule Schwab, Gus Reynouard, Dominique Rouanet et Marie-Aube Ruault

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