Le cinéma français produit et protège de façon systémique les agresseurs sexuels. Judith Godrèche rappelle notamment que le patron du CNC, Dominique Boutonnat, va être jugé pour «agressions sexuelles » sur son filleul. Malgré ce procès à venir, il a été reconduit à la tête du CNC en 2022 alors que la plainte date de 2020…
L’agression sexuelle n’est pas de la sexualité mais de la violence (comme se prendre un coup de râteau dans la tête n’a rien à voir avec du jardinage).
Il s’agit de soumettre et d’exercer le pouvoir sur l’autre pour le transformer en objet pour satisfaire un ego surdimensionné. Et quoi de plus intrusif et psychologiquement oppressant que la violence sexuelle ?
Les agresseurs sont des prédateurs qui cherchent des victimes, en fonction de leur vulnérabilité (d’où le fait que les enfants à 56% et encore plus ceux en situation de handicap (ils subissent 4 fois plus de violences sexuelles que les autres enfants) soient les premières victimes des violences sexuelles !) et de leur disponibilité, dans leur entourage familial, le voisinage, le cadre professionnel…
Ainsi il y a une propension importante d’agresseurs pouvant passer facilement à l’acte dans les professions d’autorité, les postes à responsabilité, dans le monde artistique et médiatique, et bien sûr dans le monde politique…, car ils ont du pouvoir envers leurs subalternes, les stagiaires, le personnel autour d’eux (secrétaires, chauffeurs, assistants…), puis sur les « admirateurs et admiratrices » qui viendraient leur demander un conseil, un selfie…
Et les agresseurs sont majoritairement des hommes (96 % des auteurs de viol sont des hommes (les femmes agressent surtout des mineurs dans un cadre incestueux) et 91 % des victimes sont des femmes (la plupart des agressions sur des hommes sont commises par d’autres hommes. Les cas les plus fréquents sont de la pédocriminalité et le viol en prison)) parce que nous sommes en patriarcat (société où les hommes ont toujours plus de pouvoir, objectif et symbolique, que les femmes subissant inégalités sociales et professionnelles, qui sont plus sexualisées et soumises à l’objectification).
Et plus c’est transgressif (d’où l’agression d’enfants encore plus que celle d’adultes) plus il y a jouissance et sentiment d’hybris.
De l’impunité.
Il y a 10 ans et tellement peu de changements !
Il y a 5 ans !
BASTA.MEDIA
Le viol, une histoire de domination et non de pulsion sexuelle
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